Un poulet à propos de poulets
12 Février 2025 Publié dans #critique de l'information, #Élevage
Je suis de bonne humeur... mais un post sponsorisé de Maïsadour sur LinkedIn m'a fait sursauter (euphémisme...). La profession agricole devrait veiller à produire une communication respectueuse de toutes les formes de production, qui n'en valorise pas une explicitement ou implicitement au détriment de l'autre.
Le hasard m'a mis face à un billet, un post sponsorisé de Maïsadour sur LinkedIn. Le voici :
« En fin d'année, nous avons pris la direction du Périgord pour rencontrer Virginie Petit, administratrice et productrice de poulet Label Rouge depuis 1999 🐓
Ses volailles évoluent en totale liberté sur un vaste parcours boisé, où elles picorent vers, graines et insectes à volonté 🪱
Élevés pendant 81 jours, ses poulets bénéficient d’un temps de croissance bien supérieur aux 35 jours des élevages industriels. Cette méthode respectueuse du rythme naturel des animaux assure non seulement leur bien-être, mais garantit aussi une viande de qualité supérieure.
Virginie, comme les autres producteurs de Fermiers du Périgord, incarne l’excellence de l’élevage en plein air et contribue à une agriculture responsable, durable et respectueuse des standards du Label Rouge. »
J'ai répondu :
« Voilà comment la bien-pensance bobo – en milieu agricole ! – contribue à flinguer l'agriculture française, ici la production avicole.
Modifiez votre discours pour qualifier la production de poulets standard... que vous appelez "poulets industriels", terminologie bien en vogue dans l'agribashing.
Le poulet de 35 jours – à croissance rapide – ne respecterait pas le rythme naturel de ces animaux, je le répète, à croissance rapide.
On peut, certes, débattre du bien-être animal en poulet standard, sachant toutefois qu'il s'agit d'un élevage en 35 jours, commençant par des poussins d'un jour.
Le poulet standard ne serait conforme à la notion d' "agriculture responsable, durable".
Soyons réalistes : il y a un marché pour le haut de gamme (au moins allégué), pas "bon marché", et il y a un marché encore plus grand de poulets et de découpes standard, "bon marché".
Le deuxième est en direction d'une population qui, soit tire le diable par la queue en matière d'alimentation une fois la majorité du salaire et/ou des prestations sociales évaporée dans les dépenses contraintes, soit se contente d'un en-cas ou d'un repas rapide qui doit contenter davantage le ventre que le palais. Il me semble qu'il est en croissance.
Les deux doivent être exploités et valorisés... promus et défendus. C'est une erreur stratégique que de faire l'éloge inconsidéré du marché plutôt de niche. Et l'erreur se paye : on importe de plus en plus de standard.
J'ai mis un bémol ci-dessus pour la qualité : celle-ci dépend aussi de la manière d'apprêter le poulet. À quoi sert la qualité quand elle est massacrée à la cuisson... »
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