Le Monde et l'« affaire » v-Fluence : le cas Gil Rivière-Wekstein
Dans son deuxième volet de la trilogie sur v-Fluence de septembre 2024, le Monde de M. Stéphane Foucart a cru bon de fournir un « profil » de M. Gil Rivière-Wekstein – profil bienvenu car, ne l'oublions pas, il s'agit du très réputé et sérieux journal de référence (c'est de l'ironie). Faisons un retour dans le passé... 22 ans...
Dans son « Plongée dans la boîte noire de la propagande mondiale en faveur des pesticides », le Monde avait produit des « profils » de quatre personnages – dans l'ordre d'apparition – André Heitz, Gil Rivière-Wekstein, Jean-Paul Oury et Philippe Stoop.
Nous avons évoqué cela dans « La paille de v-Fluence et M. Jay Byrne... et la poutre de M. Stéphane Foucart et le Monde » et, plus spécifiquement pour le cas de M. Philippe Stoop, dans « La paille de v-Fluence et M. Jay Byrne... et la poutre de M. Stéphane Foucart et le Monde : où est ta déontologie, le Monde ? ».
Comme le suggère le premier titre précité, il y a le « bon » profilage et le « mauvais » profilage... Celui du Monde de... et celui de v-Fluence de...
S'il faut trouver un lien entre ces quatre personnages – outre qu'ils sont référencés dans les bulletins de veille médiatique de v-Fluence (comme le Monde avec 272 articles) – c'est qu'ils produisent régulièrement des articles critiques sur les productions de scientifiques et, à leur suite, de journalistes – disons diplomatiquement – militants.
Bien évidemment, cette activité rédactionnelle – s'agissant plus particulièrement de la critique des productions journalistique – n'y est pour rien dans l'angle adopté dans l'article du Monde (ironie)...
(Source : « La guérilla judiciaire du lobby vert » de M. Gil Rivière-Wekstein)
Voici – commenté au fur et à mesure – ce qui a été écrit au sujet de M. Gil Rivière-Wekstein :
D’autres sites comme Agriculture et Environnement ou European Scientist, tenus par des consultants [N.B. : ni l'un ni l'autre ne sont consultants], arrivent ensuite [N.B. : après le très productif André Heitz], avec chacun une centaine de contenus référencés "crédit BE". Inscrits au registre de Bonus Eventus [N.B. : il n'y a pas de « registre », tout au plus un fichier clients], leurs responsables respectifs, Gil Rivière-Wekstein et Jean-Paul Oury, assurent [N.B. : un mot à connotation négative dans ce contexte] aussi n’avoir aucun lien d’aucune sorte avec le réseau piloté par v-Fluence [N.B. : il n'y a pas de « réseau »]. Interrogé [N.B. : en septembre 2024, important pour la suite], M. Rivière-Wekstein dit "revendiquer le titre de journaliste" eu égard à son activité éditoriale : « Plus de 1 300 articles, dont plus de deux cents éditoriaux", "cinq livres d’enquêtes journalistiques et plus d’une centaine de vidéos de décryptage et d’interviews".
En 2009, toutefois, [N.B. : il y a 16 ans, dans un contexte particulier (voir la suite)] l’avocat de M. Rivière-Wekstein avait plaidé devant la cour d’appel d’Angers que son client – poursuivi pour diffamation publique par Jean-Marc Bonmatin, un chercheur du CNRS spécialiste d’abeilles et de pesticides – s’exprimait "dans un cadre militant" et qu’"il ne pouvait lui être opposé les conditions fixées pour un journaliste professionnel chargé d’informer le public", selon l’arrêt de la cour. M. Rivière-Wekstein a finalement été condamné. »
Quel est l'intérêt informatif, pour les lecteurs s'entend, de ce salmigondis bourré de contre-vérités et d'approximations ? Utilisant un des artifices de langage connotés ? Tentant de jeter le doute sur la qualité de journaliste et donc jeter le discrédit sur le personnage ? Exhumant une affaire judiciaire vieille de 16 ans ?
Passe encore que M. Stéphane Foucart, en compagnie de Mme Stéphane Horel et de M. Sylvain Laurens, ait tenu des propos pas très aimables envers M. Gil Rivière-Wekstein dans leur très critiqué « Les Gardiens de la raison : Enquête sur la désinformation scientifique ».
Mais là, il s'agit d'un journal qui se veut de référence.
