Coup dur pour les agriculteurs bio : l'UE insiste sur l'obligation de pâturage
Josef Koch, dans AGRARHEUTE*
© photo : IMAGO / Ulrich Wagner
La Commission E exige de tous les agriculteurs biologiques qui élèvent des herbivores comme des bovins, des ovins et des caprins que ceux-ci aient accès au pâturage.
Les éleveurs d'animaux bio devront à l'avenir permettre l'accès au pâturage. Les exceptions ne sont possibles que de manière très limitée. La Bavière offre son soutien.
Le temps des exceptions pour les éleveurs bio en matière de pâturage est révolu. La Commission Européenne exige désormais de tous les agriculteurs bio qui élèvent des herbivores comme des bovins, des ovins ou des caprins que ceux-ci aient accès au pâturage. La ministre bavaroise de l'Agriculture Michaela Kaniber (CSU) craint désormais un coup de frein au développement de l'agriculture biologique.
Dans le cadre d'une procédure pilote contre l'Allemagne, Bruxelles a précisé que les herbivores doivent toujours avoir accès à des pâturages si l'exploitation doit être gérée comme une exploitation biologique. Cela s'applique entre autres aux bovins, ovins et caprins pendant la période de pâturage.
En Autriche, l'obligation de pâturage pour les exploitations bio est déjà en vigueur depuis 2022. L'accès au pâturage ne peut être limité que pour des raisons temporaires. Il peut s'agir de l'état du sol, des conditions météorologiques, des conditions saisonnières ou d'une décision administrative de protection contre les maladies. L'UE a mis fin à la procédure pilote en novembre dernier (2024). Le gouvernement fédéral a assuré à Bruxelles qu'il appliquerait cette réglementation de manière conséquente.
Pour Mme Kaniber, il est clair qu'avec l'obligation de pâturage pour les éleveurs bio, contrairement à l'objectif bavarois d'étendre l'agriculture biologique à 30 % d'ici 2030, certaines exploitations devront désormais arrêter la production biologique malgré leurs gros efforts. Au niveau national également, l'extension de l'agriculture biologique, déjà au point mort, reçoit un nouveau coup de frein. C'est surtout le cas lorsque l'accès au pâturage n'est pas possible en raison des conditions locales. Cela peut par exemple être le cas dans les centres de localités, mais aussi sur les voies de circulation très fréquentées. « Tout cela peut rendre l'accès au pâturage impossible », a déclaré la ministre.
Elle assure toutefois qu'il existe des aides. La Bavière soutient les exploitations de toutes ses forces, précise-t-elle. « Avec le programme d'action Weideland Bayern, nous renforçons l'élevage au pâturage », a déclaré la ministre CSU. Le programme d'action prévoit notamment 75 €/VL de subvention pour une durée maximale de pâturage de 4 mois (120 jours de pâturage) pour le pâturage d'été des vaches, des bovins de relève et d'engraissement ainsi que des veaux. En outre, il existe des subventions allant jusqu'à 75 % pour l'échange volontaire de terres ou pour une procédure de regroupement accélérée afin de créer des pâturages proches de la ferme.
L'administration agricole conseille les exploitations pour qu'elles élaborent des stratégies durables de gestion des pâturages. Selon le ministère, les agriculteurs bio qui souhaitent améliorer l'accès au pâturage pour leurs animaux peuvent également s'adresser au service de conseil aux producteurs biologiques. Mme Kaniber conseille à toutes les exploitations concernées de commencer cette année à mettre en œuvre les consignes de pâturage. L'accès au pâturage sera vérifié en conséquence lors du contrôle écologique annuel. En outre, les offices de l'agriculture informeront les exploitations concernées sur l'obligation de pâturage lors de la prochaine demande de Kulap [Kulturlandschaftsprogramm, un programme bavarois d'aide à une agriculture censée être plus écologique].
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* Cet article est paru en premier sur Bayerisches Landwirtschaftliches Wochenblatt.
Source : Tiefschlag für Bio-Landwirte: EU pocht auf Weidepflicht | agrarheute.com
Ma note : Un manque évident de pragmatisme... L'idéologie du bio doit prévaloir...