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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

« Faucheurs Volontaires » : l'oisiveté est mère de toutes les immondices... et France 3 Bretagne est complice

11 Avril 2025 Publié dans #Activisme, #critique de l'information, #Pesticides

« Faucheurs Volontaires » : l'oisiveté est mère de toutes les immondices... et France 3 Bretagne est complice

 

 

Une vingtaine de « Faucheurs Volontaires » ont vandalisé des bidons d'herbicide destinés aux particuliers dans une grande surface à Lanester près de Lorient (Morbihan), puis dans une jardinerie. Les herbicides seraient « hautement toxiques ». L'opération a été menée avec le concours complaisant – la complicité – de France 3 Bretagne.

 

 

Quelle est la raison d'être d'une association – enregistrée ou de fait – militante, passé un certain stade ? Être ! Ou, si vous voulez, survivre, assurer sa pérennité.

 

Les « Faucheurs Volontaires d'OGM » n'ont plus vraiment de grain à moudre, de quoi assurer leur raison d'être.

 

Il n'y a plus d'OGM au sens premier, de variétés transgéniques, en France ; les « OGM cachés », en théorie issus d'une mutagenèse, ne font plus recette... D'ailleurs, il faut expliquer ce que c'est, et cela prend plus de trente secondes ; il est dès lors difficile de retenir l'attention du public, à commencer par des journalistes réfractaires à la nuance et la complexité.

 

Il n'y a plus de glyphosate – de Roundup ancienne formule (que l'on dit de Monsanto ou plutôt Monsatan) – à la disposition des particuliers dans les jardineries et les moyennes et grandes surfaces de nos campagnes. Le militantisme en a eu la peau, avec le concours d'autorités politiques et réglementaires irresponsables soucieuses du paraître, élément fondamental à leurs yeux de l'être.

 

Alors ?

 

Alors un groupe d'une vingtaine de « Faucheurs Volontaires » – et, est-il dit, des Soulèvements de la Terre et d'Extinction Rébellion – ont mené le samedi 5 avril 2025 une opération commando dans une grande surface à Lanester près de Lorient (Morbihan) pour peinturlurer des bidons d'herbicide et les rendre impropres à la vente.

 

Des herbicides ? Les seuls encore autorisés à la vente aux particuliers sont à base d'acide pélargonique (les plus répandus), d'autres acides gras comme l'acide caprylique, ou encore d'acide acétique... autrement dit de vinaigre pour ce dernier. Certains produits sont vendus sous la marque Roundup.

 

Ils sont vendus – fort cher – avec parfois une mention telle que « produit de biocontrôle » ou encore « matière active existant dans la nature ».Si c'est naturel, c'est que c'est bon, n'est-ce pas ?

 

Ils ont bien sûr été homologués pour une utilisation par des particuliers, après vérification qu'ils peuvent être mis en œuvre moyennant des précautions élémentaires qui, en fait, ne sont guère différentes de celles portant sur bon nombre de produits d'entretien ménager.

 

Mais alors pourquoi les prendre pour cibles, au-delà du besoin d'exister ?

 

Eh bien, il suffit de les déclarer « hautement toxiques » ! Enfin... en y ajoutant quelques éléments hautement toxiques pour l'opinion publique.

 

Et donc, l'opération a été menée en la présence – sans doute fortuite (ironie) – de la gent journalistique de France 3 Bretagne. Cela a donné « Nouvelle action des Faucheurs volontaires dans des grandes surfaces et jardineries pour dénoncer la vente d'herbicides "hautement toxiques" ». Avec non pas une, mais deux photos... et un pavé pour bien asséner le message anxiogène. Dans les infos régionales, c'est à partir de 08:30.

 

 

« Les bidons d'herbicide ont été peints en vert par les Faucheurs volontaires pour les rendre impropres à la vente. • © I. Rettig - FTV »

 

 

Il fallait bien mettre un peu de substance à l'allégation d'extrême toxicité. Alors, le journaliste de France 3 Bretagne cite une certaine Isabelle, membre des Faucheurs Volontaires d'OGM et sans doute hautement compétente en matière de pesticides, de toxicologie et d'homologation (ironie) :

 

« Là, on a ciblé des herbicides à base de produits dits inoffensifs par les fabricants, de l'acide pélagornique (sic), de l'acide acétique, du vinaigre. Ce sont des molécules déclarées actives par les fabricants et testés par eux-mêmes, mais ils omettent de dire qu'elles sont accompagnées de toute une soupe de produits extrêmement toxiques, cancérigènes avérés, des molécules issues du pétrole, des métaux lourds, de l'arsenic, du plomb, du mercure, du cadmium et des molécules toujours issues du pétrole, aromatiques polycycliques. Et toutes ces molécules-là sont extrêmement toxiques pour les gens qui les utilisent. »

 

Voili, voilou...

 

C'est livré texto par le journaliste, sans la moindre tentative d'exercer son esprit critique ni, en particulier, de confronter cette allégation d'une sorte de Madame Michu à un avis d'expert.

 

Il est vrai que l'avis d'expert aurait invalidé l'allégation ou l'aurait mise en perspective, donc démoli l'angle de l'article de France 3 Bretagne, donc l'intérêt de la séquence télévisée et de l'article, donc la séquence et l'article. Le sujet ne pouvait exister que moyennant une entorse à la déontologie journalistique.

 

Nous ne saurons sans doute jamais si les organisateurs de cette équipée étaient de bonne foi. La rhétorique militante se fonde à l'évidence sur un article de Séralini et Jungers, lesquels ont « promu » des substances présentes à l'état de traces dans les produits herbicides au rang de « substances chimiques toxiques non déclarées », et bien sûr toxiques. L'article a été disséqué dans « Aïe, aïe, aïe, il y a de l'arsenic dans des pesticides, nous prévient M. Gilles-Éric Séralini ! Nous allons tous mourir... ».

 

Pour rappel, de l'arsenic, ainsi que des hydrocarbures aromatiques polycycliques, avaient été trouvés à de niveaux de l'ordre du... microgramme/litre. À titre de référence, depuis 2001, la France a fixé à 10 microgrammes par litre la concentration maximale admissible d'arsenic dans l'eau du robinet. D'autres éléments, comme le très anodin calcium, avaient été mesurés en milligrammes/litre.

 

Bien entendu, nous ne buvons pas les herbicides... Mais quand il s'agit d'activisme et de manipulation de l'opinion publique...

 

Il est parfaitement clair que l'opération commando n'aurait pas pu être réalisée de manière « utile » sans le concours complaisant de France 3 Bretagne. En clair, il s'agit d'une complicité.

 

Ouest-France a repris l'« information ». Au moins aura-t-il mis un intertitre qui peut inciter à la prudence ou au scepticisme, avec un point d'interrogation : « Un manque de transparence ? ».

 

Enfin, nous verrons ce que feront les autorités de police et de justice... Je ne retiens pas ma respiration...

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