Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Monoculture extrême : 136 ans de seigle sur seigle et voici ce qui s'est passé

15 Février 2025 Publié dans #Agronomie

Monoculture extrême : 136 ans de seigle sur seigle et voici ce qui s'est passé

 

Anne Klös, AGRARHEUTE*

 

 

© agrarfoto.com

Les scientifiques de Halle cultivent du seigle sur un site expérimental depuis 136 ans maintenant.

 

 

Sur un site expérimental de l'Université de Halle, le seigle est cultivé en continu depuis 136 ans. Les scientifiques étudient comment la monoculture et d'autres facteurs se répercutent sur les rendements.

 

 

En automne 1878, Julius Kühn a semé pour la première fois du seigle d'hiver sur des parcelles expérimentales de l'Université de Halle. Cet automne, c'est la 136e fois que cela se produit. L'essai a été évalué jusqu'en 2010. La courbe de rendement est surprenante.

 

 

Monoculture extrême : modalités avec et sans engrais

 

Sur une parcelle de 6000 m2 près de Halle, Julius Kühn a mis en place en 1878 un essai en plein champ avec six modalités. Parmi ces modalités, il y a un témoin sur lequel on pratique depuis 136 ans une culture de prédation et où on ne met pas d'engrais du tout.

 

Il y a d'autres modalités dans lesquelles l'effet de différents engrais minéraux est étudié :

 

  • Fertilisation azotée ;

  • Fertilisation azote-phosphore-potassium ;

  • Fertilisation phospho-potassique.

 

Au fil des années, les scientifiques ont par exemple modifié les quantités d'engrais appliquées. En outre, il existe depuis le début des essais une parcelle sur laquelle 12 t/ha de fumier ont été épandus. En 1893, une autre parcelle a été complétée par 8 t/ha de fumier.

 

 

Culture éternelle de seigle : voici comment le rendement a évolué

 

Immédiatement après le début de l'essai, les scientifiques ont récolté 22,7 quintaux de seigle/hectare sur la parcelle non fertilisée. Les rendements sont indiqués en tant que moyennes décennales, c'est-à-dire la valeur moyenne de 10 années d'essai. Après plus de 40 ans, le rendement a chuté dans les années 1920 à un niveau historiquement bas de 10,7 q/ha. Les rendements sont restés stables à cette valeur jusque dans les années 1960.

 

Dans les années 1960, le rendement a commencé à augmenter lentement jusqu'en 2010, où il a atteint 22,2 q/ha. Selon les scientifiques, ces résultats s'expliquent par les modifications apportées à l'essai. Ainsi, après plusieurs décennies, d'autres variétés ont été semées ou la protection phytosanitaire a été modifiée.

 

 

Avec engrais : les champs montrent un résultat surprenant

 

De manière surprenante, le rendement a évolué de manière similaire dans toutes les parcelles expérimentales. Ainsi, le niveau de rendement sur les parcelles fertilisées a également baissé dans un premier temps jusque dans les années 1920, mais pas autant que pour la modalité non fertilisée. Ensuite, les rendements sont restés stables jusque dans les années 1960, puis ont également augmenté jusqu'en 2010.

 

Le meilleur niveau de rendement a été atteint par la parcelle fertilisée avec du fumier, suivie par la parcelle ayant reçu des engrais NPK. Parmi les parcelles fertilisées, la modalité sur laquelle des engrais PK ont été appliqués a obtenu les plus mauvais résultats.

 

 

Extension de l'essai permanent : maïs et pommes de terre intégrés

 

En 1961, les chercheurs de Halle ont modifié l'essai. Sur une partie de la surface, les scientifiques cultivent depuis lors du seigle et des pommes de terre en alternance. Sur une autre partie, le maïs remplace désormais le seigle en monoculture. Les essais de culture perpétuelle de seigle de 1878 existent toujours, mais les parcelles sont devenues plus petites.

 

 

136 ans de seigle : voici l'influence des conditions météorologiques

 

En 2017, le travail de Friedhelm Herbst, Lothar Schmidt et Wolfgang Merbach a été publié. Ils ont évalué les résultats de l'essai sur une période allant de 1879 (l'année de la première récolte) à 2010. Les statistiques ont montré qu'il n'y avait pas de relation étroite entre les moyennes décennales des rendements, ni avec la température de l'air. Cela signifie que ni les précipitations, ni la température de l'air n'ont eu d'influence décisive sur les rendements de l'essai.

 

_______________

 

* Anne Klös est rédactrice cross-media spécialisée dans les grandes cultures.

 

Source : Monokultur extrem: 136 Jahre Roggen angebaut und das passierte | agrarheute.com

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Aucun rapport.<br /> Cette vidéo https://youtu.be/7ALeNj7cp_s?si=eTIsN6rJAHzWlSgi<br /> <br /> Présente des solutions pour le problème de l'eau aux USA a partir de la 14e minute jusqu'à la fin
Répondre
J
Ça mérite une étude plus attentive de l'étude.<br /> A t'on un lien vers le papier scientifique ?
Répondre
H
(...) En outre, il existe depuis le début des essais une parcelle sur laquelle 12 t/ha de fumier ont été épandus. En 1893, une autre parcelle a été complétée par 8 t/ha de fumier. (...)<br /> <br /> DE QUEL FUMIER S'AGIT-IL ? tête d'enclume !<br /> Les fumiers sont différents ! La merde chiée par toi, un lapin, cheval ou poule EST DIFFÉRENTE !!
Répondre