Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Le glyphosate suspecté d’être un perturbateur endocrinien ? Que dit la dernière étude ?

15 Mars 2019 , Rédigé par Seppi Publié dans #Glyphosate (Roundup), #Article scientifique, #critique de l'information

Le glyphosate suspecté d’être un perturbateur endocrinien ? Que dit la dernière étude ?

 

 

Mon billet précédent sur la nouvelle publication de l'article scientifique de l'Institut Ramazzini n'est plus.

 

R.I.P.

 

Ai-je fait une fausse manœuvre ? Ou est-ce Overblog qui l'a supprimé, évidemment sur la base d'une plainte menaçante – ou d'une menace de plainte ?

 

Ce genre de démarche est toujours fort persuasif sur les hébergeurs, qui appliquent à juste titre un principe de prudence pour protéger leurs intérêts, même lorsque la demande de suppression est manifestement abusive.

 

Curieusement, M. Yann Kindo, le tenancier du blog « La faucille et le labo » sur Médiapart vient de vivre une mésaventure similaire, avec la suppression d'articles anciens et le retrait quasi immédiat du billet dans lequel il protestait contre le musellement de critiques – parfaitement justifiées – contre [censurons !].

 

Alors, revoici mon analyse d'un article scientifique, amputée de la description des (momentanément modestes) échos qu'il a reçus en France.

 

 

 

Une nouvelle étude (prétendument) à charge contre le glyphosate

 

Le 12 mars 2019, une équipe – qualifiée de consortium international mais essentiellement italienne et encore plus essentiellement de l'Institut Ramazzini – a publié dans Environmental Health – une revue pay-for-play (les auteurs payent pour la publication) mais plutôt bien cotée – « The Ramazzini Institute 13-week pilot study glyphosate-based herbicides administered at human-equivalent dose to Sprague Dawley rats: effects on development and endocrine system » (étude pilote de 13 semaines menée de l'Institut Ramazzini sur des herbicides à base de glyphosate administrés à des rats Sprague Dawley à la dose équivalente à l'homme : effets sur le développement et le système endocrinien).

 

Commençons par ce qui peut sembler du persiflage : le titre est curieusement affligé de barbarisme... alors qu'il y a des anglophones dans les auteurs.

 

 

Le résumé de l'étude

 

Commençons par le commencement. Que dit la publi ? Voici le résumé :

 

Contexte

 

Les herbicides à base de glyphosate (HBG) sont des herbicides à large spectre qui agissent sur la voie du shikimate dans les bactéries, les champignons et les plantes. Les effets possibles des HBG sur la santé humaine font l’objet d’un débat public intense sur leurs effets potentiels tant cancérogènes que non cancérogènes, y compris leurs effets sur le système endocrinien. La présente étude pilote examine si l’exposition aux HBG à la dose de glyphosate considérée comme « sûre » (« safe » – dose journalière admissible aux États-Unis – DJA – de 1,75 mg/kg pc/jour), à compter de la vie in utero, affecte le développement et le système endocrinien à différents stades de la vie des rats Sprague Dawley (SD).

 

 

Méthodes

 

Le glyphosate seul et le Roundup Bioflow, une marque commerciale de HBG, ont été administrés dans de l'eau de boisson à raison de 1,75 mg/kg de poids corporel/jour pour les mères F0 à compter du jour gestationnel 6 (in utero) jusqu'au jour postnatal (JPN) 120. Après le sevrage, la progéniture était répartie de manière aléatoire dans deux cohortes: 8 M + 8 F/groupe d'animaux appartenant à la cohorte de 6 semaines ont été sacrifiés après la puberté à JPN 73 ± 2 ; 10 M + 10 F/groupe d'animaux appartenant à la cohorte de 13 semaines ont été sacrifiés à l'âge adulte à JPN 125 ± 2. Les effets de l'exposition au glyphosate ou au Roundup ont été évalués pour les repères de développement et les caractéristiques sexuelles des ratons. [Ma note : il y avait, évidemment, aussi des groupes témoins de même effectif.]

 

 

Résultats

 

Chez les ratons, la distance anogénitale (DAG) à JPN 4 était statistiquement significativement plus élevée tant chez les mâles que chez les femelles traités au Roundup et chez les mâles traités au glyphosate. L'âge au premier œstrus (PŒ) était significativement retardé dans le groupe exposé au Roundup et la concentration sérique de testostérone était significativement augmentée dans les progénitures traitées au Roundup de la cohorte de 13 semaines par rapport aux animaux témoins. Une augmentation statistiquement significative de la concentration plasmatique de TSH a été observée chez les mâles traités au glyphosate par rapport aux animaux témoins, ainsi qu'une diminution statistiquement significative de la DHT et une augmentation du BDNF chez les mâles traités au Roundup. Les déséquilibres hormonaux étaient plus prononcés chez les rats traités au Roundup après une exposition prolongée.

