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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

L'agriculture française, représentée par M. Arnaud Rousseau (FNSEA), n'est pas la bienvenue à AgroParisTech

15 Octobre 2025 Publié dans #AgroParisTech

L'agriculture française, représentée par M. Arnaud Rousseau (FNSEA), n'est pas la bienvenue à AgroParisTech

 

 

 

 

La conférence « Le progrès peut-il aider l’agriculture à relever tous ses défis ? » a été annulée à l'instigation d'étudiants opposés à la présence de M. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. C'est en définitive l'agriculture française et la profession d'ingénieur agronome qu'on assassine.

 

 

À travers M. Arnaud Rousseau, c'est l'agriculture française qui est persona non grata à AgroParisTech

 

Le Cercle d’Étudiants pour la Recherche et l’Éveil Scientifique (CERES) avait orgnisé une conférence-débat qui devait se tenir le 13 octobre 2025 sur le thème : « Le progrès peut-il aider l’agriculture à relever tous ses défis ? », avec pour panélistes :

 

  • Arnaud ROUSSEAU, Agriculteur et Président de la FNSEA ;

  • Olivier CLYTI, Directeur Stratégie, RSE et Digital du groupe INVIVO ;

  • Pascal PERRI, Journaliste économique à LCI et Président du Think Tank « Oui à l'Innovation » ;

  • Philippe LESCOAT, enseignant-chercheur à AgroParisTech en zootechnie ;

  • Loïc RAJJOU, enseignant-chercheur à AgroParisTech en biotechnologies et physiologie prédictive végétale, fondateur de la start-up Seed-In-Tech.

 

Selon M. Pascal Perri, des étudiants ont voulu modifier le panel des intervenants et se sont opposés à la présence de M. Arnaud Rousseau.

 

 

(Source)

 

 

La conférence-débat a été annulée, apparemment par crainte de débordements.

 

 

Obscurantisme et intolérance...

 

Non, ces étudiants contestaires n'étaient pas dans la disposition d'esprit qui devrait être celle des diplômés de cette école qui fut parmi les plus prestigieuses* : la curiosité, le désir d'apprendre, de débattre, de se forger une opinion... Ni de permettre à d'autres de faire honneur à cette disposition d'esprit.

 

Cet obscurantisme et cette intolérance de quelques-uns se reflètent négativement sur l'ensemble des promotions actuelles, ainsi que sur l'école. Un employeur du monde de l'agriculture réelle – plutôt que virtuelle et fantasmée – est susceptible de réfléchir à deux fois avant d'engager un ancien élève qui lui paraîtra avoir été formatté à l'encontre de ses besoins.

 

Mais, bien sûr, il reste les opportunités de ce monde parallèle qui semble prendre de plus en plus d'ampleur. Un monde guère susceptible, nous semble-t-il, de garnir nos bols et assiettes trois fois par jour. Mais c'est une autre histoire.

 

 

(Source)

 

 

Peut-être un épiphénomène, mais largement médiatisé en son temps

 

Il faut toutefois relativiser.

 

Lors de la « fameuse » cérémonie de remise des diplômes du 30 avril 2022, largement médiatisée pour cause d'esclandre, nous avions pu voir une petite brochette d'étudiants crachant (au sens figuré) sur le diplôme qu'ils avaient bien pris soin d'acquérir (on ne sait jamais, il pourra servir un jour...) et appelant à la « bifurcation » et la « désertion ».

 

 

 

 

Ce fut cependant largement médiatisé.

 

Mais nous avons aussi vu une succession de groupes et d'individus enthousiastes faisant honneur à leur école et leur diplôme, prêts à s'investir de manière constructive dans tous les domaines qui touchent de près ou de loin à l'agriculture.

 

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Toutefois, ce qui relève du musellement de M. Arnaud Rousseau, président (entre autres) de la FNSEA, est aussi une insulte faite à l'agriculture française et aux agriculteurs. Tout autre commentaire est ici superflu.

 

 

Journée d'étude ou campagne de recrutement ?

 

Il nous faut aussi revenir sur un autre événement, une « journée d'étude » sur les « Paradoxes de l'action stratégique écologiste contemporaine », du 25 janvier 2024.

 

AgroParisTech était le porteur principal de l'événement dont il devait aussi être l'hôte. Cela s'inscrivait dans le cadre de formations et de recherches liées à la dominante « Science politique, écologie et stratégie » (SPES). C'était co-organisé par l'UFR des sciences sociales - Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, via son laboratoire de recherche Printemps (CNRS / UVSQ). Il y eut aussi quelques partenariats, dont l'association Agir pour l'Environnement.

 

 

 

 

 

 

Voici un élément explicatif du programme :

 

« Objectif : Décrire le processus menant aux pratiques de sabotages, leurs effets sur les agriculteurs irrigants, les conséquences répressives sur les militants, le retour rétro-actif de la violence/vengeance (passage à tabac de militant, menace de mort, attaque de maison…). Quels sont les conditions d’émergences et les effets des pratiques de désarmements ?

 

 

 

 

En bref, cette « journée d'étude » ressemblait furieusement à une journée de recrutement !

 

Il y eut apparemment des mouvements intérieurs et des pressions extérieures pour faire annuler l'événement. La direction a fini par prendre le taureau par les cornes trois jours avant la date prévue, mais les organisateurs ont maintenu l'événement en le déplaçant à l'Académie du Climat.

 

 

(Source)

 

 

Un problème plus vaste

 

Cette séquence illustre l'existence d'un problème que l'on sait plus vaste. La cancel culture sévit dans nombre d'institutions.

 

Peut-on faire une hiérarchie dans l'étendue des dégâts selon la matière enseignée ? Entre ce qu'on appelle les « sciences sociales » et les sciences et techniques de l'ingénieur ?

 

L'ostracisation du représentant de la profession agricole majoritaire de la France et, au-delà, d'un vaste et vital pan de l'économie française à AgroParisTech semble s'inscrire dans un mouvement qui est à la fois plus vaste par le nombre d'écoles concernées et, heureusement, limité par le nombre de contestataires.

 

Mais on sait l'influence que peuvent avoir des minorités agissantes, surtout si elles sont épaulées par des idiots utiles.

 

Ainsi, le 25 septembre 2025 (date sur la toile), Le Monde publiait « Dans les grandes écoles, des élèves ingénieurs contestent la place des entreprises », avec en chapô :

 

« De grandes entreprises tirent parti de l’enseignement supérieur pour diffuser des idées servant leurs intérêts, selon un collectif d’étudiants qui décrit un phénomène d’"emprise". Une accusation récusée par les directions des grandes écoles d’ingénieurs, le 24 septembre. »

 

En dernière analyse, c'est à l'ensemble du tissu productif que l'on s'attaque en France. Il est sans doute ironique que la conférence-débat cancelée ait eu pour thème... le progrès.

 

______________

 

AgroParisTech a disparu du QS World University Rankings by Subject 2025: Agriculture & Forestry. L'Institut Agro (L'Institut Agro Dijon, L'Institut Agro Montpellier, L'Institut Agro Rennes-Angers) est classé 21e. L'Université Paris-Saclay est classée 39e. Il n'y a pas d'entrée spécifique pour AgroParisTech. Voir aussi ici.

 

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