Documentaire : un regard de 2023 sur l'avenir : « No farmers, no Food » (pas d'agriculteurs, pas de nourriture)
Michelle Miller, AGDAILY*
Des champs de fraises dans le comté d'Orange, en Californie, sont traités avec un insecticide. (Image : mikeledray, Shutterstock)
Ma note : Une recension d'un « documentaire » états-unien (visible ici) furieusement comploplo. Robert F. Kennedy, futur secrétaire d'État à la Santé et aux Services Sociaux à moins qu'il ne soit retoqué par une majorité au Sénat, doit a-do-rer...
Le documentaire « No Farmers, No Food: Will You Eat The Bugs? » (pas d'agriculteurs, pas de nourriture : allez-vous manger des petites bêtes?), sorti sans grand bruit en 2023, jette un regard lucide sur l'escalade de la crise alimentaire dans le monde, en soulignant l'impact dévastateur des politiques gouvernementales et des programmes environnementaux sur les petits exploitants, le secteur agricole et, en fin de compte, la sécurité alimentaire. Des terres agricoles des Pays-Bas aux rizières du Sri Lanka, le film examine les forces mondiales en jeu, suggérant que derrière le vernis de durabilité et d'initiatives climatiques se cache un agenda politique qui menace les moyens de subsistance des agriculteurs, tout en exacerbant les pénuries alimentaires et la montée en flèche des coûts pour les consommateurs.
Le film a été écrit et réalisé par Roman Balmakov et a été diffusé sur Epoch TV, la plate-forme de streaming du média conservateur Epoch Times. J'ai eu l'occasion de regarder et d'analyser « No Farmers, No Food », et j'ai voulu faire connaître quelques idées majeures qu'il met en avant.
Le documentaire brosse un tableau sombre de la situation : partout dans le monde, les gens luttent pour se nourrir alors que les prix des produits de base montent en flèche et que le pouvoir d'achat diminue. Il attribue une grande partie de cette situation à l'Agenda 21 et à l'Agenda 2030 – des cadres de durabilité lancés par les Nations Unies, avec 17 objectifs visant à réduire l'impact sur l'environnement. Cependant, le documentaire suggère que ces objectifs, bien que bien intentionnés, conduisent à des politiques préjudiciables à la production alimentaire et déclenchent une cascade de crises.
Les Pays-Bas sont l'un des points centraux du documentaire, qui explique en détail comment cette petite Nation européenne, moteur de l'agriculture mondiale, est poussée au bord du gouffre par des réglementations environnementales strictes. Les agriculteurs néerlandais, en particulier les petites exploitations familiales, sont mis à l'écart alors que le gouvernement s'efforce de réduire les émissions d'azote de 50 %. Selon le film, ces objectifs de réduction de l'azote sont basés sur des rapports exagérés, et la crise est fabriquée pour justifier la saisie des terres des agriculteurs pour faire place à des lotissements.
Selon le documentaire, cela fait partie d'un plan plus vaste visant à contrôler la terre et, par conséquent, les personnes qui en dépendent.
Les Pays-Bas sont le premier exportateur de viande en Europe, mais leurs agriculteurs sont confrontés à des défis sans précédent. Le documentaire affirme que ces défis sont créés artificiellement par un gouvernement qui a l'intention de réduire de moitié le nombre d'exploitations agricoles, prétendument pour atteindre des objectifs de durabilité. La véritable raison, selon le documentaire, est une crise du logement provoquée par une population croissante d'immigrants. Les terres sont nécessaires au développement et les exploitations agricoles sont sacrifiées pour répondre à cette demande.
Le documentaire suggère également que la crise de l'azote est exagérée, les experts cités affirmant que les rapports sur l'azote qui sous-tendent ces politiques sont trompeurs. Le résultat ? Une augmentation des coûts agricoles pouvant aller jusqu'à 70 %, et une industrie autrefois florissante qui s'effondre aujourd'hui sous le poids des réglementations. Le film affirme qu'il s'agit d'une « escroquerie » visant à retirer le contrôle des terres aux agriculteurs pour le confier au gouvernement, ce qui fait écho à un programme mondial plus large visant à consolider la production alimentaire sous le contrôle d'entreprises ou de gouvernements.
