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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Les agriculteurs bio ne gagnent pas d'argent en Allemagne : l'agriculture biologique entre exigences et réalités

20 Mai 2025 Publié dans #Economie, #Agriculture biologique

Les agriculteurs bio ne gagnent pas d'argent en Allemagne : l'agriculture biologique entre exigences et réalités

 

Olaf Zinke, AGRARHEUTE*

 

 

© stock.adobe.com/zeralein

La stagnation des recettes finit par se répercuter sur les revenus des agriculteurs bio. Ainsi, les revenus agricoles en agriculture biologique (bénéfice + charges de personnel) se sont contractés de 1,3 % au cours de la campagne 2023/24 pour atteindre 42.254 euros par UTH. La part des subventions dans le revenu des agriculteurs bio a cependant nettement augmenté, passant de 67 % l'année précédente à 76 % pour la campagne actuelle.

 

 

Les agriculteurs bio doivent se battre sur le plan économique. Recettes en baisse, revenus stagnants, subventions records sont la nouvelle norme. Les investissements aussi se réduisent. La croissance a une autre allure. Les subventions représentent près de 80 % des revenus. Les collègues conventionnels doivent également se battre. Mais ici, le marché détermine bien plus les revenus et les prix que dans l'agriculture biologique.

 

 

© Olaf Zinke

La stagnation des recettes finit par se répercuter sur les revenus des agriculteurs bio. Ainsi, les revenus agricoles en agriculture biologique (bénéfice + charges de personnel) ont diminué de 1,3 % au cours de la campagne 2023/24 pour atteindre 42.254 euros par UTH.

 

 

Les problèmes économiques des agriculteurs bio persistent. C'est ce que montrent les données économiques du réseau d'exploitations tests. Certes, les revenus sont restés quasiment stables par rapport à ceux de leurs collègues conventionnels – mais uniquement parce que les subventions ont nettement augmenté – et représentent désormais une part de près de 80 % des revenus. Chez les agriculteurs conventionnels, elles représentent moins d'un tiers.

 

Il y a quelques années encore, l'agriculture biologique était en constante progression : plus d'agriculteurs, plus de surfaces, des bénéfices en hausse et des revenus sûrs. Cela semble être terminé pour le moment. Dès la campagne 2021/22, les problèmes économiques de l'agriculture biologique sont devenus évidents dans un contexte économique très difficile.

 

La forte hausse des prix des denrées alimentaires et la baisse tout aussi importante des revenus des consommateurs ont complètement modifié le marché. Cette évolution s'est poursuivie au cours de la campagne 2022/23 et, en 2023/24, on constate tout au plus une stabilisation. Mais uniquement en raison des subventions records. C'est du moins ce que montrent les données actuelles du réseau d'exploitations tests du ministère de l'Alimentation et de l'Agriculture (BMEL).

 

 

Le chiffre d'affaires diminue pour ces raisons

 

© Olaf Zinke

Malgré des revenus relativement stables (en raison de l'augmentation des subventions), le chiffre d'affaires a nettement baissé de 5,5 % pour atteindre 2.478 euros/ha, selon les données du réseau d'exploitations pilotes. Au total, 18 % de ces recettes proviennent de la production végétale et 73 % de la production animale (principalement du lait avec 42 %).

 

 

La baisse des prix agricoles du lait et des céréales de l'année dernière ne s'est pas traduite par une baisse significative du chiffre d'affaires des agriculteurs bio (comme l'année précédente). Cela s'explique notamment par la structure du marché de l'agriculture biologique : les prix à la production y fluctuent nettement moins et ne suivent que lentement l'évolution du marché, et ils reposent beaucoup plus sur des accords de prix, comme pour les céréales par exemple.

 

En outre, les quantités de produits vendus se sont stabilisées par rapport aux années précédentes, voire ont augmenté via les canaux de vente des discompteurs. Mais en général à des prix nettement inférieurs à ceux pratiqués par exemple dans le commerce spécialisé bio. C'est ce que montrent surtout les recettes des ventes qui, malgré des revenus relativement stables (en raison de subventions plus élevées), ont nettement baissé de 5,5 % pour atteindre 2.478 euros/ha.

 

Sur ces recettes, 18 % au total provenaient de la production végétale et 73 % de la production animale (surtout du lait avec 42 %). Le reste provenait d'autres sources de revenus, comme les services et le travail à façon pour des tiers. Au cours de la campagne précédente, les agriculteurs conventionnels ont réalisé un chiffre d'affaires de 4.789 euros par hectare. Cela représente une baisse de 3,8 % par rapport à l'année précédente, qui avait battu tous les records, et constitue en même temps la deuxième valeur la plus élevée jamais enregistrée.

