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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Si les végétaliens (végans) étaient cohérents...

4 Novembre 2025 Publié dans #Véganisme, #Willi l'Agriculteur

Si les végétaliens (végans) étaient cohérents...

 

Marian E. Finger chez Willi l'agriculteur*

 

 

 

 

Un commentaire de M. Marian E. Finger, qui devrait certainement susciter quelques discussions. Et comme toujours : les articles invités reflètent l'opinion de leur auteur.

 

 

Si les végétaliens étaient cohérents...

 

Chez Willi l'agriculteur, nous avons souvent discuté du végétalisme (véganisme). Je me souviens particulièrement des commentaires de Thomas B., qui pense que les végétaliens sont plus cohérents que les végétariens, ainsi que des commentaires de Jürgen D., qui affirme que les végétaliens, qui refusent catégoriquement de consommer des êtres vivants « sentients », ne devraient manger ni animaux ni plantes, car les plantes ont elles aussi des sentiments. En matière de logique et de cohérence, c'est une question de principe, de fond. Lorsque les végétaliens disent qu'ils ne mangent pas d'animaux parce que certains agriculteurs maltraitent les animaux, c'est comme s'ils refusaient catégoriquement d'utiliser des couteaux parce que Jack l'Éventreur et d'autres tueurs en série ont déjà utilisé des couteaux pour commettre leurs crimes. On ne peut pas déduire des principes à partir de cas isolés. C'est pourquoi je laisse de côté les considérations de ce type ici. Dans cet article, je ne m'intéresse pas non plus aux réalités agricoles. Il s'agirait de savoir si les agriculteurs peuvent cultiver leurs champs sans engrais animaux. Ou ce qu'il adviendrait de toutes les prairies s'il n'y avait plus d'herbivores. Non, dans cet article, je vais aller droit au but. Il s'agit de savoir si les végétaliens sont cohérents dans leur façon de penser et dans leur attitude.

 

 

Les végétaliens ne mangent rien qui doive être tué au préalable

 

Les défenseurs des droits des animaux et les végétaliens ne mangent pas de viande parce qu'ils veulent épargner la souffrance à d'autres êtres vivants et éviter leur mort. La plupart du temps, aucune distinction n'est faite entre la souffrance et la mort. Mais c'est là un autre sujet.

 

Or, la vie se définit précisément par le fait qu'elle a une fin. Tout ce qui vit doit mourir un jour. Les plantes le font en cessant la photosynthèse et en se fanant. Les animaux, en cessant de respirer et en se décomposant. Si les végétaliens ne veulent pas être responsables de la mort d'autres êtres vivants, ils devraient, s'ils étaient vraiment cohérents, ne manger/boire que des choses qui n'ont jamais vécu (l'eau) ou des choses qui sont déjà mortes de mort naturelle (plantes mortes de vieillesse et animaux morts naturellement). Ils devraient donc en réalité devenir des charognards et des mangeurs de compost. Au lieu de cela, ils sont herbivores et acceptent consciemment de tuer des plantes. Ils n'ont même pas mauvaise conscience à ce sujet. En ce qui concerne leur prétention de ne pas vouloir tuer, ce n'est pas vraiment cohérent.

 

 

Les végétaliens ne mangent rien qui soit « sentient »

 

Les végétaliens affirment que les animaux ont des émotions et pas les plantes. C'est pourquoi ils ne mangent que des produits végétaux. Cependant, nous ne savons pas si les plantes ont des émotions. Nous ne savons de la vie intérieure des autres êtres vivants que ce qu'ils nous communiquent ou ce que nous comprenons. Il est possible que nous soyons tout simplement trop stupides pour comprendre les plantes. Souvent, nous ne comprenons pas non plus les animaux. Souvent, nous ne comprenons même pas nos semblables. Si les végétaliens étaient cohérents dans leur réflexion, ils devraient admettre qu'ils ne savent rien des sensations subjectives d'une vache, d'un oignon ou d'une méduse. Comme les végétaliens ne veulent pas manger la vache, mais mangent l'oignon, ils attribuent des sensations à la vache, mais pas à l'oignon. L'attribution d'émotions est arbitraire. Après tout, les plantes sont des eucaryotes comme les animaux et les humains et partagent jusqu'à 40 % de leur patrimoine génétique avec nous.

