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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Akinwumi Ayodeji Adesina (Nigeria) : lauréat du Prix Mondial de l'Alimentation (World Food Prize) 2017

11 Juillet 2017 , Rédigé par Seppi Publié dans #Divers

Akinwumi Ayodeji Adesina (Nigeria) : lauréat du Prix Mondial de l'Alimentation (World Food Prize) 2017

 

 

 

Le Dr Akinwumi Ayodeji Adesina, président de la Banque Africaine de Développement (BAD), se verra décerner le World Food Prize (Prix Mondial de l'Alimentation) de 2017. Au cours des deux dernières décennies, grâce à ses rôles à la Fondation Rockefeller, l'Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA) et en tant que Ministre de l'Agriculture du Nigeria, le Dr. Adesina a été à l'avant-garde de la galvanisation de la volonté politique de transformer l'agriculture africaine grâce à des initiatives visant à : développer la production agricole ; lutter contre la corruption dans l'industrie nigériane des engrais ; et augmenter de façon exponentielle l'accès au crédit pour les petits agriculteurs du continent africain.

 

Tourné vers l'action en termes de réforme des politiques, d'innovation financière et d'amélioration de la production agricole, le Dr Adesina a organisé le Sommet Africain des Engrais en 2006, et ce, dans le cadre de la Fondation Rockefeller ; il a mené une expansion majeure des prêts bancaires commerciaux aux agriculteurs en tant que vice-président de l'Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA), alors naissante ; et, en tant que Ministre de l'Agriculture du Nigeria, il a introduit le système E-Wallet qui a brisé les reins aux éléments corrompus qui contrôlaient le système de distribution des engrais pendant 40 ans, lui conférant la réputation de « ministre des agriculteurs ». Ses réformes sur une période de cinq ans ont conduit à des augmentations spectaculaires de la production alimentaire nigériane et des revenus agricoles.

 

Maintenant, en tant que première personne ayant un cursus agricole à diriger une banque de développement régionale, le président de la BAD Akinwumi Adesina est devenu un Évangéliste Africain de la Nutrition Infantile, disant à tous ceux qui écouteront, ainsi qu'à ceux qui ne le feront pas, que pour que l'Afrique réussisse au 21e siècle, elle doit promouvoir et améliorer les opportunités nutritionnelles, éducatives et économiques disponibles pour la prochaine génération.

 

 

Un audacieux visionnaire et un leader pour l'Afrique

 

Le Dr Adesina a été dépeint comme le « Norman Borlaug de l'Afrique » et, depuis 25 ans, il a lancé avec passion des politiques majeures de soutien global pour des millions d'agriculteurs à travers le continent, y compris l'accès au financement et au crédit, l'accès à des technologies agricoles telles que les semences améliorées et les engrais, et les investissements dans l'agriculture des secteurs tant public que privé.

 

 

Sommet Africain des Engrais de 2006

 

Adesina a bien compris qu'à moins que l'utilisation des engrais ne se répande dans les pays africains à une plus grande échelle, les agriculteurs de ces pays ne verraient jamais une amélioration des rendements ni de leurs moyens de subsistance. À cette fin, en 2006, avec le président Olusegun Obasanjo du Nigeria, Adesina a rassemblé la communauté mondiale, y compris le Dr Norman Borlaug, la Fondation Rockefeller, les dirigeants du Fonds International de Développement Agricole (FIDA) et de la Commission Africaine – ainsi que de nombreux autres chefs d'État et dirigeants d'organisations non gouvernementales – pour développer des solutions réalisables à la crise des engrais en Afrique.

 

Le Sommet Africain des Engrais à Abuja, au Nigeria, pour lequel il était l'organisateur principal, a été l'une des plus grandes réunions de haut niveau de l'histoire se concentrant sur les problèmes alimentaires de l'Afrique. Avant de tenter de persuader les principaux dirigeants africains de la nécessité d'un sommet des engrais, Adesina avait dit à son épouse Grace qu'il allait se lancer dans une bataille d'homme seul pour promouvoir les semences hybrides et les engrais. À cet égard, il a réussi à galvaniser le soutien autour de l'idée de mettre en œuvre la Révolution Verte en Afrique.

