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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

« Nous avons besoin de politiques simples et économes », de M. Daniel Sauvaitre

28 Décembre 2018 , Rédigé par Seppi Publié dans #Agronomie, #Politique

« Nous avons besoin de politiques simples et économes », de M. Daniel Sauvaitre

 

Glané sur la toile 292

 

 

 

 

La revue Réussir Fruits et Légumes a publié un numéro spécial consacré au verger du futur, avec un point de vue de M. Daniel Sauvaitre, président de l'Association Nationale Pommes Poires (ANPP), « Nous avons besoin de politiques simples et économes ».

 

Son texte est accessible à partir de son blog, sous un titre qui peut nous plonger dans la perplexité : « Prospective politiquement incorrecte d'un gilet vert révolté et pacifique ».

 

Est-il « politiquement incorrect » d'exposer des choses qui, tout bien examiné, sont politiquement correctes ? C'est un beau sujet de philosophie pour le bac... et pour un président de la République féru de littérature... Allô ! L'Élysée !

 

Les préconisations en très bref :

 

  • « Il faut tout d'abord un marché du travail fluide .»

     

  • « [L]'aide publique doit continuer à prendre en charge une partie du coût de la protection sociale des emplois saisonniers. »

     

  • « Nous avons aussi besoin d'un système rigoureux d'évaluation des produits phytosanitaires soutenu par l'État. »

     

  • « Pour continuer à produire dans une perspective de changement climatique, une politique offensive sur la disponibilité de l'eau est une nécessité ».

     

  • « La concurrence libre et non faussée annoncée par l'Europe doit être effective. »

 

Voici ce que M. Daniel Sauvaitre écrit à propos de l'homologation des pesticides (nous découpons en paragraphes) :

 

« Nous avons aussi besoin d'un système rigoureux d'évaluation des produits phytosanitaires soutenu par l'État.

 

La délégation donnée à l'agence européenne EFSA comme à l'ANSES en France n'est plus respectée.

 

L'homologation ou le retrait d'homologation est entre les mains des ONG, des médias et du ministère de l'Écologie boulevard Saint-Germain. Et elle se fait au doigt mouillé jusqu'au coude de Générations Futures et en fonction de l'indice de bruit médiatique obtenu par la matière active en question.

 

Cette volonté affichée au plus haut niveau de l'État de sortir des pesticides le plus tôt possible est profondément déstabilisante pour le verger français. La formule a fait florès et on entend stupéfaits cette bêtise déconcertante ânonnée comme un mantra. Le projet a donc pris au fil des jours une forme d'évidence. Il semble qu'il suffise de le vouloir pour que cela se produise.

 

On se tourne alors vers l'Inra dont on suppute qu'en deux temps et trois mouvements les miraculeux chercheurs vont livrer des solutions clés en main. Et comme personne ne les a entendus dire non...

 

Pour forcer la main d'agriculteurs dont on craint qu'ils traînent la patte si on ne les contraint pas un peu, on leur retire des matières actives qui ont pourtant obtenu leur ré-homologation en Europe.

 

Pas question d'entendre que telle ou telle culture va se trouver dans une impasse face à tel ou tel ravageur. Il suffit de rétorquer agriculture biologique, biocontrôle et rotation des cultures pour clouer le bec au paysan incompétent qui se laisse aller à la facilité. Et pour qu'aucune marche arrière ne soit possible. il faut laisser dire, voire encourager, toutes les caricatures, toutes les épouvantes possibles sur la mort certaine que véhicule ledit pesticide.

 

Pour contrer ces messages simplistes, le système éducatif et de formation doit élever le niveau de culture scientifique pour que les peurs infondées ne prospèrent plus autant par la rumeur et les médias qui en sont l'amplificateur. »

 

On ne peut que souscrire à cette analyse. Mais souligner aussi qu'il y a un besoin urgent d'éduquer les éducateurs et de former les formateurs, pour éviter que les peurs infondées ne commencent pas à prospérer dès l'école maternelle.

 

L'eau est aussi un enjeu majeur :

 

« Pour continuer à produire dans une perspective de changement climatique, une politique offensive sur la disponibilité de l'eau est une nécessité afin de réguler les apports dans l'année. Le manque d'eau pour irriguer est en effet une autre difficulté à laquelle l'arboriculture commence à faire face. Les restrictions augmentent et les contrôles se durcissent. Mais on attend toujours que notre pays s'engage résolument dans le stockage de l'eau. Stratégie vieille comme le monde mais pourtant abandonnée aujourd'hui sous l'influence des prédicateurs de l'apocalypse carbonée qui prônent la décroissance hors des villes et des aéroports.

 

En dehors de cela, les lois et les règles doivent être simples pour laisser aux acteurs de l'économie toute la latitude nécessaire pour qu'ils trouvent entre eux les bonnes façons de produire et d'échanger. »

 

 

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