Un ravageur se propage : le maïs, les pois et une centaine d'autres cultures sont touchés
Peter Laufmann, AGRARHEUTE*
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Non, cette tomate n'est plus commercialisable. Le responsable : la chenille de l'armigère (ou noctuelle de la tomate, ou ver de la capsule du cotonnier, etc. – Helicoverpa armigera).
L'armigère (ou noctuelle de la tomate, ou ver de la capsule du cotonnier, etc. – Helicoverpa armigera) figure parmi les insectes nuisibles les plus redoutés. Elle s'apprête à conquérir l'Allemagne.
Comme si les agriculteurs n'avaient pas déjà assez de problèmes avec les organismes nuisibles établis de longue date ! Le changement climatique, entre autres, fait apparaître sans cesse de nouvelles espèces qui compliquent le travail des agriculteurs. Aujourd'hui, l'armigère (Helicoverpa armigera) fait son apparition en Suisse et dans le sud de l'Allemagne. Ce petit papillon migrateur est originaire des tropiques. Il est dangereux pour deux raisons : d'une part, il se nourrit d'un grand nombre de plantes différentes, ce qui signifie que sa chenille n'est pas très difficile. D'autre part, il n'est pas facile de le maîtriser.
La dernière alerte est venue de Suisse. Dans ce pays, il existe un programme de surveillance de l'espèce à l'aide de pièges à phéromones. Selon ce programme, elle est de plus en plus présente dans le nord. De plus, elle est plus fréquente, déjà en plus grand nombre cette année qu'en 2024.
Ce papillon, qui fait partie des papillons nocturnes, est également présent dans le sud de l'Allemagne. Il a même été observé sporadiquement dans le nord de l'Allemagne et, lors d'années particulièrement favorables, en Scandinavie. Cette espèce est capable de parcourir 1.000 kilomètres. Cependant, elle doit migrer chaque année. Pour l'instant, car avec le changement climatique, il est possible que son habitat s'étende. Jusqu'à présent, elle ne survit pas à nos hivers. Seules la Suisse et la Hongrie ont déjà constaté une hibernation et un renouvellement de génération.
Ce qui rend l'armigère si dangereuse pour les agriculteurs, c'est l'appétit de sa chenille. Elle peut se nourrir de plus de 100 plantes hôtes, certaines sources avançant même le chiffre de plus de 200. À l'échelle mondiale, cette espèce est surtout connue pour infester les capsules de coton. Mais cela ne s'arrête pas là. Par exemple, des chenilles ont été trouvées en Suisse sur des tomates, en Autriche sur des poivrons, des tomates, mais aussi sur des haricots nains, des artichauts, des concombres, des épis de maïs ainsi que sur des salades, des gerberas et des fleurs de pélargonium. En Allemagne aussi, les premiers papillons sont déjà arrivés, dont les chenilles causent des dégâts dans les champs de pois chiches.
Les experts mettent donc en garde contre ce ravageur redoutable. Une seule femelle peut pondre jusqu'à 2.000 œufs, de préférence sur les fleurs et les fruits. Au premier stade larvaire, les chenilles se nourrissent principalement de feuilles, puis à partir du deuxième stade, elles rongent les gousses et les fruits. On observe alors des symptômes typiques : trous de forage, galeries, puis contamination et pourriture dues à des infections secondaires. Les légumes ou autres produits infestés ne sont plus vendables.
Le problème est que la chenille ne se nourrit pas à la surface et serait donc facile à combattre. Elle s'enfonce dans la tige ou la tomate et, une fois à l'intérieur, il est pratiquement impossible de l'atteindre. Une lutte précoce à l'aide de guêpes parasitoïdes ou de nématodes peut être efficace. En Suisse, le produit viral Helicovex a été approuvé pour les pois chiches et le maïs sucré dans le cadre d'une autorisation d'urgence pour 2025.
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* Peter Laufmann travaille comme chef de texte à la rédaction d'AGRARHEUTE. Le rédacteur et auteur travaille depuis de nombreuses années dans le journalisme environnemental et scientifique. Son intérêt porte régulièrement sur le grand écart entre l'utilisation et la protection des ressources naturelles.
Source : Schädling breitet sich aus: Mais, Erbsen und hundert andere Kulturen betroffen | agrarheute.com
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