Liste de souhaits pour 2025 – Examen minutieux du financement des ONG
David Zaruk, The Firebreak*
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Avez-vous remarqué pendant les vacances que la brigade des presse-papiers, avec leurs logos de panda ou de baleine, ne vient plus vous voir au coin de la rue pour discuter avec vous de la façon dont la nature est attaquée ? Ils n'essaient plus d'obtenir votre numéro de téléphone pour qu'un télévendeur puisse vous relancer pour que vous fassiez un don. En réalité, elles n'ont pas besoin de votre argent ni de votre adhésion (et en réalité, cette méthode de collecte de fonds leur a coûté plus qu'elle ne leur a rapporté).
Ma note : Mais nos boîtes courriel sont inondées pendant la trève des confiseurs d'appels à dons partiellement défiscalisés...
Les ONG de défense de l'environnement ne se battent plus avec des budgets serrés pour lutter contre les lobbyistes industriels grassement payés. Les coffres des ONG débordent désormais de fonds provenant de fondations, de programmes gouvernementaux ou de groupes d'intérêts. Les activistes paient désormais des chercheurs, des journalistes et des avocats pour promouvoir leurs campagnes. Mais lorsqu'il s'agit d'examiner de près leur financement, ils s'emportent et détournent la conversation vers certaines de leurs études de cas sur le financement de l'industrie (qui n'est en fait qu'une pâle comparaison).
Il faut mettre fin à cette mascarade de deux poids, deux mesures. Le premier point de ma liste de souhaits pour 2025 est que le financement des ONG soit soumis au même examen minutieux que celui de l'industrie. Trois points doivent être pris en compte par les décideurs politiques.
Le financement de Générations Futures selon le registre de transparence de l'Union Européenne. (Source)
Pourquoi diable les gouvernements continuent-ils à financer les ONG ? Cette pratique est très répandue, par exemple dans l'Union Européenne. Dans un premier temps, ils ont financé des groupes de coordination (comme le Bureau Européen de l'Environnement, l'Alliance Européenne pour la Santé Publique, ou Santé et Environnement Europe) afin de redistribuer les fonds à des ONG nationales plus petites pour tenter de créer un espace militant européanisé. Puis, au début des années 2000, à l'époque du « dialogue avec les parties prenantes », de l'argent a été donné aux ONG pour qu'elles puissent participer au processus de dialogue politique. Aujourd'hui, elles prennent l'argent mais ne s'engagent qu'avec d'autres ONG et utilisent les fonds pour susciter la méfiance à l'égard des institutions européennes et des autres parties prenantes.
Pourquoi les gouvernements devraient-ils cesser de donner l'argent des contribuables à ces minorités bruyantes qui sèment la discorde ? Pour quatre raisons :
1. Ces groupes d'activistes reçoivent tellement de fonds de fondations et de groupes d'intérêts qu'ils dépensent l'excédent pour d'autres ONG (voir mon précédent exposé, dont un extrait est cité ci-dessous, sur la manière dont les Amis de la Terre abusent des fonds publics).
Permettez-moi de le répéter, car je suis sûr que je ne dois pas être le seul à être totalement époustouflé par ces chiffres. Sur les 4,8 millions que les six employés des Amis de la Terre Europe ont reçus en 2014 – plus de 3 millions provenant de sources publiques, des contribuables – ils ont donné 1,7 million d'euros à d'autres ONG et groupes d'activistes de leur réseau – sans sens de la responsabilité, sans transparence et sans intégrité éthique. Un simple calcul sur le coin de la nappe montre à quel point ce bureau est une bande de parasites visqueux.
€4.830.196 - €3.050.338 = €1.779.858
Les Amis de la Terre Europe ont essentiellement donné presque chaque centime (1.722.489 €) qui n'était pas lié à des contrats publics à d'autres ONG et activistes dont l'identité n'a pas été révél
Le financement des Amis de la Terre France. (Source)
2. Deuxièmement, l'idée de donner de l'argent du contribuable à de petits groupes d'activistes pour qu'ils fassent campagne contre le système capitaliste qui leur permet d'exister semble, en fait, ridicule.
3. De plus, les ONG peuvent-elles légitimement remplir leur rôle de chien de garde si elles sont financées à 100 % par une institution qu'elles devraient surveiller ?
4. Enfin, l'argent gratuit permet aux activistes de supposer que la société peut continuer à bien fonctionner sans aucune contribution productive ou innovante (tout le monde à Bruxelles et à Washington semble penser que l'argent vient de rien).
En mai, la Commission Européenne, qui verse des centaines de millions d'euros aux ONG, a stipulé à juste titre qu'elle ne financerait plus les groupes d'activistes pour des activités de lobbying. Pourtant, c'est tout ce que font les ONG. Au début du mois, deux militants du Corporate Europe Observatory ont écrit un article dans lequel ils se plaignent de l'injustice de cette décision et affirment que les ONG ont le droit de disposer de fonds de la Commission Européenne pour attaquer cette dernière. L'hypocrisie la plus flagrante est qu'à la fin de l'article, les auteurs déclarent que leur ONG n'accepte pas de financement gouvernemental (donc même eux savent qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans cette pratique pour laquelle ils se battent au nom de leurs frères activistes).
Corporate Europe Observatory pontifie sur le registre de transparence de l'Union Européenne. (Source)
L'un des points clés de ma liste de souhaits pour 2025 est la fin du gaspillage de l'argent des contribuables pour des groupes d'activistes qui ne méritent pas qu'on leur consacre du temps. Comme le reste d'entre nous, laissons-les travailler pour s'assurer leur subsistance.