 

 

Conclusions

 

La présente étude pilote démontre que l'exposition aux HBG, de la période prénatale à l'âge adulte, a induit des effets endocriniens et une altération des paramètres de développement reproductif chez les rats SD mâles et femelles. En particulier, elle était associée à des effets analogues à ceux des androgènes, notamment une augmentation statistiquement significative des DAG tant chez les mâles que chez les femelles, un retard de PŒ et une augmentation de la testostérone chez les femelles. »

 

Une opération de chalutage

 

En bref : les auteurs ont réalisé une étude de petite ampleur s'agissant des effectifs de rats – mais elle est qualifiée de « pilote » – et de grande envergure s'agissant des paramètres mesurés (plusieurs centaines apparemment). Une fishing expedition ou opération de chalutage dans l'espoir de trouver quelques différences statistiquement significatives qui seront exploitées pour, d'une part, justifier un article scientifique – sachant que le biais de publication tend à éliminer les résultats « nuls », jugés inintéressants – et, d'autre part, alimenter la contestation du glyphosate.

 

Des résultats rassurants !

 

La pêche n'a donc pas été très fructueuse (enfin si l'on part du principe, totalement justifié, que l'on a cherché des poux dans la tête du glyphosate).

 

Compte tenu du nombre de paramètres étudiés, il n'est pas surprenant d'en trouver qui sont statistiquement significatifs – en fait faussement car les auteurs n'ont pas procédé à une correction du seuil de significativité du fait des comparaisons multiples – mais biologiquement sans pertinence.

 

Et on peut aussi trouver les résultats un peu curieux.

 

 

 

 

Dans l'avalanche de chiffres, il manque des données importantes : la signification biologique, ce qui est considéré comme une valeur normale pour un paramètre. Faut-il s'inquiéter si une différence statistiquement significative porte sur des valeurs incluses dans l'intervalle de normalité ? Une paire (reviewer) relève notamment que la signification biologique du BDNF n'est pas connue.

 

Il s'agit aussi d'une expérience avec un gavage au glyphosate ou au Roundup Bioflow (non commercialisé en France) à 1,75 mg/kg p.c./j. C'est certes la dose journalière admissible aux États-Unis d'Amérique (en Europe : 0,5 mg/kg p.c./j), mais c'est une dose très largement supérieure à celle qui est ingérée par les consommateurs.

 

Les « pisseurs involontaires de glyphosate » excréteraient – selon les résultats d'un laboratoire qui trouve curieusement 100 % de positifs – des quantités de l'ordre du nanogramme par millilitre (ou microgramme par litre), ce qui correspond à une absorption de l'ordre de la dizaine de microgrammes, à comparer à une dose journalière admissible européenne de 0,5 milligramme par kilogramme de poids corporel (500 microgrammes), soit, pour une petite personne de 60 kg, 30 milligrammes (30.000 nanogrammes).

 

Quels auraient été les résultats de l'Institut Ramazzini avec une dose réaliste de glyphosate, inférieure d'un facteur d'au moins 1.000 (sachant que nous n'absorbons pas, par voie alimentaire, du Roundup formulé) ? Nous ne le saurons pas.

 

Mais on peut se féliciter de la publication de cet article : compte tenu de tous ces éléments, contrairement au message que les auteurs tentent de faire passer, avec sept différences statistiquement significatives (sans correction pour les mesures multiples) sur des dizaines de mesures, le bilan est fort rassurant.

 

 

Des mois et des mois pour des calculs statistiques ?

 

L'Institut Ramazzini est connu pour ses biais. C'est un point que nous avons abordé dans nombre de billets par le passé. Soulignons simplement qu'il est partie prenante de la coalition italienne #StopGlifosato, et que sa directrice, Mme Fiorella Belpoggi a été associée à l'arnaque de Factor GMO, une opération de déstabilisation pilotée à l'origine depuis la Russie (le site internet correspondant est inactif).

 

Moyennant quoi, les auteurs n'ont pas déclaré de conflits d'intérêts...

 

 

 

 

Pour comprendre l'origine de ce nouvel article scientifique, il faut se référer à « Glyphosate : la dernière carabistouille de l'Institut Ramazzini, de Générations Futures, etc. – première partie : des études rassurantes » et « Glyphosate : la dernière carabistouille de l'Institut Ramazzini, de Générations Futures, etc. – deuxième partie : une médiatisation et une instrumentalisation dégoutantes ».