Application d'un insecticide sur une plantation d'agrumes à Bakersfield, en Californie. (Image : David Bartels, USDA)
L'histoire aux États-Unis n'est pas très différente. Le documentaire se concentre sur la Californie et le Colorado, qui sont les meilleurs exemples de la façon dont les agriculteurs sont contraints de cesser leurs activités. En Californie, les politiques environnementales ont rendu l'agriculture de plus en plus difficile. D'ici à 2030, l'État prévoit de placer 30 % de ses terres sous le contrôle du gouvernement. Dans le documentaire, les agriculteurs expriment leurs inquiétudes : « Soit nous possédons la propriété, soit nous sommes la propriété »
L'une des principales questions soulevées est l'utilisation abusive de la législation environnementale, telle que la loi sur les espèces menacées, pour mettre un terme aux activités agricoles et aux projets de développement. La destruction des barrages, censée protéger le saumon Coho, est citée comme un exemple de l'utilisation de l'environnement comme outil politique plutôt que comme solution pratique. Les agriculteurs et les éleveurs perdent l'accès à leur propre eau et, comme le souligne le documentaire, cela a moins à voir avec la protection des poissons qu'avec le contrôle des terres et des ressources.
L'effondrement du secteur agricole du Sri Lanka est un avertissement brutal de ce qui peut arriver lorsque des programmes environnementaux sont poursuivis sans tenir compte de leurs implications pratiques. Afin de passer à une agriculture 100 % biologique, le gouvernement du Sri Lanka a interdit l'utilisation de pesticides et d'engrais, ce qui a déclenché une crise économique et agricole de grande ampleur. Le documentaire décrit comment cette politique, défendue par des ONG et des groupes de défense de l'environnement, a entraîné une réduction drastique des rendements agricoles – jusqu'à 80 % dans certains cas – rendant le pays dépendant des importations et provoquant une famine généralisée et une ruine économique.
Le Sri Lanka, qui était autrefois un pays avec un excédent alimentaire, est aujourd'hui confronté à des pénuries alimentaires, à la montée en flèche des prix du carburant et à une économie au bord de l'effondrement. Le documentaire fait le lien entre cette crise et le programme de développement durable mis en place par les Nations Unies et le Forum Économique Mondial, et met en garde contre le fait que des politiques similaires pourraient conduire à des résultats analogues dans d'autres pays.
Au fond, « No Farmers, No Food » traite de la bataille pour le contrôle de l'approvisionnement alimentaire mondial. Le documentaire affirme que les politiques environnementales, bien qu'apparemment axées sur la durabilité, visent en réalité à consolider le pouvoir, que ce soit en prenant les terres des agriculteurs aux Pays-Bas, en limitant l'agriculture aux États-Unis ou en paralysant l'agriculture au Sri Lanka. Le film tire la sonnette d'alarme : si les petits agriculteurs continuent d'être évincés au profit de méga-fermes d'entreprises et de terres contrôlées par le gouvernement, les pénuries alimentaires ne feront que s'aggraver, entraînant une hausse des prix et une augmentation de la faim.
Le film aborde également l'idée que l'avenir de l'alimentation pourrait consister à promouvoir les régimes à base d'insectes comme solution aux pénuries alimentaires mondiales, une perspective qui, selon le film, fait partie d'un plan plus vaste visant à priver les gens de leur autonomie en matière de choix alimentaires.
Le documentaire conclut en soulignant l'importance de soutenir les agriculteurs et de comprendre les forces politiques mondiales qui contribuent à la crise alimentaire actuelle.
Les agriculteurs sont l'épine dorsale de la production alimentaire, et sans eux, il n'y a pas de nourriture. Le titre du film, « No Farmers, No Food », est à la fois un avertissement et un cri de ralliement. Alors que le monde est confronté à la hausse des prix des denrées alimentaires et à la diminution des ressources, le documentaire appelle à une plus grande prise de conscience des politiques qui sont à l'origine de ces crises et exhorte les spectateurs à se tenir aux côtés des agriculteurs pour protéger l'avenir de la production alimentaire.
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* Michelle Miller, la « Farm Babe », est une agricultrice, une conférencière et une écrivaine qui a travaillé pendant des années avec des cultures en rangs, des bovins et des moutons. Elle est convaincue que l'éducation est essentielle pour combler le fossé entre les agriculteurs et les consommateurs.
Source : Documentary review: A look at 2023's 'No Farmers, No Food' | AGDAILY
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