Lutte contre la chalarose : comment les chercheurs veulent sauver le frêne
Karola Meeder, Bayrisches landwirtschaftliches Wochenblatt, dans AGRARHEUTE*
© NW-FVA
Stade final de la chalarose : absence totale de feuillage en été – l'arbre est mort.
Peut-on encore sauver le frêne ? Le projet fédéral (allemand) FraxForFuture fournit de nouvelles approches non chimiques et des mesures concrètes pour préserver à long terme le frêne menacé par la chalarose.
Il est microscopique et pourtant, il menace de priver le peuplement forestier de toute une espèce d'arbres, le frêne : le champignon ascomycète Hymenoscyphus fraxineus, importé d'Asie orientale, s'attaque d'abord aux jeunes feuilles et pousses du frêne, dégarnit peu à peu le houppier et provoque des nécroses – la pourriture du bois, en partie invisible, attire des parasites secondaires et fait tomber des arbres ou les fait dépérir sur pied. La chalarose, ou maladie du flétrissement du frêne, est une menace.
Mais il y a de l'espoir : au moins une partie des frênes indigènes en Europe est capable de résister jusqu'à présent à l'agent pathogène de la chalarose. Mais quel est le secret de ces arbres ? Comment préserver le frêne en Allemagne ? Comment établir des jeunes frênes résilients – et comment stopper la propagation de l'agent pathogène ?
Toutes ces questions ont fait l'objet de recherches ces dernières années dans le cadre du projet de recherche FraxForFuture, comme le rapporte la FNR (Fachagentur Nachwachsende Rohstoffe – agence des matières premières renouvelables) dans un communiqué de presse. Dans le cadre de ce projet de démonstration unique en Allemagne, six associations de recherche ont travaillé de manière interdisciplinaire et en étroite collaboration avec la pratique forestière. FraxFor Future s'est terminé en 2024 et les résultats justifient, selon la FNR, l'espoir de préserver le frêne, une espèce menacée.
La FNR donne un aperçu des résultats obtenus par les six équipes de chercheurs – dont une sélection de méthodes de lutte non chimiques contre l'agent pathogène de la chalarose :
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« Priming » : Prétraitement de jeunes frênes menacés avec des endophytes du frêne (organismes issus du microbiome de frênes résilients) ou préinfection de jeunes frênes menacés avec des isolats faiblement virulents de l'agent pathogène de la chalarose.
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Optimisation du microbiome : Pulvérisation ou inoculation de plantules de frêne avec des antagonistes de la chalarose ou des organismes bénéfiques (champignons et bactéries) isolés à partir du microbiome sain du frêne.
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Hypovirulence : Lutte contre l'agent de la chalarose à l'aide de virus isolés d'endophytes du frêne, qui réduisent la virulence par la production de substances inhibant la croissance.
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ARNi : Pulvérisation de substances interférées avec l'ARN (composant naturel du système de défense des plantes) sur de jeunes frênes, ce qui inhibe des gènes vitaux dans l'agent pathogène de la chalarose.
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Bactéries : Utilisation de souches bactériennes à effet antagoniste issues de feuilles de frêne saines afin d'évincer et d'inhiber la croissance de l'agent pathogène de la chalarose.
Mais le projet a également débouché sur des aides concrètes pour les propriétaires forestiers, par exemple des formations ou la clé de bonification pour la saisie des symptômes de dégâts ou la brochure « Zukunft der Esche » (l'avenir du frêne) avec des recommandations sylvicoles pour la gestion des peuplements de frênes endommagés.
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* Source : Kampf gegen das Eschentriebsterben: Wie Forscher die Esche retten wollen | agrarheute.com
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