 

Sur les recettes du secteur conventionnel, 23 % provenaient de la production végétale et 61 % de la production animale. Les agriculteurs conventionnels réalisent également le reste grâce aux prestations de service, au travail à façon pour des tiers ou encore au biogaz.

 

 

Les coûts continuent d'augmenter – mais les subventions atteignent un niveau record

 

© Olaf Zinke

Contrairement à l'agriculture conventionnelle, les coûts – techniquement les dépenses d'exploitation – ont légèrement diminué dans l'agriculture biologique, alors que les coûts des exploitations conventionnelles à titre principal ont continué à augmenter.

 

 

Contrairement à l'agriculture conventionnelle, les coûts – techniquement les charges d'exploitation – ont légèrement diminué dans l'agriculture biologique, alors que les coûts (engrais, protection des plantes, etc.) ont continué à augmenter dans les exploitations principales conventionnelles.

 

Les données du réseau de fermes tests montrent une baisse des coûts de 2,4 % pour les agriculteurs biologiques, soit 2.595 euros/hectare. Pour les exploitations conventionnelles, les coûts ont par contre légèrement augmenté – de 0,8 % à 4.336 euros/hectare – pour atteindre un nouveau record de coûts.

 

Comme pour leurs collègues conventionnels, les agriculteurs bio ajoutent aux recettes les paiements directs et les subventions pour les mesures environnementales. Lors de la dernière campagne, cela représentait 749 euros/hectare, un nouveau record, contre 395 euros pour l'agriculture conventionnelle.

 

Au total, les agriculteurs bio ont ainsi réalisé un bénéfice de 757 euros/hectare (en raison des subventions élevées), soit une augmentation de 2,2 % par rapport à la campagne précédente. Les exploitations à titre principal ont en revanche réalisé un bénéfice de 992 euros/hectare. Cela représente une baisse de 19,3 % – et c'est pourtant la deuxième meilleure valeur jamais enregistrée.

 

 

Revenu stable grâce aux subventions, investissements en baisse

 

© Olaf Zinke

La part des subventions dans le revenu des agriculteurs bio a cependant nettement augmenté, passant de 67 % l'année dernière à 76 % pour la campagne actuelle. Dans l'agriculture conventionnelle, les subventions ne représentaient que 31 % du revenu, soit environ 2 points de pourcentage de plus que l'année précédente.

 

 

La stagnation des recettes finit par se répercuter sur les revenus des agriculteurs bio. Ainsi, les revenus agricoles en agriculture biologique (bénéfice + charges de personnel) se sont contractés de 1,3 % au cours de la campagne 2023/24 pour atteindre 42.254 euros par UTH. Lors de la campagne précédente, les revenus avaient atteint leur niveau le plus élevé jusqu'à présent.

 

La part des subventions dans le revenu des agriculteurs bio a cependant nettement augmenté, passant de 67 % l'année précédente à 76 % pour la campagne actuelle. Dans l'agriculture conventionnelle, seuls 31 % des revenus étaient des subventions, soit environ 2 points de pourcentage de plus que l'année précédente.

 

La raison de la faiblesse des subventions dans l'agriculture conventionnelle est que les prix agricoles sont toujours relativement élevés et que la part des revenus provenant de la production agricole proprement dite est importante. Pour les exploitations convectionnelles à titre principal, le revenu a diminué de 19 % avec la baisse des prix agricoles au cours de la dernière campagne, pour atteindre 49.278 euros par UTH.

 

En ce qui concerne les investissements bruts des agriculteurs bio, ils ont diminué de plus de 12 % pour atteindre 615 euros/hectare, la valeur la plus basse depuis 2018. Pour les exploitations à titre principal, les investissements bruts ont diminué de 5 % pour atteindre 778 euros/hectare.

 

__________________

 

Olaf Zinke travaille pour AGRARHEUTE en tant que rédacteur cross-média pour les opérations et les marchés. Il analyse les marchés agricoles et des produits de base nationaux et internationaux depuis trois décennies et a travaillé à ce titre pour diverses institutions.

 

Source : Biobauern verdienen kein Geld: Ökolandbau zwischen Anspruch und Wirklichkeit | agrarheute.com

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