 

Les résultats publiés le 12 mars 2019 dans Environmental Health étaient déjà connus en mai 2018, lorsque furent prépubliés trois articles, dont un d'opinion, et que fut lancée une campagne médiatique fondée sur ces résultats (non inclus dans les trois articles). Dans son communiqué de presse de mai 2018, l'Institut Ramazzini avait notamment écrit :

 

« Les résultats montrent que les HBG – même à des doses jugées sûres et sur une durée d'exposition relativement courte (correspondant en équivalent humain de la vie embryonnaire à l'âge de 18 ans) – sont capables de modifier certains paramètres biologiques importants, principalement des marqueurs liés au développement sexuel, à la génotoxicité et à l'altération du microbiome intestinal. En particulier, les résultats ont montré une altération de certains paramètres du développement sexuel chez les rats traités avec des HBG, en particulier chez les femelles. […] L'évaluation de différents résultats et paramètres d'intérêt (c.-à-d. pathologie des organes cibles, toxicité moléculaire, génotoxicité, perturbations endocriniennes, microbiome, toxicité pour le développement, etc.) est actuellement en cours dans les différents laboratoires partenaires du projet. »

 

Il aura donc fallu de longs mois pour compléter une analyse statistique...

 

Mais la paire (reviewer) Andrea Gore estime que les auteurs doivent être félicités pour leur analyse statistique

 

Et qu'écrit l'Institut aujourd'hui ? C'est plutôt sobre :

 

« L'exposition aux GBH était associée à des effets analogues à ceux des androgènes, notamment une augmentation statistiquement significative de la distance anogénitale (DAG) chez les mâles et des femelles, un retard du premier œstrus et une augmentation de la testostérone chez les femelles.

 

La DAG, la distance entre l'anus et les organes génitaux, est un marqueur sensible de la perturbation endocrinienne prénatale qui affecte le développement du tractus génital. L'exposition à différents produits chimiques, y compris les pesticides, avait déjà été liée à des DAG altérées et à d'autres effets sur le système endocrinien. »

 

 

Une revue par des « pairs » ?

 

Environmental Health publie les réponses des pairs (reviewers). Ils furent trois : Mme Andréa Gore, M. Michael Antoniou et M. Robin Mesnage. Deux chercheurs militants... Curieux choix de l'éditeur.

 

D'autant plus curieux que MM. Antoniou et Mesnage déclarent des conflits d'intérêts, par exemple pour le premier une collaboration en cours avec l'équipe d'auteurs.

 

Notons toutefois ce commentaire de M. Robin Mesnage, dont les opinions sur les OGM semblent évoluer :

 

« La plupart des différences statistiquement significatives sont dispersées et il est difficile de trouver un schéma de toxicité clair. Il est donc très difficile de comprendre si les effets sur la santé détectés dans cette étude dépendent de la dose et s’ils pourraient être reproduits dans d’autres études. »

 

Cela contraste avec la haute opinion délivrée par M. Michael Antoniou :

 

« Toutes les analyses sont effectuées à un niveau technique très élevé et les résultats obtenus sont donc convaincants pour une expérience avec une seule dose. Compte tenu des controverses entourant la toxicologie des herbicides à base de glyphosate, il s'agit d'un article qui tombe à point et qui intéressera de nombreuses personnes travaillant sur le sujet et le grand public. »

 

Pourquoi « le grand public » ? Parce que cette étude sera instrumentalisée. En France, un certain journal s'est précipité pour donner le la à l'orchestre médiatique.

 

Résultat en bref : cette étude a sans nul doute le mérite d'exister, mais ne change pas la face du monde.

 

 

Que disent les agences d'évaluation ?

 

On trouvera une description générale de la situation ici (certes par Bayer).

 

Pour l'EFSA (document original) :

 

« L’évaluation actuelle a conclu que le poids de la preuve indique que le glyphosate n’a pas de propriétés perturbatrices endocriniennes via le mode d’action des œstrogènes, des androgènes, de la thyroïde ou de la stéroïdogénèse selon une base de données complètes disponible en toxicologie. Les études d’écotoxicologie disponibles ne contredisent pas cette conclusion. »

 

Pour l'Agence Américaine de Protection de l'Environnement (EPA) :

 

« Compte tenu du poids de la preuve, les tests EDSP de niveau 2 sur les mammifères et les espèces sauvages ne sont pas recommandés pour le glyphosate car il n’existait aucune preuve convaincante d’une interaction potentielle avec les voies des œstrogènes, des androgènes ou de la thyroïde. »

 

Pour Santé Canada :

 

« Par conséquent, il n’y a pas de preuve convaincante pouvant suggérer que le glyphosate a des effets nocifs importants sur les voies associées aux systèmes endocriniens.  »

 

Et, plus loin :

 