 

 

Les végétaliens ne mangent rien qui ait un système nerveux

 

Peut-être que les végétaliens se disent qu'il faut un système nerveux central pour être sensible ou pour pouvoir communiquer. En réalité, nous ne pouvons pas savoir avec certitude si un système nerveux central est absolument nécessaire pour ressentir quelque chose ou pour être intelligent. Nous le croyons parce que nous avons nous-mêmes un système nerveux central. Mais laissons de côté ces objections. Si l'on ne devait manger que des animaux dépourvus de système nerveux central, les végétaliens mangeraient alors, en plus des plantes, des coquillages, des vers, des arthropodes, des insectes, des bactéries et toutes sortes d'autres choses répugnantes. Mais ce n'est généralement pas le cas.

 

 

Animaux non humains et animaux humains

 

Les végétaliens reprochent à la société de faire une distinction arbitraire entre les humains et les animaux. Selon eux, il s'agit là de spécisme, c'est-à-dire de discrimination morale envers des êtres vivants en raison de leur appartenance à une espèce. Les végétaliens préfèrent parler d'animaux non humains et d'animaux humains plutôt que d'animaux et d'êtres humains. Cependant, la distinction entre les animaux et les plantes est tout aussi arbitraire que celle entre les humains et les animaux. Nous partageons des structures fondamentales telles que le noyau cellulaire non seulement avec les animaux, mais aussi avec les plantes. Nous faisons tous partie du même arbre de vie.

 

Si les végétaliens étaient cohérents, ils parleraient non seulement d'animaux non humains et humains, mais aussi d'êtres vivants non animaux et animaux lorsqu'ils font référence aux plantes et aux animaux. Mais ils ne le font pas, car cela effacerait la différence entre les animaux et les plantes. Or, les végétaliens doivent absolument maintenir cette différence, sinon ils ne pourraient plus manger de plantes selon la logique de leur propre morale. Les végétaliens pratiquent donc le même spécisme qu'ils reprochent aux mangeurs de viande. Ils discriminent les plantes en raison de leur appartenance à une espèce. La cohérence, c'est autre chose.

 

 

La fin de la civilisation

 

Les végétaliens exigent qu'aucun animal ne soit utilisé pour les besoins humains. Mais comme il n'y a pas de distinction entre les humains et les animaux dans la logique des végétaliens, ils doivent logiquement exiger pour les humains ce qu'ils exigent pour les animaux. Ainsi, aucun être humain ne doit en utiliser un autre. Ce serait la fin de la société fondée sur la division du travail, car celle-ci consiste précisément à utiliser les autres pour satisfaire ses propres besoins. Lorsque nous nous faisons couper les cheveux, nous utilisons le coiffeur. Et lorsque nous achetons du pain, nous utilisons l'agriculteur, le boulanger et le vendeur. Si les végétaliens étaient cohérents, ils vivraient en ermites et subviendraient eux-mêmes à tous leurs besoins. C'est la seule façon pour eux d'être sûrs de n'utiliser personne. Ce serait la fin de tout ce que nous appelons civilisation.

 

 

Sans enfants

 

Les végétaliens veulent éviter la souffrance et la mort en abolissant l'élevage. Les végétaliens affirment qu'il vaut mieux pour une vache de ne pas exister que de donner du lait et d'être abattue après six ou sept ans. Mais comme les végétaliens ont supprimé la différence fondamentale entre l'homme et l'animal, il doit également être préférable pour les humains de ne pas naître, comme la vache. Dans cette logique, ne pas avoir d'enfants est donc la seule attitude moralement irréprochable. Confrontés à cette conclusion, les végétaliens s'obstineront probablement à dire qu'ils veulent simplement abolir les animaux de rente, c'est-à-dire les animaux qui sont utilisés. Mais cela ne change rien à la situation. Dans une société fondée sur la division du travail, tout le monde est utilisé d'une manière ou d'une autre par tout le monde. Si nous sommes déjà mis sur le même pied que les animaux, alors nous sommes des animaux de rente et non des animaux sauvages.

 

 

Conclusion

 

Si les végétaliens étaient vraiment cohérents, ils seraient des charognards et des mangeurs de compost sans enfants, vivant en dehors de notre société fondée sur la division du travail. Ils disparaîtraient en l'espace d'une génération. Il serait toutefois encore plus cohérent de ne plus accorder autant d'importance au véganisme en raison de toutes ces incohérences. Les végétaliens pourraient alors en venir à la conclusion qu'il vaut mieux que chacun mange ce dont il a envie.

 

_______________

 

 

* Source : Wenn Veganer konsequent wären... - Bauer Willi

 

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A
Mouais...<br /> Quand même, découper une carotte ou équeter un haricot vert, ce n'est quand même pas comparable à décapiter une vache : <br /> https://www.sudouest.fr/corse/on-a-tue-ta-mere-quatre-adolescents-egorgent-une-vache-et-abattent-son-veau-avant-de-partager-les-images-sur-les-reseaux-sociaux-26552899.php
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F
Amusant.
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