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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Une bande dessinée pour comprendre le devenir des pesticides dans les sols... et peut-être les biais idéologiques des chercheurs

18 Mars 2025 Publié dans #critique de l'information, #Activisme

Une bande dessinée pour comprendre le devenir des pesticides dans les sols... et peut-être les biais idéologiques des chercheurs

 

Glané sur la toile 1008

 

 

 

Un billet sur LinkedIn a vanté une petite bande dessinée censée nous initier à des travaux de haute voltige sur la dégradation des pesticides dans le sol. Elle a surtout montré le contexte idéologique dans lequel se déploie, peut-être, cette recherche.

 

 

Le hasard m'a mis devant un billet sur LinkedIn qui commence par ce qui suit :

 

« Les pesticides disparaissent-ils vraiment de nos sols ? Comment tracer leur dégradation et orienter les recherches vers les métabolites ? »

 

Les scientifiques impliqués dans le projet DECiSIvE ont eu l'idée de s'associer avec un dessinateur pour illustrer leurs recherches dans une petite bande dessinée de 13 pages (aussi téléchargeable à partir d'ici).

 

Mais, s'agissant du fond, on reste plutôt sur sa faim.

 

Si nous avons bien compris, les liaisons chimiques entre deux atomes sont plus fortes – et donc moins facilement rompues – quand l'un des atomes est un isotope lourd, par exemple le carbone 13, au lieu du carbone 12 (le plus répandu). Lorsqu'une substance – un pesticide ou une autre substance – se dégrade, la proportion de molécules contenant des isotopes lourds augmente, et ce, de manière différenciée selon le mode de dégradation – biotique, abiotique ou par photodégradation. L'analyse de l'« enrichissement isotopique » permet donc de définir le mode à l'œuvre et d'en savoir plus.

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette technique permet donc de mieux comprendre le devenir des pesticides – insistons : ou d'autres substances – dans le sol. Mais avec quel rapport coût-bénéfices ?

 

L'idée d'une bande dessinée est sans aucun doute bonne. Cependant, pour ce qui est de la réalisation...

 

L'imagerie, avec un tracteur et une turbine crachant un gigantesque nuage, est tout simplement détestable. Elle est peut-être même pire que celle des plus acharnées entités anti-pesticides incorporées sous forme d'association loi 1901 en France et se prévalant du titre d'organisation non gouvernementale (ONG).

 

La mise en route laisse aussi grandement à désirer : « Les pesticides sont utilisés dans un modèle agricole appelé agriculture conventionnelle... »

 

 

 

 

Non, les pesticides sont aussi utilisés dans un modèle agricole appelé agriculture biologique !

 

Cette génuflexion devant la bien-pensance – ou plutôt la mal-pensance vis-à-vis de l'agriculture qui nous nourrit – est fort malvenue.

 

On nous apprend ensuite que « La France utilise des pesticides sur 86 % de ses surfaces cultivées... »

 

Quel est l'intérêt de cette affirmation et d'où sort ce chiffre ? Il paraît invraisemblable, compte tenu notamment des surfaces en prairies permanentes.

 

Une autre vignette est digne de la plus grande indignation.

 

 

 

 

 

 

On nous « explique » ensuite que la « dissipation » des pesticides peut se faire par volatilisation – e clair : un transfert vers d'autres milieux –, par transfert dans les eaux superficielles et souterraines – en clair : bis –, ou « par transfert vers les organismes et accumulation de (sic) long de la chaîne alimentaire » – en clair : ter.

 

 

Notez les squelettes de poissons...

 

 

Bref, c'est d'une grande indigence.

 

Le billet sur LinkedIn se termine par :

 

« Découvrez cette BD unique qui vulgarise la science et sensibilise aux enjeux environnementaux ! »

 

Sur les deux points, ce n'est pas brillant. Sur le deuxième, nous laisserons charitablement un doute sur les intentions et les positionnements des chercheurs cités dans cette BD, qui ne sont certes pas des communicants. Quoique... personne n'a vu que les prétendus « enjeux environnementaux » sont présentés de manière outrancière ?

 

 

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