L'aide aux jeunes agriculteurs n'est pas un succès économique et est superflue – Vrai ?
Olaf Zinke, AGRARHEUTE*
L'Institut Leibniz pour le Développement Agricole de Halle a critiqué l'aide aux jeunes agriculteurs : une étude montre que malgré l'augmentation massive de l'aide, seules 0,24 à 2,8 pour cent d'exploitations en plus survivent que sans elle. La prime soutient également de nombreuses exploitations qui ne sont pas particulièrement efficaces.
Les agriculteurs de moins de 40 ans ne gèrent que douze pour cent de toutes les exploitations agricoles de l'Union Européenne. Pour changer cela, l'UE a augmenté massivement la prime dite « jeunes agriculteurs » en 2023. Les agriculteurs et les associations trouvent cela bien. Mais les scientifiques émettent également des critiques.
La prime aux jeunes agriculteurs est liée à la surface : plus le nombre d'hectares exploités est élevé, plus le montant est important. Lors de la dernière réforme agricole de l'UE en 2023, cette prime a été massivement augmentée. De 44 à 134 euros par hectare. Mais seulement pour un maximum de 120 hectares, avec une période d'aide de cinq ans.
L'Association des Agriculteurs Bavarois (et d'autres associations agricoles) voient dans la prime aux jeunes agriculteurs un instrument judicieux. Elle pourrait donner à de nombreux jeunes l'impulsion décisive pour reprendre une ferme et la faire prospérer. Il s'agit de maintenir l'attractivité de l'agriculture pour la relève, notamment « dans les petites structures du sud de l'Allemagne, supposées moins efficaces », a déclaré un porte-parole de l'Association des Agriculteurs Bavarois à tagesschau.de.
L'aide peut être accordée dès la création d'une nouvelle exploitation ou la reprise définitive d'une exploitation. Les sociétés ou les personnes morales dans lesquelles un jeune agriculteur a le contrôle de l'exploitation agricole peuvent également bénéficier de l'aide au revenu des jeunes agriculteurs.
Toutefois, un jeune agriculteur sur quatre travaillant dans une coopérative agricole (26 pour cent) s'est vu refuser l'aide, critique l'Association des Coopératives.
Pour tous les jeunes agriculteurs, la règle est la suivante : pour obtenir l'aide au revenu pour les jeunes agriculteurs, il faut disposer d'une surface éligible au moment de la demande et faire une demande pour obtenir l'aide au revenu pour la durabilité.
En plus de ces exigences, le soutien aux jeunes agriculteurs doit répondre à d'autres conditions concernant l'âge, la date d'installation, le contrôle de l'exploitation et les qualifications professionnelles.
L'Institut Leibniz pour le Développement Agricole de Halle a toutefois critiqué les aides aux jeunes agriculteurs : une étude menée dans le cadre du projet SURE-Farm a conclu que, malgré l'augmentation massive des aides, seules 0,24 à 2,8 pour cent d'exploitations supplémentaires survivent, selon les régions, par rapport à ce qui se serait passé sans ces aides.
La prime soutient également de nombreuses fermes peu efficaces, ce qui réduit les possibilités de développement des exploitations moyennes et efficaces. Les scientifiques craignent également que la prime n'entraîne une hausse des prix de location dans certaines régions.
« De plus en plus d'exploitations sont maintenues alors qu'elles n'ont en fait aucune perspective », déclare M. Alfons Balmann, l'un des auteurs de l'étude. « En fin de compte, ces exploitations ne sont pas rentables ou finissent par cesser leur activité ».
Les scientifiques en concluent que la politique agricole de l'UE se concentre trop sur le maintien des structures agricoles existantes.
Afin d'étudier l'impact à long terme des mesures adoptées sur la structure de l'agriculture allemande, les scientifiques avaient réalisé des modélisations pour des régions exemples afin d'évaluer le changement structurel des exploitations, les migrations de surfaces ainsi que l'évolution des prix des fermages et des revenus des exploitations pour différentes conditions politiques cadres.
Il en est ressorti que les effets structurels des allocations étaient faibles. M. Alfons Balmann déclare lors de l'évaluation de l'étude : « Les grandes exploitations de l'Est ne perdent que modérément du fait des réductions, car elles sont en fin de compte le plus souvent en concurrence avec d'autres grandes exploitations et compensent une partie des pertes par des prix de fermage plus bas.
Les petites exploitations n'en profitent guère, car elles sont en concurrence avec d'autres exploitations plus petites qui reçoivent également les allocations, de sorte que celles-ci s'évaporent sous la forme d'une augmentation des prix des fermages et d'une poursuite de l'activité des exploitations non rentables, ce qui préserve les structures.
Les allocations renforcent ainsi les incitations, déjà peu ciblées et résultant du droit des successions et du droit fiscal, à la poursuite d'exploitations peu rentables et sans perspectives de développement. »
De telles incitations, qui ne permettent toutefois pas aux exploitations de se développer et de se moderniser, ne seraient donc guère plus que des « primes de musée ».
Avec du matériel de tageschau.de, Genossenschaftsverband, Leibniz-Institut für Agrarentwicklung in Transformationsökonomien (IAMO)
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* Olaf Zinke travaille pour AGRARHEUTE en tant que rédacteur cross-média pour les opérations et les marchés. Il analyse les marchés agricoles et des produits de base nationaux et internationaux depuis trois décennies et a travaillé à ce titre pour diverses institutions.
Source : Junglandwirte-Förderung wirtschaftlich nicht erfolgreich und überflüssig? | agrarheute.com