Il est, en outre, patent que M. Gil Rivière-Wekstein a exprimé des points de vue très critiques sur les postures et les écrits de M. Stéphane Foucart, tant dans sa revue « Agriculture et Environnement » que dans son ouvrage « Glyphosate : l’impossible débat ».
Il y a donc une conclusion tout aussi patente qui s'impose... et qui s'applique du reste aussi aux trois autres personnes mises en cause dans « Plongée dans la boîte noire de la propagande mondiale en faveur des pesticides ».
Mais cela n'a pas dû choquer le rédacteur en chef du Monde...
Il n'est pas inutile de revenir sur cette affaire de condamnation. Le mot « diffamation » a en effet une connotation infamante et l'article du Monde l'exploite.
Selon Grok :
« Dans un article publié le 22 juin 2006 sur son site Agriculture et Environnement, Rivière-Wekstein a affirmé que Jean-Marc Bonmatin n’était pas titulaire d’un doctorat, alors que ce dernier possède un doctorat en sciences. Cette allégation erronée a conduit Bonmatin à poursuivre Rivière-Wekstein pour diffamation publique envers un fonctionnaire public. »
La véracité de cette affirmation est loin d'être garantie !
Dans « L’étrange composition de la section apicole de la Coordination rurale », article auquel a été joint par la suite un extrait de l'arrêt d'appel, M. Gil Rivière-Wekstein avait écrit :
« Et pour appuyer ses revendications, la CRSAN [section apicole nationale de la Coordination rurale] se réfère aux travaux du "Dr Bonmatin, du CNRS d’Orléans". Ce dernier serait même prêt à assister la délégation de la CRSAN lors des prochaines réunions avec les services du ministère," afin qu’il puisse évoquer de vive voix […] ce problème important" [l'interdiction revendiquée du Gaucho et le Régent TS]. »
On comprend mieux l'intention de l'auteur – et la nature réelle du litige – quand on rappelle qu'à cette époque, l'usage du titre de docteur était réservé aux médecins et à quelques autres professions de la santé.
Il n'est bien sûr pas interdit d'interpréter les guillemets comme une mise en question, non pas de l'usage d'un titre dans un contexte français qui ne le permettait pas, mais de l'existence même de ce titre. Mais n'insistons pas... le terrain est glissant.
Cette limitation d'usage a été supprimée par l'article 32 de la loi n° 2020-1674 du 24 décembre 2020 de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 et portant diverses dispositions relatives à la recherche et à l'enseignement supérieur (dorénavant, « Les titulaires du diplôme national de doctorat peuvent faire usage du titre de docteur dans tout emploi et en toute circonstance »). On voit ainsi proliférer des docteurs dans tous les recoins et dans des contextes fort incongrus... Mais on était en 2006, pas après décembre 2020... 18 ans avant l'article du Monde.
L'utilisation de la vocation journalistique du Monde à des fins particulières remonte même à janvier 2013, il y a 22 ans, et « Accusations de liens entre M. Séralini et une "secte guérisseuse" ».
En chapô :
« Après les critiques scientifiques de son étude sur un maïs OGM, c'est l'intégrité du chercheur qui est attaquée. »
Mouais...
L'affaire est partie d'une enquête fouillée de M. Gil Rivière-Wekstein – enfin, du journaliste qui n'est pas journaliste Gil Rivière-Wekstein – qui a fait l'objet d'un article dans Agriculture et Environnement le 7 janvier 2013, « La "part d’ombre" du professeur Séralini », suivi par un article dans le Figaro deux jours après, « OGM : les liaisons dangereuses du Pr Séralini ».
En bref, dans le Monde, M. Stéphane Foucart a volé au secours de M. Gil-Éric Séralin. Pourquoi pas...
Mais, pour ce faire, il a produit de longs développement sur M. Gil Rivière-Wekstein, sa société Amos Prospective et sa revue Agriculture et Environnement.
Le sens général nous est donné par deux intertitres, « SITE WEB PAS ANODIN » et « PARTIE ÉMERGÉE D'AGRICULTURE & ENVIRONNEMENT ». Bien sûr, la condamnation pour diffamation est mentionnée. Et cela se termine en apothéose :
« Plusieurs milliers d'euros l'abonnement à un mensuel de huit pages agrémenté d'une conférence, on peut effectivement parler d'un "service"... »
Bref, c'est le genre de « profilage » qui ne peut qu'être malséant chez v-Fluence et, forcément, bienséant dans le Monde... même quand l'intérêt journalistique est archi-nul.
(Source)