 

À l'âge de 92 ans, l'architecte de la Révolution Verte en Asie et en Amérique latine, le Dr Norman Borlaug, a joué un rôle central au Sommet de 2006 ; il a mis au défi les présidents et les dirigeants africains lors de son discours d'ouverture en déclarant avec force, en frappant le pupitre, qu'il voulait voir la Révolution Verte prendre pied en Afrique avant sa mort ! Le président Obasanjo, qui a été l'hôte de l'événement, a été tellement ému par les mots passionnés du Dr Borlaug qu'il s'est joint à lui au podium à la fin du discours, affirmant à plus de 1000 personnes dans la salle : « Nous avons été sermonnés par Norm – et, donc, nous devons aller de l'avant et faire progresser notre agriculture. »

 

Les chefs de gouvernement et les dirigeants d'ONG participant au Sommet Africain des Engrais ont adopté la « Déclaration d'Abuja sur les engrais pour la Révolution Verte africaine » dans laquelle ils ont déclaré leur engagement à « lutter contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique, et porter l'attention sur les décisions clés qui peuvent nous permettre d'avancer en vue d'éradiquer la faim d'ici 2030. »

 

 

Développer l'Alliance pour une Révolution Verte en Afrique

 

Avec l'impulsion du Sommet Africain des Engrais, l'Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA) a été créée par la Fondation Rockefeller et la Fondation Bill & Melinda Gates. L'ancien Secrétaire Général des Nations Unies Kofi Annan en a été le président, suivi du Dr Namanga Ngongi, et le Dr Adesina en est le vice-président pour les politiques et les partenariats.

 

Adesina a joué un rôle majeur dans AGRA pour convaincre les banques d'investir dans l'agriculture et de travailler à relier directement les agriculteurs aux marchés, une stratégie à plusieurs volets conçue pour diminuer considérablement la pauvreté rurale et créer de la richesse et de la stabilité dans le secteur agricole. Pour contrer le manque de crédits financiers à la disposition des agriculteurs, il a relevé le défi de créer des systèmes de financement innovants pour s'assurer que les banques prêteront aux entreprises agricoles, en particulier aux petits agriculteurs. Il a convaincu la Banque de l'Ouganda d'accorder des prêts aux agriculteurs produisant des bananes, en utilisant 500.000 $ des Investissements Programmatiques de Rockefeller – également appelés Investissements d'Impact.

 

Ensuite, le Dr. Adesina a développé un partenariat avec le FIDA et le gouvernement du Kenya pour lancer un mécanisme de partage des risques avec la plus grande banque du Kenya, Equity Bank. Le montant initial de 5 millions de dollars a mobilisé 50 millions de dollars de financements d'Equity Bank alloués à des dizaines de milliers de petits agriculteurs et de leurs soutiens, les courtiers agricoles.

 

Il a ensuite été en mesure d'étendre ce système à d'autres pays grâce à un mécanisme de partage des risques de 10 millions de dollars (en ayant convaincu l'US Millenium Challenge Corporation et le Kilimo Trust de se joindre à AGRA dans le cadre de ce partenariat), lequel a finalement mobilisé 100 millions de dollars pour des prêts aux agriculteurs en Tanzanie, en Ouganda, au Ghana, en Mozambique, au Bénin, au Togo et au Libéria.

 

 

Ministre de l'Agriculture du Nigeria

 

La réussite impressionnante d'Adesina à l'AGRA a conduit à sa nomination en 2011 au poste de Ministre de l'Agriculture du Nigeria par le Président Goodluck Jonathan, dans le but de réorganiser le secteur agricole du pays. Sous sa direction, la production alimentaire du Nigeria a augmenté de 21 millions de tonnes métriques et le pays a attiré 5,6 milliards de dollars d'investissements du secteur privé dans l'agriculture. Son application des principes économiques et le pouvoir des marchés sur la création de politiques publiques ont permis d'améliorer les moyens de subsistance de millions de ménages ruraux.