« Bien que l’étude d’Antoniou et al. (2012) ait soulevé des questions concernant l’effet possible du glyphosate comme perturbateur endocrinien, la conclusion est que le glyphosate ne présente aucun signe convaincant d’interaction potentielle avec les œstrogènes, les androgènes ou les voies thyroïdiennes chez les mammifères ou la faune. D’après le poids de la preuve, les essais sur les mammifères ou la faune de niveau 2 de l’EDSP ne sont pas recommandés pour le glyphosate. »

 

Ces éléments suffiront-ils pour forger une opinion publique rationnelle confrontée à une nouvelle étude qui ne semble pas soulever de protestations véhéments sur le plan scientifique mais sera instrumentalisée dans un sens qui ne reflète pas son contenu réel ? On peut en douter.

 

Car pour le militantisme, il suffit de poser que le glyphosate est « suspecté » d’être un perturbateur endocrinien.

 

 

Ajout du 19 mars 2019

 

Un fil intéressant d'un expert.

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
Bonjour ! Je viens vers vous pour un autre article, un peu vieux, concernant le lien glypho/LMA dans l'AHS. N'étant pas statisticien, j'ai un peu de mal à comprendre le point de vue des auteurs et leur justification. c'est par ici : <br /> <br /> https://sustainablepulse.com/2017/11/17/us-agricultural-health-study-links-glyphosate-to-acute-myeloid-leukemia/?fbclid=IwAR2OqhSQn1R22fsa9-Phhnm5rPjI6E-kjt_D1wTkLolEhv-s89FBeoSGDKw#.XJ-cvaRCdhE<br /> <br /> Ce qui me fait tiquer : <br /> <br /> "Moreover, although the results did not reach statistical significance at the 95% confidence interval (CI), it is likely that had a 90% confidence level been used, the elevated cancer risk for AML would have been significant. A 90% CI is more appropriate for pesticides like glyphosate—it is more like conducting a one-tailed statistical test at a significance level of 0.1, instead of a two-tailed test at 0.05. A one-tailed test (or using a 90% CI) is more appropriate for a toxic chemical like glyphosate that can be expected to have only a harmful effect, and not also a healthful one. Two-tailed tests are used for substances like pharmaceutical agents, where both beneficial and potential harmful effects could be expected. While the study may not be 95% sure that AML is linked to glyphosate, it may be 90% sure. And, with a deadly form of cancer like AML, pesticide applicators, farmers, and other highly exposed people may want to take protective measures, even if studies are only 90% confident in the link to AML cancer. I recommend that researchers present a range of relevant confidence levels, so that the public, regulators, and others can be fully informed."<br /> <br /> C'est valable ça comme argument ? <br /> <br /> Merci Seppi !
Répondre
A
Dans une interview à Agriculture et Environnement en mai 2018, Roger Genet, directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait indiqué :<br /> … beaucoup de contre-vérités circulent au sujet du glyphosate – notamment sur un éventuel effet perturbateur endocrinien qui n’a jamais été démontré et qu’aucun élément ne permet de suggérer — nous ne disposons d’aucun élément qui pourrait permettre un retrait immédiat des AMM, en l’état actuel des connaissances. D’ailleurs, si nous avions des éléments scientifiques montrant des effets immédiats pour la santé ou l’environnement dans les conditions d’usage autorisées, nous aurions déjà procédé au retrait de ces produits et il ne serait pas envisageable de les laisser sur le marché pour trois ans encore.
Répondre
S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour ce complément.<br /> <br /> J'avais songé à l'inclure mais y ai finalement reconcé.
B
"Les « pisseurs involontaires de glyphosate » excréteraient – selon les résultats d'un laboratoire qui trouve curieusement 100 % de positifs – des quantités de l'ordre du nanogramme par litre, ce qui correspond à une absorption de l'ordre de la dizaine de nanogrammes, à comparer à une dose journalière européenne de 0,5 milligramme par kilogramme de poids corporel (500 nanogrammes), soit, pour une petite personne de 60 kg, 30 milligrammes (30.000 nanogrammes)."<br /> <br /> Je crois qu'il y a une petite erreur d'unités dans ce paragraphe. L'exemple de concentration donné dans le tweet tout au début parle de ng/ml, donc de µg/l. D'autre part 30 mg = 30 000 µg et non 30 000 ng. Mais si l'on remplace partout ng par µg tout rentre dans l'ordre, et la conclusion reste cohérente avec le reste de l'article.<br /> <br /> Sinon merci pour l'analyse, c'est toujours inquiétant de voir la recherche pervertie par le militantisme.
Répondre
S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> J'ai corrigé (et j'espère que j'ai juste…).<br /> <br /> Le militantisme dans la science sur des sujets polémiques dans la société est devenu un vrai problème.