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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Étude : des résidus de produits phytosanitaires dans les zones d'altitude les plus reculées

24 Avril 2025 Publié dans #Pesticides, #Article scientifique

Étude : des résidus de produits phytosanitaires dans les zones d'altitude les plus reculées

 

Klaus Strotmann, AGRARHEUTE*

 

 

© Carsten Brühl/RPTU Kaiserslautern-Landau

Les produits phytosanitaires ne restent pas là où ils sont épandus. Ici, un site d'étude dans le sud du Rhin supérieur avec des vergers et des vignes. En arrière-plan, la Forêt-Noire.

 

 

Même dans les régions reculées de la Forêt-Noire, on trouve des résidus de produits phytosanitaires. La quantité de substances actives par échantillon surprend.

 

Ma note : Cet article est fondé sur les déclarations de l'auteur d'un article scientifique que l'on peut qualifier « d'opinion » ou « militant ». Les déclarations le sont encore plus ! Il vient avec un article compagnon, « Holà ! Les pesticides dérivent de la plaine du Rhin aux hauteurs de la Forêt Noire ! », qui remet un certain nombre de choses au point.

 

 

Une nouvelle étude de l'Université de Kaiserslautern-Landau montre que les produits phytosanitaires ne restent pas seulement dans les champs traités, mais se répandent dans des paysages plus vastes. L'étude a porté sur les 300 km du fossé du Rhin supérieur, de la plaine jusqu'aux montagnes moyennes de la Forêt-Noire et du Pfälzerwald.

 

Les scientifiques ont trouvé des résidus de 63 produits phytosanitaires dans le sol, la végétation et les eaux, même dans des zones protégées éloignées. La pollution par les mélanges de substances actives (« effet cocktail ») est particulièrement alarmante. Leurs effets sur l'environnement et la santé humaine n'ont pas encore été suffisamment étudiés.

 

Les chercheurs demandent une réduction de l'utilisation des produits pour protéger la biodiversité et la population.

 

 

Résidus de produits phytosanitaires dans l'ensemble du paysage

 

L'équipe de recherche a étudié la charge en résidus le long de six parcours de mesure de 30 kilomètres, de la plaine à l'altitude.

 

Des échantillons de terre superficielle, de végétation, de cours d'eau et de flaques d'eau ont été prélevés sur 78 sites. Grâce à des méthodes d'analyse modernes, les échantillons ont été analysés pour détecter 93 substances actives courantes de produits phytosanitaires. 63 d'entre elles ont été détectées.

 

 

La pollution s'étend jusque dans les zones protégées

 

Les scientifiques ont détecté des résidus dans 97 % des échantillons de sol et de végétation, souvent dans des mélanges de plusieurs substances actives. Particulièrement problématique : même des zones très éloignées sont contaminées. Parfois, les sites de découverte se trouvaient à plusieurs centaines de mètres de surfaces agricoles.

 

Les échantillons de végétation contenaient en moyenne six produits phytosanitaires, certains contenant même jusqu'à 21 substances actives différentes. Dans le sol, on a trouvé en moyenne cinq substances actives, avec des valeurs maximales allant jusqu'à 26 substances par échantillon.

 

 

Le danger des mélanges de plusieurs substances actives

 

L'étude confirme que les découvertes de produits phytosanitaires n'apparaissent pas de manière isolée, mais dans des mélanges complexes. Au total, 140 combinaisons différentes ont été trouvées.

 

Comme des interactions peuvent se produire, il existe un risque d'effets négatifs accrus sur les insectes, les animaux et les hommes.

 

L'écotoxicologue Carsten Brühl souligne que les procédures d'autorisation actuelles n'évaluent que les substances individuelles, mais pas les charges réelles des mélanges.

 

 

Les modèles montrent une propagation à grande échelle

 

Les chercheurs ont créé un modèle de répartition des substances actives. Selon ce modèle, les régions viticoles particulièrement intensives comme le Palatinat du Sud et le Kaiserstuhl présentent entre 10 et 20 substances actives dans le sol et la végétation.

 

Il s'est avéré que même les réserves naturelles et les régions de moyenne montagne très éloignées, comme le parc national de la Forêt-Noire ou la réserve de biosphère de la forêt du Palatinat et des Vosges du Nord, sont contaminées par des produits phytosanitaires.

 

 

Le fluopyram, une substance active principale préoccupante

 

La substance active la plus fréquemment détectée était le fluopyram, un fongicide présent dans plus de 90 % des échantillons. Il appartient au groupe des PFAS (« polluants éternels »), qui s'accumulent dans l'environnement et peuvent également polluer les eaux souterraines.

 

La substance active est contenue dans les fongicides pour céréales Ascra Xpro ou Silvron, dans le fongicide Propulse (colza, betterave, maïs, pomme de terre, soja) ou dans des produits pour l'arboriculture, la viticulture et les cultures maraîchères.

 

 

Les scientifiques demandent une réduction des produits phytosanitaires

 

Les scientifiques demandent une réduction drastique de l'utilisation des produits phytosanitaires afin de protéger l'homme et l'environnement.

 

En outre, des paysages cultivés sans produits phytosanitaires devraient être testés à grande échelle. Leur objectif : une agriculture durable qui réponde aux exigences de la protection de la biodiversité.

 

Avec du matériel du professeur Dr Carsten A. Brühl, RPTU Kaiserslautern-Landau

 

_______________

 

* Rédacteur cross-média agriculture et protection des plantes.

 

Source : Studie: Rückstände von Pflanzenschutzmitteln in entlegensten Höhenlagen | agrarheute.com

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