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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Célébrons le retrait de la Commission Européenne du Green Deal

5 Avril 2025 Publié dans #Union Européenne, #Politique

Célébrons le retrait de la Commission Européenne du Green Deal

 

Knud Bay-Smidt, Réseau Mondial d'Agriculteurs*

 

 

 

 

Le printemps est presque arrivé dans ma ferme, à plus d'un titre.

 

Non seulement j'en vois les premiers signes dans la météo danoise, mais j'observe également un changement soudain et positif dans la politique agricole de l'Europe.

 

J'ai d'abord été un peu méfiant lorsque j'ai lu le titre de l'article : « La Commission européenne met de côté le Green Deal dans sa nouvelle vision de l'agroalimentaire ». S'agissait-il simplement d'un titre astucieux ?

 

Mais comme les espoirs sont éternels, j'ai consulté le site officiel de la Commission Européenne, avec ses communiqués de presse, et j'ai lu l'étonnante vérité.

 

La Commission Européenne – la branche exécutive de l'Union Européenne – a annoncé un plan de retrait d'un programme visant à promouvoir le radicalisme environnemental aux dépens des agriculteurs et de la sécurité alimentaire. La Commission affirme que sa nouvelle vision, publiée le 18 février, « ouvre la voie à un système agroalimentaire attrayant, compétitif, résilient, tourné vers l'avenir et équitable pour les générations actuelles et futures d'agriculteurs et d'opérateurs du secteur agroalimentaire. »

 

J'appelle cela du simple bon sens. Il s'agit d'une bonne nouvelle pour tous les Européens, qui met à nouveau l'accent sur la garantie de l'approvisionnement en énergie et en denrées alimentaires de base à un prix abordable.

 

La Commission a enfin compris que l'Europe devait se réveiller. Notre politique agricole doit être guidée par la connaissance et la science, et non par les fantasmes utopiques de militants écologistes qui ignorent tout de la production alimentaire et des outils dont les agriculteurs ont besoin.

 

Pendant trop longtemps, les politiciens et les bureaucrates de l'UE ont considéré les agriculteurs comme des obstacles dans leurs efforts pour faire face au changement climatique. Ils nous ont traités comme des ennemis dont le travail quotidien consiste à attaquer l'environnement.

 

Cette nouvelle politique reconnaît la vérité : « L'agriculture consiste à travailler en harmonie avec la nature. La production alimentaire repose sur la nature et les écosystèmes et un lien indissociable les unit. »

 

Les agriculteurs sont en fait les plus grands défenseurs de l'environnement au monde. Notre travail est lié à la terre, que nous cherchons à protéger et à défendre pour nous-mêmes et les générations futures. Presque tous les agriculteurs comprennent ce rôle d'intendance.

 

Aujourd'hui, la Commission cherche à nous faciliter la tâche en favorisant l'accès à la technologie, en réduisant les formalités administratives et en veillant à ce que les réglementations soient fondées sur des incitations plutôt que sur des tentatives d'imposer des résultats. Dans le passé, les bureaucrates ont menacé notre accès aux engrais et aux produits de protection des cultures. Désormais, ils travailleront avec nous pour s'assurer que nous disposons de ce dont nous avons besoin pour nous adapter à l'évolution de la situation dans le cadre d'une production alimentaire durable.

 

Les hésitations de la Commission s'expliquent en partie par la démographie : les agriculteurs de moins de 40 ans ne gèrent que 12 % des exploitations agricoles de l'Union Européenne.

 

Pendant trop longtemps, les jeunes ont considéré l'agriculture comme une carrière sans issue. Qui peut les en blâmer ? Ils resteront à l'écart tant que des fonctionnaires se joindront à des militants idéologues pour dénigrer tout un secteur.

 

Une grande partie de mon hiver est consacrée à de la paperasserie inutile. Au lieu d'étudier les résultats de la récolte précédente, de planifier la saison à venir, de réparer les machines et d'assister à des salons professionnels pour découvrir de nouveaux produits, de nouvelles méthodes et de nouvelles innovations, je dois me consacrer au respect des réglementations.

 

Chaque entreprise a besoin de règlements, bien sûr, mais l'objectif des règlements doit être de permettre un travail responsable, et non d'étrangler un secteur économique entier.

 

La Commission semble enfin comprendre que les gens se lancent dans l'agriculture parce qu'ils veulent produire des aliments. Je suis particulièrement encouragé par les remarques de M. Christophe Hansen, le nouveau commissaire à l'Agriculture.

 

« L'une des conditions de la compétitivité est la réduction de la bureaucratie. Une politique plus légère et plus souple est indispensable. Nous allons encore alléger le fardeau de la réglementation et permettre aux agriculteurs de se concentrer sur la production de denrées alimentaires », a-t-il déclaré le mois dernier. « Plus d'agriculteurs, moins de formulaires à remplir. »

 

J'espère que cette nouvelle vision de l'agriculture inclura une ouverture aux nouvelles techniques génomiques (NGT), dont l'adoption permettrait aux agriculteurs européens comme moi de profiter des dernières technologies d'amélioration des plantes. Nous aurions ainsi la possibilité de cultiver des plantes qui résistent aux sécheresses et aux inondations, qui luttent contre les mauvaises herbes et les parasites et maladies, et qui produisent plus de nourriture sur moins de terres.

 

De nombreux détails restent à régler. La politique agricole est extrêmement complexe, et la vision de la Commission nécessite désormais une stratégie de mise en œuvre qui impliquera le Parlement Européen ainsi que les gouvernements nationaux.

 

Mon propre gouvernement danois doit prendre la présidence de l'UE le 1er juillet 2025, et je crains qu'il ne résiste à la nouvelle approche de la Commission, mais je sais aussi que de nombreux autres pays de l'UE veulent abandonner l'ancien programme. Je me battrai contre mes propres représentants politiques et j'espère qu'ils perdront ce match.

 

En attendant, je vais continuer à préparer ma ferme pour le printemps, au sens propre comme au sens figuré.

 

________________

 

* Knud a grandi dans une ferme familiale de quatrième génération. Après l'université, il a démarré sa propre ferme en 1987. Il s'agit d'une ferme sans bétail, basée sur un système sans labour (no-till). Il cultive du blé, de l'orge, de l'avoine et du colza. De 1990 à 2010, il a acheté et exporté des machines agricoles dans 12 pays d'Europe, d'Afrique, d'Asie du Sud et du Sud-Est et du Moyen-Orient. Aujourd'hui, il est agent commercial indépendant pour les machines No-Till. Actuellement, il étudie également l'impact de l'agriculture sur l'environnement proche dans une école de sciences appliquées.

 

Source : Celebrating the EU Commission’s Retreat from the Green Deal – Global Farmer Network

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J
Puisse t'il être entendu par les autorités !<br /> <br /> Tiens, un autre article consternant pour compenser :<br /> https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/morbihan/lorient/nouvelle-action-des-faucheurs-volontaires-dans-des-grandes-surfaces-et-jardineries-pour-denoncer-la-vente-d-herbicides-hautement-toxiques-3134047.html
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Bonjour,<br /> <br /> Merci pour le lien !
F
Bel optimisme :-)
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