Pseudo-scandale « Bonus Eventus » : pathétiques Reporters sans Frontières
Extrait du « Global Biotech Snapshot » de v-Fluence » (« Bonus Eventus ») du 2 octobre 2024. Le communiqué de RSF est bien mentionné.
Le « dossier » à charge contre v-Fluence (Bonus Eventus) et l'« agrochimie » est vide. Néanmoins, Reporters sans Frontières a cru bon de produire un communiqué de presse assassin. Manifestation pavlovienne de soutien à un journaliste (et une non-journaliste) ou contribution à l'attaque sournoise contre v-Fluence ?
On l'aura compris à la lecture des articles du Monde de M. Stéphane Foucart – « Révélations sur le fichage à grande échelle de personnalités gênantes pour l’industrie agrochimique » ; « Plongée dans la boîte noire de la propagande mondiale en faveur des pesticides » ; « Entre influence et désinformation, comment l’administration Trump a tenté de torpiller le pacte vert européen » : le dossier de Lighthouse Reports est vide.
Et à la lecture des articles de ce blog – notamment la formidable analyse de M. David Zaruk, « Campagnes désespérées au sujet d'un prétendu espionnage pour des industriels - Quelle est la stratégie militante derrière l'enquête sur une petite société de conseil ? » – on comprend aussi que cette manœuvre offre de belles opportunités de gesticulation, de désinformation et de manipulation des opinions.
Reporters sans Frontières nous en livre un bel exemple – de sa propre initiative ou sur sollicitation plus ou moins appuyée, et peut-être à l'insu de son plein gré.
Le titre est un coup de massue : « Fichage et dénigrement des journalistes environnementaux : RSF dénonce les pratiques honteuses de l’agrochimie ».
Toute ressemblance avec un des titres de M. Stéphane Foucart n'est évidemment pas fortuite.
(Source)
En chapô et en résumé :
« À la suite de l’enquête journalistique publiée le 27 septembre “Bonus eventus files” par plusieurs médias internationaux, Reporters sans frontières (RSF) dénonce la collecte et l’utilisation d’informations personnelles de journalistes environnementaux pour alimenter des campagnes de dénigrement conduites par l’industrie phytosanitaire. L’organisation appelle les autorités compétentes à ouvrir au plus vite une enquête judiciaire sur ces pratiques scandaleuses menées par une entreprise privée américaine. »
Ces gens ont-ils vérifié ? Se sont-ils renseignés ? Visiblement non.
Ils auraient pu apprendre par M. David Zaruk – ou tout simplement par une élémentaire recherche sur Internet – que « la journaliste d'investigation américaine Carey Gillam, autrice de nombreux articles et de plusieurs essais sur l’industrie phytosanitaire, notamment pour The Guardian et The New York Times » n'est pas journaliste...
Lighthouse Reports serait un « média d'investigation »...
Comme Mme Carey Gillam, M. Stéphane Foucart prend la position victimaire :
« Selon Stéphane Foucart, journaliste pour Le Monde dont les articles sont régulièrement pris pour cible, les informations diffusées par cette plateforme sont utilisées pour dénigrer des études scientifiques solides ainsi que leur traitement journalistique, à l’image d’une étude récemment publiée établissant un lien entre les pesticides et la surmortalité infantile. "Ces attaques sont ensuite massivement relayées sur les réseaux sociaux pour saper la confiance du public envers des travaux scientifiques reconnus", a-t-il témoigné auprès de RSF. »
Reporters Sans Frontières serait bien en peine d'étayer ces allégations.
Enfin... pas la première... mais il y a une bonne raison à cela.
Quant à la fameuse étude – qui est censée figurer parmi les « travaux scientifiques reconnus » –, elle a notamment été critiquée par un certain Philippe Stoop, relayé par un certain André Heitz, dans « Les chauves-souris, la mortalité infantile, et votre neveu écologiste ».
Ils doivent cependant reconnaître humblement que l'article n'a pas fait un effet bœuf, tout comme l'article de Mme Géraldine Woessner dans le Point. Alors, question « saper la confiance du public »... relais massifs sur les réseaux sociaux... Reporters sans Frontières ne pouvait pas ignorer ce fait – il suffit d'une simple recherche sur Internet, le b.a-ba du métier de journaliste ou de reporter.
Mais tiens donc ! Deux des quatre personnages « épinglés » par M. Stéphane Foucart dans son deuxième article...
Au fait, que pense Reporters sans Frontières de cette instrumentlisation du pseudo-scandale « Bonus Eventus » pour, en quelque sorte, ficher des acteurs du monde médiatique qui se penchent occasionnellement ou régulièrement sur les écrits de M. Stéphane Foucart (et d'autres) ?
Ce n'est pas la première fois. Son « Les Gardiens de la Raison » co-écrit avec Mme Stéphane Horel et M. Sylvain Laurens a donné lieu à quelques réponses bien senties.
Concluons sur les mâles propos de M. Arthur Grimonpont, responsable du bureau enjeux globaux de RSF :
« Ces pratiques de fichage et de diffusion de rumeurs susceptibles de porter atteinte à l’intégrité de journalistes ne devraient en aucun cas pouvoir prospérer dans un État démocratique. Une enquête approfondie doit être menée afin de traduire en justice tous ceux qui sont impliqués dans ces atteintes scandaleuses à la vie privée et à la réputation des journalistes environnementaux. Ces techniques de manipulation dans le but d’influencer le débat public constituent une attaque directe contre le droit du public à une information fiable et indépendante. »
Il faut donc une « enquête approfondie » sur des faits qui sont allégués sur le mode... certain.
C'est le style « Procès de Moscou »...
Mais on voit mal comment cela pourrait se réaliser, la petite entreprise incriminée étant aux États-Unis d'Amérique. Quoique : les mouvances activistes sont d'une grande imagination et bénéficient de très généreux soutiens.
Il faut dès lors se poser la question de l'objectif de ce communiqué de presse.
Est-ce une manifestation pavlovienne de soutien à un journaliste (et une non-journaliste) jouant de la posture victimaire ?
Ou est-ce une contribution à l'attaque sournoise contre v-Fluence ?
C'est sans doute les deux. Mais – au vu de la reprise sans recul ni esprit critique du narratif du consortium qui se compose de fondations pourvoyeuses de généreux financements, d'une activiste et d'avocats prédateurs états-uniens, d'une stichting néerlandaise et de journalistes, et sans le moindre égard pour la réponse de v-Fluence à Lighthous Reports – il y a tout lieu de croire que la contribution est assumée.