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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Le crépuscule du photovoltaïque, trop cher !

23 Janvier 2025 Publié dans #Energie

Le crépuscule du photovoltaïque, trop cher !

 

Michel de Rougemont*

 

 

 

 

Ma note : Les marchands d'illusions nous font pourtant croire que l'électricité photovoltaïque est gratuite...

 

 

Il est rare de disposer de données permettant d’estimer les coûts de production de l’électricité en tenant compte d’un approvisionnement ininterrompu des consommateurs. Ce n’est pratiquement jamais le cas pour les énergies dites renouvelables, dont la production est souvent nulle et qui doivent être stockées en cas d’excédents.

 

Voici un exemple provenant des États-Unis.

Arevon Energy, Inc. Communiqué du 9 décembre 2024.

https://arevonenergy.com/arevon-announces-the-start-of-commercial-operations-at-its-eland-1-solar-plus-storage-project-in-california/

 

« Eland 1 Solar-plus-Storage dans la ville de Mojave est un projet solaire d’une puissance de 384 mégawatts (MWdc) combiné à 150 MW/600 mégawattheures (MWh) de stockage d’énergie. »

 

Cela signifie qu’un maximum de 600/150 = 4 heures de stockage sont à disposition à pleine puissance de charge ou de décharge. Notez également que la batterie ne se charge qu’à une fraction (39 %) de la puissance nominale des cellules photovoltaïques. Une autre remarque logistique à ce sujet : une réserve ne doit jamais être complètement pleine ou complètement vide, sinon la possibilité de régulation fait défaut.

 

« Eland 1 et 2 constituent l’une des plus grandes installations de stockage solaire-plus du pays, avec un coût total en capital de plus de 2 milliards de dollars. Lorsque les deux phases seront terminées, la capacité combinée des projets sera de 758 MWdc d’énergie solaire et de 300 MW/1.200 MWh de stockage d’énergie. »

 

Les batteries sont directement chargées avec le courant continu des cellules photovoltaïques. Avec 3% de pertes de conversion (de l’air chaud est produit), 758 MWdc peuvent alors fournir une puissance nominale en courant alternatif de 735 MWe.

 

Si l’on suppose généreusement que ce dimensionnement est suffisant pour répondre à la demande jour et nuit, l’investissement total est de 2.000.000/000/735.000 = 2721 USD/kWe (si cela ne suffit pas, des investissements supplémentaires sont nécessaires).

 

Avec un facteur de charge de 25 % (Californie du Sud), des pertes d’attrition de 0,5 %/an et une durée de vie de 25 ans, la production moyenne est de 1,51 TWh par an.

 

Avec des coûts d’exploitation annuels correspondant à 1 % de l’investissement initial, la constitution d’une réserve de 10 % de l’investissement initial pour le démantèlement et la gestion des déchets en fin de vie, et un financement externe à un taux d’intérêt de 4 % amorti sur toute la durée de vie, le coût de production est de 101 USD par MWh.

 

Qu’en serait-il en Suisse ?

 

Avec les mêmes paramètres de coûts (donc sans le Swiss Finish beaucoup plus cher) mais avec un facteur de charge de seulement 11 % dû à la géographie, la production serait de 0,66 TWh par an et coûterait 230 USD/MWh.

 

Il s’agit d’un cas technique « best of the best » avec un résultat pratiquement irréfutable :

 

LE PV ETAIT, EST ET RESTE CHER.

 

 

Merci de partager et de diffuser cet article !

 

_____________

 

Ingénieur chimiste, diplômé de l'École polytechnique fédérale de Lausanne, Michel de Rougemont est Conseil d’entreprise, en particulier dans le secteur de la chimie et de l’agribusiness, fondateur de MR-int.

 

Source : Le crépuscule du photovoltaïque, trop cher ! – MR's Blog

 

Ma note : Relevé parmi les commentaires :

 

Question : « Aurait-on le droit d’ajouter à “cher”, l’adjectif “inutile” ? »

 

Réponse : « Non, car c’est trop utile aux inutiles de la planification énergétique qui s’organisent des redevances et des redistributions qui leur donnent une impression d’utilité. »

 

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C
Le photovoltaïque, l'éolien je ne suis pas contre mais où en est-on sur le stockage de l'électricité ? À ma connaissance, on ne sait toujours pas le faire. C'est bien beau de produire de l'électricité à partir des éléments naturels (soleil, vent, eau) mais tant qu'on ne pourra pas stocker l'énergie électrique ça reste du gaspillage. Comme il est rappelé également dans l'article, quid du recyclage des batteries, des panneaux photovoltaïques, des éoliennes ? On a déjà du mal à recycler les déchets du nucléaire on vient de se rajouter d'autres déchets que l'on ne sait pas recycler, tout ceci est stupide et coûteux. Que l'on finance la recherche sur le recyclage de tous ces déchets (solaires, éoliens et nucléaires) et ensuite on pourra reparler des énergies prétendument propres. Si la France découvrait comment recycler tous ces déchets, ce serait une innovation réelle mondiale. Je lance ce défi à tous nos chercheurs.
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M
Aujourd'hui on nous serine que les coûts de l'électricité produite par les ENR sont les plus compétitifs, y compris comparés au nucléaire où l'on prend comme référence l'EPR et non le nucléaire historique qui tourne depuis plusieurs semaines à plus de 90% de disponibilité et nous procure des quantités de devises considérables via l'export y compris vers la vertueuse Allemagne.<br /> On oublie gaillardement les coûts de raccordement, les périodes où il faut vendre à prix négatif (un 15 août ensoleillé et un peu venteux), le coût des énergies de substitution qui tournent une bonne partie de l'année à rendement réduit alors que l'amortissement continue plein pot et les coûts de stockage, pas encore techniquement résolu pour de l'inter-saisonnier à l'échelle d'un pays, voire d'un continent.<br /> Encore une fois notre milieu politique ,n'a aucune connaissance scientifique et c'est bien dommage.
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A
... et les coûts de renforcement et de pilotage du réseau pour le rendre capable d'absorber et de gérer toute cette intermittence...
U
Sans compter le coût de la source nécessaire pour avoir encore de l'électricité en fin de nuit.
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