 

En 2011, le ministre Adesina a institué le Nigerian Incentive Based Risk Sharing for Agricultural Lending (NIRSAL partage des risques nigérian fondé sur des incitations pour les prêts agricoles) et a négocié avec la Banque Centrale du Nigeria l'utilisation de 350 millions de dollars pour créer une entité permettant d'injecter 3,5 milliards de dollars des banques commerciales dans l'agriculture – c'est le plus grand programme mis en place en Afrique pour inciter les banques à prêter aux agriculteurs et aux entreprises agroalimentaires. Les agriculteurs ont été les principaux bénéficiaires du NIRSAL, puisqu'ils ont eu accès aux institutions de prêt et un accès amélioré aux marchés pour vendre leurs récoltes, leurs fruits et légumes et les produits de leurs élevages au meilleur prix possible.

 

Dans ce qui est une réalisation majeure, il a pris des mesures pour mettre fin à plus de 40 ans de corruption dans le système de distribution des engrais – environ 10 pour cent des produits chimiques atteignaient réellement les agriculteurs bénéficiaires – en excluant les intermédiaires. Il a résumé son action en ces termes : « Si nous ne pouvons pas nous débarrasser de la corruption, nous ne pouvons pas développer l'agriculture. »

 

La technologie a fourni les moyens d'atteindre directement les agriculteurs et d'éliminer les distributeurs corrompus. Avec la croissance rapide des téléphones portables en Afrique, des opportunités ont été créées pour que les agriculteurs puissent recevoir directement des informations sur les marchés et d'autres informations. Adesina leur a donné les moyens d'obtenir les intrants dont ils ont besoin grâce à un système innovant de « portefeuille électronique » (E-Wallet), qui a envoyé des bons électroniques subventionnés directement aux téléphones portables des agriculteurs, des bons qui ont ensuite été utilisés comme de l'argent comptant pour acheter des engrais et des semences directement auprès des agro-fournisseurs. Cela a conduit à une révolution de l'accessibilité aux outils de base dont les agriculteurs ont besoin pour augmenter de manière importante la qualité et la quantité de leurs productions.

 

Au cours des quatre premières années d'instauration du système E-Wallet, la vie de 14,5 millions d'agriculteurs et de leurs familles a été radicalement transformée. Parmi ceux-ci il y avait 2,5 millions de femmes agricultrices qui ont été touchées et habilitées grâce à des téléphones portables. La livraison efficace des intrants aux agriculteurs, combinée à d'autres interventions, a mené à une forte croissance, de 2 milliards de dollars, de cinq chaînes de valeur du manioc, du riz, du sorgho, du maïs et du coton. Ces avancées ont permis à Adesina de devenir le « Ministre des agriculteurs ».

 

Adesina a mené la révolution du riz du Nigeria en soutenant le secteur privé pour qu'il cultive des variétés de riz, y compris des variétés NERICA originellement créées par le Dr Monty Jones à l''Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l'Ouest (ADRAO – pour lesquelles Jones a reçu le Prix mondial de l'alimentation 2004) qui produisent des rendements élevés avec une qualité nutritionnelle et gustative exceptionnelle. Les agriculteurs ont augmenté la production de cinq à six tonnes de riz par hectare avec les variétés améliorées. De plus, le Nigeria a construit ses propres installations d'usinage du riz, ce qui a ajouté de la valeur à la production accrue et a également créé des emplois.

 

Le système E-Wallet d'Adesina a déclenché une révolution borlauguienne, « Take It to the Farmer », apportez-le aux agriculteurs, en Afrique. Les institutions financières mondiales telles que la Banque Mondiale, le Département du Développement International du Royaume-Uni, la Banque Africaine de Développement, le Fonds International pour le Développement de l'Afrique et l'Union Européenne ont commencé à soutenir l'extension de ce programme dans d'autres pays africains et au-delà.

 

 

Président de la Banque Africaine de Développement

 

En tant que président de la Banque Africaine de Développement depuis 2015, Adesina a continué de collaborer avec les dirigeants des gouvernements et des milieux d'affaires afin de garantir que, des petits agriculteurs aux entreprises agricoles, tous puissent contribuer à grandir et prospérer.

