Willi : Il y a des jours où je me décourage...
Willi l'agriculteur*
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Hier était un de ces jours. D'abord l'étude de la conférence des évêques catholiques, ensuite les déclarations inqualifiables de Mme Ursula von der Leyen (CDU) et puis le soir, j'ai encore regardé l'émission de la chaîne ARD avec Mme Maria Furtwängler intitulée « La fin des insectes ».
Dans les trois cas, toujours les mêmes affirmations, toujours la même critique de l'agriculture conventionnelle et la célébration de l'agriculture biologique, qui est prétendument le salut du monde.
Dans les trois cas, on interroge presque exclusivement des personnes qui disent plus ou moins clairement que « ça ne peut pas continuer comme ça ». On fait venir devant la caméra des scientifiques que presque personne ne connaît, mais qui sont extrêmes dans leurs déclarations (« Nous devons retirer tous les pesticides du système »).
Il est toujours question de « transformer l'agriculture », en oubliant qu'il s'agit d'une transformation des agriculteurs. Les personnes travaillant dans l'agriculture sont totalement occultées, on discute par-dessus leur tête. Ou bien on montre l'agriculteur écologique barbu en salopette et bottes en caoutchouc, ou bien l'agriculteur conventionnel au milieu d'une bandes fleurie qui montre « qu'il est heureusement possible de faire autrement ». Tous les autres agriculteurs sont indirectement présentés comme stupides ou malveillants.
Ce qui me décourage tant, c'est que tant les Églises qu'une politicienne de la CDU comme Mme Ursula von der Leyen soufflent actuellement dans la même trompette que les ONG depuis longtemps.
Jusqu'à présent, j'étais d'avis que le travail de relations publiques aurait un quelconque impact sur la société et les médias. Mais ce sont toujours les mêmes phrases qui sont répétées, les mêmes mensonges qui sont diffusés, les mêmes faux récits qui sont entretenus. Je suis également découragé par l'arrogance des Églises qui n'ont toujours pas compris qu'elles piétinent l'âme d'un groupe professionnel qui font partie de leurs derniers adeptes. Ne comprenez-vous pas que cela me décourage ?
Dimanche, pour la douzième fois, mon épouse et moi avons passé toute la journée à célébrer l'action de grâce à l'église. Les jours précédents ont été consacrés à la préparation. J'ai fait 18 tournées avec notre tracteur de collection et les enfants à la fête. Et à chacune de ces tournées, je me suis demandé pourquoi je faisais encore cela. La réponse : parce que les gens sont importants pour moi. J'ai donné mon avis au curé avant. Il m'a compris et ne comprend pas non plus ce que ses supérieurs font là. Le fait que les Églises soient plus vertes que les Verts vaut d'ailleurs pour les deux confessions.
Dans mon engagement pour l'action de grâce, j'ai un peu l'impression d'être un clown de récréation dont le travail est volontiers accepté. Une fois par an, le travail des agriculteurs est loué dans des «discours du dimanche » proverbiaux, mais le reste de l'année, on ne nous remarque pas – dans le meilleur des cas. Dans la plupart des cas, notre travail est critiqué sans que l'on propose des alternatives ou des solutions. Cela aussi me décourage, mais parfois aussi me met en colère.
Pour la grande majorité des lecteurs, la fête des moissons sera célébrée dimanche prochain. Les Églises se sont approprié cet événement et en offrent le cadre extérieur. Le travail pour la fête est souvent pris en charge par des femmes rurales, les fruits sur l'autel proviennent de leur propre champ ou jardin et sont mis à disposition gratuitement. Cela va de soi. (Pourquoi en fait ?)
Peut-être que cette année, nous mettrons une croix verte** avec nous à l'autel et que nous parlerons avec les ecclésiastiques de ce que fait l'Eglise officielle avec les agriculteurs.
Et en ce qui concerne Ursula von der Leyen de la CDU : il existe des moyens de lui faire comprendre que ses déclarations sont une gifle pour nous, les agriculteurs.
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* Source : Es gibt Tage, da bin ich mutlos... - Bauer Willi
** Willi l'agriculteur avait lancé une opération de protestation consistant à planter des croix vertes dans les champs, à la vue du public. Je regrette qu'il n'y ait pas eu de concertation européenne pour l'étendre à l'ensemble des 27.