Un nouveau rapport met en évidence le coût du retard dans l'adoption des cultures génétiquement modifiées au Kenya
Correspondant AFS*
Un rapport novateur rédigé par des institutions mondiales et africaines de premier plan révèle que le Kenya a subi des pertes de 157 millions de dollars en raison des retards dans l'adoption des cultures génétiquement modifiées (GM).
Le rapport, intitulé « Genetically Modified Crops in Kenya: The Cost of Delay », a été publié le 28 novembre 2024, lors de la convention annuelle de la Kenya Editors Guild qui se tient actuellement à l'hôtel Sarova Woodlands à Nakuru.
Il démontre le potentiel de transformation des cultures génétiquement modifiées pour améliorer la sécurité alimentaire, augmenter les revenus des agriculteurs et relever les défis critiques posés par le changement climatique et les maladies des cultures.
Le projet de rapport est partagé avec les médias kenyans et le public afin de soutenir un engagement plus large des parties prenantes dans les discussions relatives aux technologies génomiques.
Les agriculteurs kenyans sont confrontés à d'immenses défis en raison de l'irrégularité des conditions météorologiques, des ravageurs et des maladies. Bien que la technologie GM ait été approuvée en 2020, le Kenya n'a pas encore commercialisé à grande échelle le maïs Bt, le cotonnier Bt et la pomme de terre résistante au mildiou.
Le rapport estime que ces cultures génétiquement modifiées pourraient générer 467 millions de dollars de bénéfices au cours des 30 prochaines années, contribuant à un avenir plus sûr sur le plan alimentaire pour des millions de Kényans. Heureusement, le Kenya est maintenant sur le point de lever ses restrictions sur la culture et l'importation d'OGM, à la suite d'une décision de la Haute Cour qui a rejeté plusieurs pétitions contre la décision du gouvernement de 2022 d'annuler l'interdiction vieille de 10 ans.
Cette décision permet au Kenya de rejoindre d'autres pays africains dans l'adoption de cultures génétiquement modifiées et marque une étape clé dans l'avancement de l'innovation agricole et la sécurisation de la production alimentaire dans la région.
Le rapport est rédigé par des experts du Breakthrough Institute, de l'Alliance pour la Science, de l'ISAAA AfriCenter, de l'African Agricultural Technology Foundation (AATF) et du Centre International de la Pomme de Terre (CIP), ce qui souligne la nécessité d'une action concertée pour faire progresser la biotechnologie agricole.
-
Mme Sheila Ochugboju, directrice exécutive de l'Alliance pour la Science, a souligné l'urgence d'agir : « Les agriculteurs kenyans sont confrontés à des défis climatiques extrêmes alors que les solutions sont à portée de main. Ce rapport souligne clairement les avantages économiques et sociaux que le maïs Bt, le cotonnier Bt et les pommes de terre biotechnologiques peuvent offrir : réduction de la pauvreté, amélioration des moyens de subsistance et garantie de la sécurité alimentaire ».
-
M. Vitumbiko Chinoko, responsable de la politique et du plaidoyer de l'AATF, déclare : « La biotechnologie moderne n'est plus seulement une option ; c'est une nécessité pour des pays comme le Kenya qui sont confrontés à des défis croissants en matière de sécurité alimentaire. Les retards de commercialisation coûtent cher aux agriculteurs et à l'économie. Nous devons agir maintenant. »
-
M. Marc Ghislain, coordinateur de la biotechnologie au CIP, souligne l'impact des pommes de terre biotechnologiques. « Pour les petits producteurs de pommes de terre, le mildiou est un défi permanent. Nos recherches montrent que l'adoption de pommes de terre biotechnologiques résistantes à cette maladie peut réduire les pertes, diminuer les coûts et améliorer les revenus de manière significative. C'est une victoire pour les agriculteurs et pour la sécurité alimentaire. »
-
Mme Margaret Karembu, directrice de l'ISAAA AfriCenter, a ajouté que « la désinformation et les retards dans la prise de décision ont entravé l'adoption d'innovations qui changent la vie. Ce rapport montre comment l'adoption opportune de cultures génétiquement modifiées peut donner aux petits exploitants les moyens de prospérer dans un climat imprévisible ».
-
Mme Emma Kovak, auteur principal et analyste de l'alimentation et de l'agriculture au Breakthrough Institute, a déclaré : « L'adoption par le Kenya de cultures génétiquement modifiées permet non seulement d'améliorer la sécurité alimentaire, mais aussi d'atténuer la déforestation et les émissions de gaz à effet de serre. C'est une voie vers un avenir durable pour l'agriculture ».
-
Avantages économiques : Le maïs Bt, le cotonnier Bt et les pommes de terre résistantes au mildiou pourraient générer 467 millions de dollars de bénéfices sur 30 ans, avec des gains significatifs en termes de productivité et de revenus agricoles.
-
Impact sur l'environnement : L'adoption du maïs Bt et du cotonnier Bt pourrait réduire les émissions mondiales de CO2 de 0,23 à 0,72 million de tonnes métriques par an, soit l'équivalent de 17 à 54 % des émissions de l'industrie kenyane de l'aviation et du transport maritime en 2020.
-
Résultats sociaux : L'augmentation des revenus des ménages grâce aux cultures génétiquement modifiées peut améliorer l'accès à l'éducation, réduire la pauvreté et créer de nouvelles opportunités pour les communautés vulnérables.
Le lien vers le résumé et le projet de rapport se trouve ici.
_______________
* Source : New report highlights cost of delay in adopting GM crops in Kenya - Alliance for Science