 

Il a déclaré qu'un objectif majeur est de mettre fin à la malnutrition et aux retards de croissance, une affection causée par une sous-nutrition chronique pendant les phases critiques de développement, au début de la vie, et qui touche plus de 40 pour cent des enfants en Afrique. Selon ses mots : « La plus grande infrastructure à construire n'est pas une route, une voie ferré ou un port, aussi importants soient-ils. L'infrastructure la plus importante est le pouvoir du cerveau. » À cette fin, il a co-fondé l'African Leaders for Nutrition Panel (groupe de leaders africains pour la nutrition) avec John Kufuor, le lauréat du Prix Mondial de l'Alimentation de 2011 et ancien Président du Ghana.

 

Sa vision d'une Afrique qui aura un jour la capacité de se nourrir elle-même est, selon les propres mots d'Adesina, une « grande vision qui nécessitera une volonté politique et un engagement du secteur privé ». Il a montré la voie et « mis les enjeux sur la table » alors qu'il pense constamment à ce que Norman Borlaug lui avait dit en utilisant une analogie avec le football : « Akin, va marquer des buts pour l'agriculture africaine ! »

 

 

Les débuts, l'éducation et la carrière

 

Né le 6 février 1960 à Ebadam, au Nigeria, Akinwumi Ayodeji Adesina était le deuxième des quatre fils de Roland Folorunso Adesina et Eunice Adesina. Il a grandi dans une maison d'une pièce sans électricité ni eau courante et a dormi côte à côte avec ses frères sur des tapis à même le sol. Bien que son grand-père et son père aient travaillé comme ouvriers agricoles, son père a finalement pu recevoir de l'éducation en tant qu'adolescent, ce qui lui a permis d'obtenir un emploi en tant que fonctionnaire et a fourni les moyens d'envoyer ses propres fils à l'école. Roland a déclaré à son fils que l'éducation était un moyen de sortir de la pauvreté, un « ascenseur ».

 

Adesina a fréquenté une école de village plutôt qu'une école de ville parce que son père pensait qu'il était important pour lui de voir la réalité de la pauvreté rurale vécue par les petits agriculteurs et leurs familles. Ce fut une période déterminante pour le jeune Adesina, qui a appris tôt dans la vie le lien crucial entre l'agriculture et les moyens de subsistance. Son père lui a dit : « On ne sait jamais ce qu'on va devenir dans la vie. Si on peut acquérir une position d'influence, alors, après avoir fait soi-même l'expérience de la pauvreté, on sera dans une meilleure position pour aider les pauvres. »

 

Il a postulé à l'Université d'Ife au Nigeria où il a étudié l'économie agricole et a obtenu son baccalauréat en agriculture dans la botte de sa classe. Adesina a rencontré sa femme Grace dans un groupe de fraternité chrétienne à l'université, et ils se sont mariés en 1984. Le couple a deux enfants, Rotimi et Segun.

 

Le père de Grace a été Ministre de l'Agriculture du Nigeria sous la présidence d'Olusegun Obasanjo. En 1981, lorsque Adesina est allé voir son père pour lui demander sa main en mariage, les deux ont commencé par avoir une longue conversation sur l'agriculture avant qu'Adesina n'ait finalement pu aborder le but de sa visite ! Le père de Grace resta un mentor important pour son gendre jusqu'à sa mort.

 

Adesina a poursuivi ses études et obtenu son master (1985) et son doctorat (1988) en économie agricole à l'université de Purdue à West Lafayette, Indiana, États-Unis. Les années de troisième cycle de Purdue étaient parfois difficiles sur le plan financier pour Adesina et Grace, mais plusieurs professeurs et leurs familles leur ont fourni l'amitié, le mentorat et les ont aidés. En 2015, Purdue a reconnu les mérites d'Adesina avec un doctorat honoris causa.

 

À l'issue de ses études universitaires, l'objectif d'Adesina était de retourner en Afrique pour aider les petits agriculteurs à augmenter leurs productions végétales et à améliorer leurs moyens de subsistance. À cette fin, il a accepté une bourse postdoctorale à la Fondation Rockefeller en 1988. La vice-présidente de Rockefeller de l'époque, Joyce Lewinger Moock, qui a interviewé Adesina pour la bourse, a été particulièrement impressionnée par le fait qu'il avait prononcé son exposé en anglais et aussi que son épouse Grace, qui avait eu une formation en botanique à l'Université d'Ife, avait elle-même des idées très claires et était un soutien d'Adesina. Il a fini par considérer Moock comme sa « marraine ».

