LFI veut interdire les combats de reines

LFI veut interdire les combats de reines

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Le 11 juillet 2025, le député La France Insoumise de la Savoie Jean-François Coulomme, épaulé par « La Meute », a déposé une proposition de loi visant à « abolir les combats de vaches d’Hérens ».

Ils (ou « iels ») sont, si j'ai bien compté, 74 députés (ou « député.e.s ») – le groupe La France Insoumise et une pincée d'isopensants – à avoir accompagné le député LFI de Savoie Jean-François Coulomme dans le dépôt d'une proposition de loi dont la disposition principale est la suivante :

« 1° Après l’article L. 214 10 1, il est inséré un article L. 214 10 2 ainsi rédigé :

"Art. L. 214 10 2. – Les batailles de vaches, entendues comme tout divertissement consistant à provoquer un combat entre individus de la race bovine ou à les placer sciemment dans des conditions de nature à provoquer un tel combat, sont interdites". »

Le site de l'insertion est bien choisi. Voici la teneur de l'article L. 214-10-1, introduit dans le Code Rural et de la Pêche Maritime par la loi n°2021-1539 du 30 novembre 2021 « visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes » :

« Les manèges à poneys, entendus comme attractions permettant, pour le divertissement du public, de chevaucher tout type d'équidé, via un dispositif rotatif d'attache fixe privant l'animal de liberté de mouvement, sont interdits. »

« Cadeau » de Mme Corinne Vignon, députée de (maintenant) Ensemble pour la République de Haute-Garonne, également signataire de la proposition de loi de M. Jean-François Coulomme.

On ne sait lequel des deux « divertissement[s] » interdit ou à interdire est ou a été le plus important sur le territoire français. En tout cas, les combats de reines doivent se compter sur les doigts d'une ou à la rigueur deux mains dans les Savoie et en Isère (en temps normal, pas en ce moment où nous luttons contre la dermatose nodulaire contagieuse bovine).

Mais une chose est sûre : c'est une importance qui mérite que l'on alourdisse encore plus un Code Rural et de la Pêche Maritime déjà obèse.

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Notons encore que si le titre de la proposition de loi vise à abolir les combats de « vaches d’Hérens » (prononcez : « érein »), la proposition elle-même a une portée plus large.

Mais permettons-nous de souligner que « de la race bovine » est une terminologie impropre. Il s'agit ou bien de l'« espèce bovine », ou spécifiquement de la « race bovine d'Hérens ».

Que voulez-vous... On peut avoir 75 « législateurs » (ou « législateur.ice.s ») ayant tous une petite faiblesse en matière de sciences, de vocabulaire de la taxonomie...

Mais pas que...

L'exposé des motifs est d'une mièvrerie remarquable. Voici, entre autres :

« Les batailles de vaches n’ont rien de naturel puisqu’elles sont provoquées dans le seul objectif de divertir les spectateurs et que tout est fait pour déclencher le combat. Ainsi, malgré tous les stimuli visant à énerver les animaux, certaines vaches refusent de se battre. […]. »

En fait, les « combats » se font naturellement au sein des troupeaux pour établir la hiérarchie. Les vaches s'affrontent en se poussant avec la tête et les cornes. Une bête est vaincue lorsqu'elle se détourne de son adversaire ou refuse le combat en signe de soumission. Les blessures sont rares.

La race d'Hérens est de ce point de vue particulièrement batailleuse, et les éleveurs en ont fait une attraction, avant l'inalpe, la montée aux alpages (et dans des manifestations). Les combats sont inscrits sur la « liste nationale du patrimoine culturel immatériel valaisan » et en tant que « tradition vivante de Suisse ». Ils sont aussi organisés en Italie, dans le Val d'Aoste et dans les Alpes françaises.

Mais ce qui est tout à fait respectable du côté de Saint-Gingolph (CH) doit être frappé d'indignité du côté de Saint-Gingolph (F).

En effet, nos députés (« député.e.s ») n'aiment pas... Ils (« Iels ») concluent l'exposé des motifs comme suit :

« Les combats provoqués d’animaux sont considérés comme de la maltraitance animale aux termes de l’article 521 1 du code pénal. Les batailles de vaches ne perdurent qu’en raison de l’absence d’interdiction légale expresse.

Pour des raisons de conditions animale évidentes et dans un objectif de cohérence législative, il convient donc d’interdire de manière expresse ces combats d’Hérens. »

On peut tomber de sa chaise ! Mais nous avons affaire à des « législateurs » (ou « législateur.ice.s ») ...

Soit c'est de la maltraitance animale – et l'article 521-1 du Code Pénal est d'application et la proposition de loi est superfétatoire –, soit ce n'est pas le cas.

En fait, dans les « combats de reines » organisés, on met les vaches en présence l'une de l'autre – quand elles ne s'affrontent pas naturellement – pour qu'elles se livrent à un comportement qui leur est naturel. Difficile d'y voir de la maltraitance...

Ah oui, cela se passe « au milieu d’une foule excitée, du bruit des micros et du son assourdissant des cloches qu’elles portent à leur encolure » (ailleurs dans l'exposé des motifs, il est dit que « les spectateurs sont souvent peu nombreux »... l'«objectif de cohérence » ne s'applique pas à l'exposé des motifs ).

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La race d'Hérens, courte sur pattes est une excellente montagnarde. En outre, elle est docile et une bonne meneuse de troupeaux. Elle est donc appréciée, malgré une production laitière peu élevée (quelque 3.000 kg/lactation).

Mais cela reste une race à faible effectif (quelque 5.000 en Suisse, 5.000 dans le Val d'Aoste et 1.000 en France), menacée.

Les combats de reines contribuent sans nul doute à son maintien.

Mais nos « législateurs » (ou « législateur.ice.s ») n'en ont cure ! Ils (« Iels ») ont une autre boussole : la démagogie.

« […] ces combats suscitent une grande inquiétude dans la population et une pétition citoyenne demandant l’interdiction des batailles de Reines a récolté plus de 50 000 signatures. »