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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Stéphane Foucart, syndicat Sud-Recherche et 15.000 litres d'eau : petite leçon de rationalité (un peu d'ironie aussi)

21 Novembre 2024 Publié dans #critique de l'information, #Elevage

Stéphane Foucart, syndicat Sud-Recherche et 15.000 litres d'eau : petite leçon de rationalité (un peu d'ironie aussi)

 

 

(Source, source et source)

 

 

Stéphane Foucart c. « Gardiens de la raison », épisode 6241...

Et chercheurs de l'INRAE encartés au syndicat SUD-Recherche c. chercheurs de l'INRAE (encartés ou non)...

Et le bobard des 15.000 litres d'eau pour 1 kg de viande.

 

 

Donnant la parole à Mme Charlène Descollonges, Reporterre nous a en quelque sorte admonestés en mars 2024 : « 132 litres d’eau pour une tasse de café : "Nos besoins sont excessifs" ».

 

 

(Source)

 

 

En ressortant, sous une forme un peu différente, l'assertion du Water Footprint Network selon laquelle un kilo de viande nécessite ou « consomme » 15.000 litres d'eau.

 

 

 

 

M. Gil Rivière-Wekstein, éditeur d'Agriculture et Environnement, s'en est ému le 2 octobre 2024 :

 

« L’hydrologue Charlène Descollonges et @Reporterre ressortent la fakenews selon laquelle il faudrait 3080 L d’eau pour produire une portion de 200 g de bœuf, alors que le chiffre est entre 110 et 140 L, comme l’explique très bien l’@INRAE_France ici : https://urlr.me/7SBRv »

 

M. François-Marie Bréon avait commenté :

 

« L'hydrologue Charlène Descollonges dit tellement de bêtises qu'elle va réussir à faire passer l'autre hydrologue de plateaux télé (Emma Haziza) pour une experte. »

 

Ce post n'a pas échappé à M. Stéphane Foucart, grand admirateur (ironie) de M. François-Marie Bréon. Et donc :

 

« Pour étayer ce énième dénigrement, M. Bréon se réfère à un consultant (condamné pour diffamation envers un chercheur @CNRS)... qui cite un texte de @INRAE_France dont les chercheurs @SudRE_INRAE ont demandé le retrait.

 

Sans commentaires.

 

https://lemonde.fr/planete/article/2020/03/05/l-organisme-public-de-recherche-en-agriculture-et-alimentation-attaque-pour-sa-communication-sur-la-viande_6031943_3244.html »

 

Nooooon, c'est « sans commentaires »...

 

Juste une référence – parfaitement gratuite, sans pertinence et mesquine – à une vieille affaire qui tournait à l'époque autour de la question de savoir si ce chercheur du CNRS pouvait faire usage de son titre de docteur dans certains aspects de la vie (depuis la loi n° 2020-1674 du 24 décembre 2020 de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 et portant diverses dispositions relatives à la recherche et à l'enseignement supérieur, « Les titulaires du diplôme national de doctorat peuvent faire usage du titre de docteur dans tout emploi et en toute circonstance. »

 

Rappelons que M. Stéphane Foucart a aussi cru bon d'informer l'ensemble du lectorat du Monde de cette infamante tape sur les doigts dans son « Plongée dans la boîte noire de la propagande mondiale en faveur des pesticides » (analyse ici, sur ce blog).

 

Juger de la valeur de l'avis d'une personne sur la base de ses antiques démêlés judiciaires... c'est le comble de la rationalité (ironie).

 

M. Gil Rivière-Wekstein a mentionné des travaux de l'INRAE. Mais ils ne valent pas tripette selon M. Stéphane Foucart. La preuve ? « ...les chercheurs » – pas « DES chercheurs » – du syndicat SUD-Recherche en ont demandé le retrait.

 

Là aussi, on ne peut qu'être ébahi par la rationalité de l'argument.

 

Mais nous avons un article du Monde... de M. Stéphane Foucart qui nous explique tout : « L’organisme public de recherche en agriculture et alimentation attaqué pour sa communication sur la viande ».

 

En chapô :

 

« Des informations publiées sur le site de l’Inrae, visant à dénoncer des "idées fausses" sur l’élevage, reprendraient des éléments de langage de la filière. »

 

On ne saurait contester qu'il s'agissait là d'une information. Et même d'une information utile pour autant que l'on sorte de son « angle », qu'on ne la prenne pas au premier degré et que l'on considère le degré de « politisation » qui sévit à l'INRAE.