Le financement de France Nature Environnement. (Source)
L'OMS mène une campagne visant à isoler toutes les industries qu'elle considère comme « nuisibles à la santé » (de l'industrie alimentaire aux produits pharmaceutiques en passant par les fabricants de lait maternisé), de la même manière que l'industrie du tabac s'est vu refuser toute voix représentative en tant que partie prenante légitime. Dans un rapport publié cette année, elle a proposé, comme solution de rechange, d'accroître le financement public des ONG pour qu'elles mènent les débats politiques. Voir la série de Firebreak sur les raisons pour lesquelles leur stratégie de « tabaconisation » est dangereuse pour la santé publique et la prospérité.
L'idée qu'il y a de bons et de mauvais acteurs dans le jeu politique est une distorsion manipulatrice du processus de lobbying. Chaque groupe d'intérêts a un point à faire valoir et a le même droit d'être entendu. Les activistes ont créé des groupes moralisateurs tels que The Good Lobby ou Corporate Europe Observatory pour agir comme des auxiliaires, en veillant à ce que les positions concurrentes soient dénigrées pour des raisons morales, au point que tout régulateur gouvernemental qui rencontre ne serait-ce que des représentants de l'industrie met sa carrière en péril. En éliminant l'opposition et en utilisant des médias facilement crédules, ces obstructionnistes peuvent dominer le discours politique et contrôler le processus de lobbying. Même s'ils ne s'appuient pas sur des faits ou des données scientifiques, les activistes ont réussi à remporter des campagnes politiques en s'appuyant uniquement sur une posture morale et sur la menace d'une indignation vertueuse.
En 2025, je souhaite que l'OMS échoue dans son obstructionnisme sur les déterminants commerciaux de la santé et que les régulateurs reviennent à un processus politique plus démocratique.
Les fondations se cachent derrière un voile de vertu, avec la réputation de construire des hôpitaux, de nourrir les pauvres et d'offrir des bourses d'études aux moins fortunés. C'était peut-être vrai il y a 50 ans, mais aujourd'hui, ces requins nagent sous la surface en tant que bailleurs de fonds de campagnes axées sur des agendas et gérées par des réseaux interconnectés d'initiés politiques. Elles financent (et donc dominent) les médias, les scientifiques militants et les ONG, fournissant des dizaines de millions pour coordonner les actions politiques dans n'importe quel domaine. L'un des outils qu'elles utilisent pour étendre leur influence, leur capacité de financement et leurs sources de revenus sont les fonds conseillés par les donateurs (donor-advised funds).
Ces fonds permettent aux groupes d'intérêts de faire des dons à une fondation et de les affecter à un groupe qui mènera une campagne en leur faveur. Le don est ensuite redirigé au nom de la fondation qui prend une commission (jusqu'à 10 %) et protège l'anonymat de la source de financement initiale. Cette pratique n'est pas seulement légale, elle est aussi déductible des impôts. Les cabinets d'avocats spécialisés dans la responsabilité civile, par exemple, peuvent donc financer des campagnes de lutte contre le glyphosate par l'intermédiaire de fondations financées par des donateurs, de la même manière que Gazprom peut financer des groupes antinucléaires, sans que personne ne sache qui est à l'origine de ce financement. Cela serait perçu comme un don pour le bien de la part d'une fondation vertueuse qui s'engage à faire le bien.
Certains militants ont mis au point un processus complexe pour dissimuler leur financement.
Compte tenu des opportunités lucratives, la plupart des fondations proposent désormais de tels services (et certaines fondations dormantes des années 1930, comme le Fonds pour un Gouvernement Constitutionnel, ont été ressuscitées en tant que fonds conseillés par les donateurs ou sponsors fiscaux). Ces initiés ont mis en place des réseaux de financement complexes pour contrôler et financer les journalistes.
Les ONG, les chercheurs militants, les journalistes et les personnes influentes ont trouvé un moyen facile d'accéder à de vastes quantités de fonds sans avoir à faire preuve de transparence. Le phénomène s'est tellement répandu qu'une ONG exigeant la transparence de l'industrie, US Right to Know, est presque entièrement financée par ces fonds obscurs, conseillés par les donateurs. L'ONG activiste ne reconnaît même pas sa propre hypocrisie.
Dans ma liste de souhaits pour 2025, j'aimerais que l'on mette fin à l'anonymat des fonds conseillés par les donateurs. La source de financement de chaque don affecté doit être rendue publique.
Étant donné que de plus en plus de groupes d'activistes augmentent leur richesse de manière exponentielle, ils créeront davantage de campagnes bruyantes, d'indignation publique et de divisions. Les processus politiques reflétant ces divisions, les débats deviendront sans aucun doute plus chauds et moins transparents en 2025. Comme en 2016, le retour de Trump à la Maison Blanche créera des opportunités illimitées pour les collecteurs de fonds.
Les médias ont oublié la règle clé du lobbying : Follow the money, suivez l'argent. Si les journalistes se penchaient sur les sommes d'argent qui circulent dans les groupes militants, leur perception de la manière dont les politiques sont menées changerait instantanément. Mais pour ce faire, les médias devraient examiner comment ils font eux-mêmes partie de cette chaîne d'argent.
Je ne me fais pas d'illusion sur les perspectives de voir mon souhait se réaliser en 2025. C'est pourquoi le Firebreak poursuivra son travail solitaire de documentation et de dénonciation de la corruption. Un jour, les historiens pourront s'en servir pour comprendre les facteurs à l'origine du déclin de la prospérité occidentale.
Bonne année à tous !
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* Source : Wish List for 2025 - by David Zaruk - THE FIREBREAK