Chauffage au bois : y a-t-il deux vérités ?
Willi l'agriculteur*
/image%2F1635744%2F20250325%2Fob_168774_capture-chauffage.jpg)
C'est une histoire sans fin : actuellement, on discute à nouveau de la question de savoir si les chauffages qui misent sur la combustion du bois sont nocifs pour le climat.
L'Office Fédéral de l'Environnement conclut même que la combustion de bois serait plus nocive pour le climat que la combustion d'énergie fossile comme le pétrole ou le gaz. Il y a quelques années encore, le chauffage au bois était encouragé par l'État comme étant particulièrement respectueux du climat. La discussion a surtout été déclenchée par l'Office Fédéral de l'Environnement, qui a procédé à une nouvelle évaluation du bois dans un calculateur de CO2.
Le fait est que le bois qui pourrit dans la forêt libère autant de CO2 que le bois qui est brûlé dans un poêle. Le bois a un impact sur le climat lorsqu'il est conservé dans sa forme initiale pendant des décennies, par exemple comme bois de construction.
Interrogé sur le désaccord entre la science et l'Office Fédéral de l'Environnement, ce dernier a intégré un lien dans le calculateur de CO2. On peut y lire ce qui suit :
« Les émissions de gaz à effet de serre dues à la combustion du bois se composent des émissions directes générées lors de la combustion et des émissions de la chaîne en amont (transport, traitement). Pour le bois issu de l'entretien des espaces verts et des jardins, on part du principe qu'une augmentation importante du stockage de carbone n'est pas possible en raison du mode d'utilisation donné. Le CO2 séquestré dans le bois prélevé serait donc à nouveau libéré en relativement peu de temps par décomposition. C'est pourquoi, dans ce cas, aucune émission directe n'est prise en compte dans le calculateur de CO2.
Ce n'est en revanche pas le cas pour toutes les autres fractions de bois (grumes, bois d'industrie). En effet, un arbre qui est abattu en moyenne à environ 80 ans comme étant prêt à être récolté continuerait à stocker du carbone supplémentaire pendant de nombreuses décennies. En revanche, un « arbre de remplacement » nouvellement planté n'aura à nouveau fixé que dans 80 ans la quantité de CO2 qui serait libérée aujourd'hui par la combustion. Or, l'Allemagne doit atteindre la neutralité climatique au plus tard en 2045. De plus, il existe des possibilités d'utilisation concurrentes pour les grumes et le bois d'industrie, par exemple dans la construction, l'ameublement et l'industrie du papier. »
Cet hiver, nous avons chauffé notre maison avec le nouveau poêle en faïence et utilisé entre autres du bois provenant de l'éclaircissage de notre petit bois. L'éclaircissage est nécessaire pour que les arbres restants aient plus de place et puissent bien se développer (chênes et hêtres, qui ne seront probablement utilisés que par notre petit-fils). Si nous avions laissé les arbres faibles sur place, ils seraient morts au plus tard dans les cinq ans, c'est-à-dire que le CO2 fixé se serait échappé dans l'air.
Le bois est neutre pour le climat parce que le CO2 issu de la combustion/du pourrissement est réintégré dans de nouveaux arbres (et d'autres plantes).
C'est un cycle.
Tout comme le méthane roté par la vache redevient de l'herbe.
______________
/image%2F1635744%2F20250325%2Fob_3b932d_capture-bauer-willi.jpg)
* Source : Holzheizung: Gibt es zwei Wahrheiten? - Bauer Willi