 

Mais, pour ce qui est du sujet traité ici, on notera, d'une part, le conditionnel et, d'autre part, la futilité de la motivation de la contestation.

 

Cela vaut la peine de lire l'extrait pertinent du communiqué :

 

« Selon le texte de la DG INRAE, l’élevage n’utilise pas autant d’eau qu’on lui reproche. Mais les auteurs semblent oublier la consommation d’eau liée à la production de la nourriture donnée au bétail dans les systèmes industriels. L’agriculture est le premier utilisateur d’eau partout dans lemonde. En France comme dans beaucoup d’autres pays, une partie de cette eau est prélevée pour irriguer les cultures, en particulier le maïs destiné à nourrir les animaux. Des grandes cultures, sèches ou irriguées, qui s’accompagnent d’une utilisation de pesticides qui contaminent ces mêmes milieux aquatiques pendant que les effluents des élevages industriels contribuent pour une part importante à leur eutrophisation. Les eaux sont également polluées aux antibiotiques vétérinaires. Minimiser les atteintes des filières de production animale intensive sur les milieux aquatiques est incompréhensible pour tous les chercheurs travaillant sur ces questions. »

 

Étonnant ? Pas vraiment ! C'est SUD-Recherche.

 

Mais c'est toujours bon à prendre, n'est-ce pas ?

 

Je noterai ici que, fondamentalement, la direction de SUD-Recherche de l'INRAE s'en prend à des collègues de l'INRAE et à leurs travaux. Cela n'a pas été – et n'est toujours pas – ma conception du syndicalisme.

 

Au fait, qu'avait écrit l'INRAE dans « Quelques idées fausses sur la viande et l’élevage » ?

 

« On trouve très fréquemment le chiffre de 15 000 litres d’eau consommée pour produire 1 kg de viande. Mais ce chiffre, obtenu par la méthode de water footprint (empreinte eau) englobe l’eau bleue (eau réellement consommée par les animaux et l’irrigation des cultures), l’eau grise (eau utilisée pour dépolluer les effluents et les recycler) et l’eau verte (eau de pluie). Or cette méthode a été conçue pour des sites industriels et ne tient pas compte des cycles biologiques. En réalité 95 % de cette empreinte eau correspond à l’eau de pluie, captée dans les sols et évapotranspirée par les plantes, et qui retourne de fait dans le cycle de l’eau. Ce cycle continuera même s’il n’y a plus d’animaux. La communauté scientifique considère qu’il faut entre 550 à 700 L d’eau pour produire 1 kg de viande de bœuf (1). En eau utile, il faut de 20 à 50 litres par kg dans le contexte français (2).

 

_____________

 

(1) et (6) Voir le rapport complet de l'Expertise scientifique collective INRAE 2016. "Rôles, impacts et services issus des élevages européens". Lire l’article.

 

(2) Eau utile : quantité d’eau dont est privée la ressource (eau consommée), pondérée par un facteur de stress hydrique régionalisé : par exemple, la perte d’un litre d’eau n’a pas le même impact dans le désert qu’en montagne. La fourchette de 20 à 50 litres d’eau par kg de viande de bœuf correspond au contexte français (Gac A., Béchu T. (2014). Rencontres Recherches Ruminants, 21, 39-42). Pour d’autres pays, les valeurs s’échelonnent entre 0,10 et 133 selon le statut hydrique des pays considérés (Ridoutt B.G. et al. (2012.) International Journal of Life Cycle Assessment, 17, 165-175 ; Zonderland-Thomassen M. A. et al. (2014). Journal of Cleaner Production, 73, 253-262). »

 

 

 

 

 

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M
M'est avis que ces calculs d'apothicaires sur le volume V d'eau nécessaire pour produire une masse m de viande n'ont pas de pertinence et surtout aucune valeur scientifique.<br /> Les résultats sont extrêmement différents d'un auteur à un autre, nous sommes en pleine pseudo-science comme pour le "bilan CO2".<br /> <br /> La seule approche acceptable consiste à gérer localement les zones de production de viande et d'adapter leurs besoins en eau en fonction des possibilités et des besoins. <br /> Mais sûrement pas en laissant ces théoriciens Diafoirus jongler avec des concepts idéologiques totalement déconnectés de la réalité.
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