 

La bourse Rockefeller l'a lancé dans une carrière de dix ans en Afrique dans le cadre du système CGRAI (Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole InternationaleCGIAR en anglais). Il a travaillé d'abord à l'ICRISAT (International Crops Research Institute for the Semi-Arid TropicsInstitut International de Recherches sur les Cultures des Zones Tropicales Semi-arides) en Inde pendant plusieurs mois avant d'être affecté à l'un des centres de l'Institut au Mali.

 

De 1990 à 1995, Adesina a occupé le poste d'économiste principal à l'ADRAO (Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l'OuestWARDA en anglais – plus tard connue sous le nom de Riz Afrique) à Bouaké, en Côte d'Ivoire, où le Dr Monty Jones (lauréat du Prix Mondial de l'Alimentation 2004) créait de nouvelles variétés de riz connues sous le nom de NERICA (« New Rice for Africa », nouveau riz pour l'Afrique). Plus tard, en tant que Ministre de l'Agriculture, Adesina a apporté ce « nouveau riz pour l'Afrique » au Nigeria, ce qui a entraîné des augmentations importantes de la production de riz qui ont aidé le pays à devenir autosuffisant pour le riz. Il a ensuite été économiste principal à l'IITA (Institut International pour l'Agriculture Tropicale) à Ibadan, Nigeria, de 1995 à 1998.

 

En 1998, il a été recruté pour rejoindre la Fondation Rockefeller en tant que chercheur agricole principal à New York et, un an plus tard, il a été nommé premier directeur du Bureau Régional de l'Afrique Australe nouvellement créé à Harare, Zimbabwe. En 2002, il est devenu directeur associé de Rockefeller, pour la sécurité alimentaire.

 

Une des premières initiatives d'Adesina a été son développement de la notion d'agro-négociants. En collaboration avec des ONG internationales et locales, il a aidé à concevoir un processus de sélection, de formation et de certification qui a transformé les propriétaires de petits magasins villageois qui vendent des sodas et du savon en petits agro-négociants qui vendent des semences, des engrais et d'autres intrants et prodiguent des conseils aux agriculteurs pour leur bonne utilisation. Le succès de l'initiative des agro-négociants a convaincu Adesina que les entrepreneurs locaux, privés, pourraient jouer un rôle majeur au service des agriculteurs et de l'autonomisation du développement agricole.

 

Adesina a soutenu les ONG locales pour que ce modèle soit développé et, sur une période de dix ans, il a rencontré de nombreux présidents d'Afrique afin de les convaincre d'adopter le modèle des « agro-négociants » et de les conseiller sur la manière de structurer les réformes politiques.

 

Au début de son mandat à Rockefeller, il a été mis au défi ; ce fut une source d'inspiration qui ne l'a jamais quitté. Il est venu du Dr Norman Borlaug. Pendant que les deux marchaient ensemble dans la Cinquième Avenue à New York, en discutant des plans pour le rayonnement de Rockefeller en Afrique, le Dr Borlaug lui a demandé s'il jouait au football. Borlaug a ensuite déclaré qu'il espérait qu'Adesina deviendrait un gagneur en vainquant l'ennemi de la faim et de la pauvreté, et il lui a dit de « marquer des buts pour l'agriculture africaine ».

 

 

Autres grandes distinctions

 

Le Prix YARA (2007) pour le leadership d'Adesina dans le développement d'approches novatrices pour améliorer l'accès aux intrants agricoles pour les agriculteurs africains.

 

The CAST Communication Award (2010) pour son rôle de scientifique, de leader et de communicateur distingué qui a travaillé avec passion pour la Révolution Verte en Afrique.

 

Le Forbes Africa Person of the Year (2013) pour ses réformes audacieuses dans le secteur agricole du Nigeria, qui a permis aux agriculteurs du Nigeria d'adopter l'agriculture en tant qu'activité entrepreneuriale.

 

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Source : https://www.worldfoodprize.org/en/laureates/2017_laureate/

 

 

 

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