Le bras d'honneur de Mathieu Vidard à l'ARCOM
Médias Citoyens*
Ma note : Relevé sur X (ex-Twitter). Pour plus de lisibilité, j'ai aussi mis les commentaires de Médias Citoyens et les miennes en rouge. Je ne dirais pas qu'il s'agit d'une « émission militante proche de l'extrême gauche ». Militante oui, extrême gauche pas forcément.
Le titre me paraît incomplet : c'est aussi un bras d'honneur de la médiatrice de Radio France.
Et ce qui est en cause, c'est l'essence même du service public audiovisuel.
Invité de la médiatrice de Radio France le 20 décembre 2024, le producteur et animateur Mathieu Vidard (La terre au carré, émission quotidienne diffusée sur France Inter) a multiplié les pirouettes et effets de manche pour travestir la réalité de son émission militante proche de l'extrême gauche. Un exercice oratoire qui en dit long sur le niveau de manipulation éditoriale à l'œuvre dans ce programme et, plus largement, sur les méthodes employées par la station rouge pour imposer une grille idéologique biaisée. Nos commentaires sont mentionnés entre crochets.
LE PLURALISME DES OPINIONS
Emmanuelle Daviet : Mathieu Vidard, votre émission traite de thématiques essentielles sur l’environnement et la science et certains se demandent si vous la considérez comme un espace militant. Je vous lis un message que j’ai reçu : « je suis une auditrice de la Terre au carré et j’accorde beaucoup d’importance à la pluralité des opinions sur une radio publique. Mais je suis étonnée que Mathieu Vidard donne régulièrement la parole aux représentants de l’écologie radicale. Pouvez-vous lui rappeler l’importance d’une information plurielle et diversifiée qui nous permettra de nous faire nous-mêmes notre opinion ? » Mathieu Vidard, quelle est la limite entre informer et militer dans une émission comme la vôtre ? [Ma note : On peut s'étonner que la médiatrice pose cette question, elle qui est censée arbitrer quand des auditeurs se plaignent d'une infraction à l'obligation de pluralité et de diversité. Il est permis de penser à un exercice de connivence.]
Mathieu Vidard : Je pense qu’il faudrait peut-être d’abord s’entendre sur le terme de « radical ». Qu’est-ce qu’être radical aujourd’hui quand on est écologiste ? [Ma note : M. Mathieu Vidard, animateur de radio, se présente de but en blanc sous son orientation politique. Le militantisme est assumé...] Est-ce que c’est être celle ou celui qui alerte sur l’ampleur de la crise que nous vivons ? Est-ce que c’est dénoncer l’inertie politique ambiante ? [La France s'inscrit dans une décarbonation comme peu de pays dans le monde, avec des résultats probants systématiquement mis sous silence dans l'émission.] Est-ce que c’est faire l’état des lieux documenté justement de l’effondrement de la biodiversité et du réchauffement climatique ? (...) Pour moi, la radicalité en tout cas, elle se situe plutôt du côté de la violence qui est engendrée par le peu de réactions politiques, par exemple, justement en lien avec la crise que nous traversons. La violence, pour moi, c’est ce qui se passe en ce moment à Mayotte et qui est un phénomène aussi qui est directement lié aux activités humaines et la façon dont on réchauffe l’atmosphère. La violence, c’est celle qu’on voit quand toutes les inondations se manifestent en France ou à l’étranger comme en Espagne. Ce qui est révoltant aussi, c’est la violence systémique à laquelle on assiste par exemple dans le monde paysan de la part des industries [l'émission soutient les petits paysans à l'ancienne, adeptes de permaculture, contre l'agriculture qui nourrit la population française]. Donc la pluralité des opinions, évidemment, elle est importante, mais il y a des sujets sur lesquels c’est quand même compliqué de donner la parole à tout le monde [Dans la quasi-totalité des émissions partisanes de la Terre au carré, il n'y a aucun contradicteur ni le moindre pluralisme] (...) Donc on a quand même une diversité d’opinions qui peut s’exprimer. Ce que je peux dire en résumé, c’est que non, nous ne sommes pas des militants dans cette émission, en revanche, nous sommes engagés sur le terrain de l’écologie et moi, c’est le cahier des charges. [Ces propos sont mensongers, cette émission est foncièrement militante par ses thèmes, son orientation éditoriale et ses séquences de promotion des actions écolo-radicales.] [Ma note : Je suis intrigué par la référence à un cahier des charges.]
LES TERMES BOBO-INCLUSIFS
Emmanuelle Daviet : C’est une remarque que je reçois assez régulièrement. Je vous lis le message : « Dans son émission, Mathieu Vidard a l’habitude d’employer les expressions "auditeurices", "agriculteurice", "amateurice", etc. Est-ce une consigne éditoriale ou une volonté personnelle ? En tout cas, c’est désagréable à l’écoute [En plus d'être parfaitement ridicule, snob] et je doute que l’apprentissage de la langue française en soit facilitée pour les enfants. Autant dire auditeur et auditrice, agriculteur et agricultrice, ça ne prendra pas beaucoup plus de temps et ce sera tout aussi inclusif. » Alors des auditeurs m’écrivent même que ça leur chiffonne les oreilles. Qu’est-ce que cela vous inspire Mathieu Vidard ?
Mathieu Vidard : Moi, je botte un peu en touche sur l’aspect beauté ou laideur d’un terme. J’ai aucun avis à donner à ce sujet-là. Aucun mot n’est intrinsèquement beau [ah bon ? Aucun mot de la langue française n'est beau ?] En tout cas, c’est vraiment une question d’habitude et d’écoute. En tout cas, c’est vrai qu’il y a quand même une volonté personnelle d’être plus inclusif et de gagner un peu de temps aussi [bonjour le niveau d'hypocrisie]. C’est plus facile de dire « auditeurice » que « auditeur et auditrice » [Oui oui, bien sûr]. Et puis aussi, il faut dire qu’il y a de nombreuses études scientifiques qui montrent quand même qu’un langage inclusif a un vrai impact sur la présentation qu’on peut avoir des choses. Donc c’est un aspect essentiel aujourd’hui et ce n’est pas du tout gadget ni une lubie. C’est à mon avis même un devoir pour que tout le monde puisse être représenté. Donc malheureusement, je suis désolé, mais je vais continuer à dire « auditeurices ».
FUITE ORGANISÉE DE X
Emmanuelle Daviet : Il y a quelques instants, vous indiquiez que l’écologie n’est pas une affaire d’opinion. C’est pour cette raison que vous n’êtes plus sur X ?
Mathieu Vidard : Alors on a décidé de partir il y a deux ans ou déjà, au moment où les discours d’Elon Musk devenaient de plus en plus inquiétants. Et puis ça s’est confirmé d’ailleurs, on ne le regrette pas. C’est vrai que pour nous, Twitter était vraiment devenu un espace très compliqué. On avait même l’impression que l’émission servait de paillasson régulièrement pour les climato sceptiques, les relativistes, les nihilistes, donc aussi pour une question de santé psychique. On a décidé de partir de Twitter et on s’en porte très très bien. [Le bénéfice secondaire est de ne plus avoir à répondre aux critiques argumentées sur les dérives éditoriales et militantes de ce programme]. [Ma note : Ce serait plutôt le bénéfice premier.]
L'IDÉOLOGUE CYRIL DION « PLÉBISCITÉ »
Emmanuelle Daviet : Les chroniques de Cyril Dion sont plébiscitées [par la communauté écolo-radicale qui écoute l'émission]. Mathieu Vidard, un mot sur vos chroniqueurs et puis une ou des nouvelles signatures à venir en janvier ?
Mathieu Vidard : Oui, l’arrivée de Cyril Dion dans la Lutte enchantée [Une séquence 100% militante proche de l'extrême gauche], que présente aussi Camille Crosnier lundi et mardi, c’est vrai que l’arrivée de Cyril a suscité un engouement énorme auquel je m’attendais pas du tout d’ailleurs. Je savais que les gens l’aimaient bien [les électeurs des gauches radicales l'aiment bien oui, les « gens » d'une façon générale c'est nettement moins sûr], mais pas à ce point-là. Il est vraiment très apprécié, ça cartonne sur les réseaux sociaux. Il a fait une chronique où il s’imaginait justement candidat à l’élection présidentielle, comme on l’a vu, et les gens l’ont pris au sérieux. [On croit rêver.]
L'AVENIR DE L'ÉMISSION
Emmanuelle Daviet : Puisqu’on se projette à l’année prochaine, quel grand récit aimeriez-vous aborder que vous n’avez pas encore eu l’occasion de traiter ?
Mathieu Vidard : Là, on est en train de travailler sur une histoire du capitalisme et sur ses conséquences sur la planète. Donc il y aura cinq épisodes à partir du mois de janvier. [Une nouvelle fête anticapitaliste - avec moult invités révolutionnaires d'extrême gauche – dès le mois de janvier 2025 sur les antennes de France Inter, génial ! Même si cela ne change guère de la programmation quotidienne.]
Emmanuelle Daviet : Et aujourd'hui, vous recevez ?
Mathieu Vidard : Nous recevons [l'activiste, influenceuse et idéologue] Camille Etienne !
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* « Collectif citoyen pour des médias qualitatifs, intègres et non populistes », selon sa description sur X.
Source : https://x.com/medias_citoyens/status/1873734340666118426