Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Les menteurs derrière la manipulation des médias - Comment des militants se font passer pour des journalistes afin de tromper le public

1 Octobre 2024 Publié dans #critique de l'information, #Activisme, #Bonus Eventus, #Risk-monger (David Zaruk)

Les menteurs derrière la manipulation des médias

 

Comment des militants se font passer pour des journalistes afin de tromper le public

 

David Zaruk, The Firebreak*

 

 

Ma note : Cet article a été publié le 23 septembre 2024, juste avant la grande offensive de Lighthouse Reports et Cie contre v-Fluence (Bonus Eventus) – voir sur ce blog : « La paille de v-Fluence et M. Jay Byrne... et la poutre de M. Stéphane Foucart et le Monde ». Quasiment prémonitoire !

 

 

Pourquoi la plupart des articles des médias sur les industries innovantes et de recherche les dépeignent-ils comme des menteurs, des corrompus et des irresponsables ? Si la moitié des articles publiés par des groupes de presse comme le New York Times, le Washington Post ou le Guardian étaient vrais, toutes les industries et toutes les entreprises devraient être interdites. Et c'est bien l'intention des militants qui se font passer pour des journalistes pour rédiger sans relâche ces attaques cinglantes, publiées sans contrôle éditorial et amplifiées par les réseaux de médias sociaux de leurs ONG. Ils façonnent le récit au nom des groupes d'intérêt qui financent leurs campagnes et le public est trompé par ces hypocrites menteurs qui lui font croire qu'il s'agit d'information. C'est un cancer qui tue nos médias et qui est toléré quotidiennement.

 

Le Firebreak a vu des documents démontrant la façon dont ces activistes se font passer pour des journalistes, la façon dont ils essaient de tromper et la façon dont ils essaient de déformer l'information pour la faire correspondre à leurs petits récits de haine. Après ce premier exposé, je suivrai les publications de ces activistes anti-industrie qui lancent des campagnes de peur à partir de rien, et je montrerai comment ils mentent ouvertement, répandent des peurs inutiles et font preuve d'une absence totale d'intégrité. J'examinerai également les motivations des groupes d'intérêt qui financent ces activistes se faisant passer pour des journalistes, la manière dont ils tentent de dissimuler leurs sources de financement et la façon dont les groupes de médias sont complices de ces opérations.

 

Tout a commencé par un courriel envoyé le mois dernier.

 

 

Étant donné qu'il n'y avait aucune clause de non-responsabilité juridique dans la signature (il n'y avait pas de signature), je comprends que je suis libre de distribuer ce courriel.

 

 

L'opportunité de l'omission

 

Margot Gibbs a fait un certain nombre d'omissions critiques dont tout journaliste professionnel sait qu'elles vont à l'encontre de toutes les normes d'intégrité journalistique.

 

  • Elle n'a fourni aucune information sur son organisation, son accréditation et son client pour ce projet (se contentant d'un lien général vers un site web opaque). En fait, Lighthouse Reports n'est pas un groupe de médias, mais une ONG financée par un large éventail de fondations politiquement actives.

 

  • Margot a commodément omis de mentionner le groupe d'intérêt qui a confié ce travail à Lighthouse Reports. Cette entité rédige des rapports pour des clients coordonnateurs tels que les ONG anti-industrielles, Greenpeace et Corporate Europe Observatory. Il est important que la personne faisant l'objet de l'enquête soit consciente du parti pris sous-jacent et des motivations de la campagne qui sous-tendent la recherche.

 

  • Mme Gibbs n'a pas communiqué l'ordre du jour préétabli de la réunion, ni sur ce qui était en fait une « enquête » d'un an, bien financée, basée sur de multiples demandes au titre de la loi sur la liberté de l'information (par lesquelles Lighthouse Reports cherchait à exposer l'influence présumée des relations publiques de l'industrie chimique sur les agences gouvernementales).

 

  • Elle n'a fourni aucune information sur le financement de ce « rapport d'enquête ». Comme les « enquêteurs » travaillent avec des chercheurs aux États-Unis, en Europe et en Afrique, et qu'ils sont prêts à parcourir une bonne distance pour une interview, il est clair qu'ils ont beaucoup d'argent. Lighthouse Reports a également engagé Stéphane Foucart, du journal Le Monde, pour ce rapport, et il est de notoriété publique qu'il lui en coûterait probablement beaucoup d'argent pour faire quoi que ce soit pour quelqu'un d'autre que lui-même [ma note : au vu de ce qu'il a produit, ce n'est pas le cas]. Nous reviendrons sur les groupes d'intérêt qui ont financé cette enquête dans un prochain article.

 

La transparence est importante dans le monde des médias et Margot Gibbs n'a pas respecté cette règle dans son courriel d'introduction.

 

 

Une litanie de mensonges

 

Margot Gibbs a proféré un certain nombre de mensonges éhontés dont tout journaliste professionnel sait qu'ils vont à l'encontre de toutes les normes d'intégrité journalistique.

 

  • Elle a qualifié Carey Gillam de journaliste. Carey travaille actuellement pour une ONG américaine de lobbying activiste, l'Environmental Working Group, où elle participe aux campagnes anti-pesticides et aux campagnes de chimiophobie. Auparavant, elle était chercheuse à l'ONG anti-industrie US Right to Know, où elle était de connivence avec les cabinets d'avocats américains qui poursuivaient Monsanto dans les affaires de glyphosate. Elle n'est plus journaliste professionnelle depuis 2015, date à laquelle elle a perdu son emploi chez Reuters après avoir écrit de nombreux articles propageant les fausses affirmations des activistes et des avocats sur Monsanto, les OGM et les pesticides, articles qui ont été sévèrement critiqués par la communauté académique comme étant « non fondés, biaisés et alarmistes ».

 

  • Margot a tenté de renforcer cette tromperie en mettant Carey en copie dans l'e-mail avec l'adresse e-mail guardian.com. Mme Gillam a contribué par le passé à des articles du Guardian qui ont été financés par des groupes d'intérêt (via guardian.org), mais elle n'est pas correspondante du Guardian. J'ai vu quatre courriels avec le compte de messagerie guardian.com de Carey, et le fait que Mme Gillam ne l'ait pas corrigé implique qu'elle était elle-même complice de ce mensonge.

 

Imaginez que le destinataire de ce courriel ne sache pas que Carey Gillam a en fait été achetée et payée par une ONG militante financée par les groupes de marketing du bio multimilliardaires et les avocats spécialisés dans les recours collectifs qui récoltent des centaines de millions de dollars de bénéfices et d'honoraires grâce aux allégations anti-OGM et anti-pesticides que son ONG promeut. Mme Gillam et l'EWG ont démontré à maintes reprises leur volonté de dire et de faire tout ce qu'il faut pour interdire les semences biotechnologiques et les produits phytosanitaires. Si telle est l'approche trompeuse adoptée par les journalistes de Lighthouse Reports pour contacter les personnes qu'ils cherchent à interviewer, devrions-nous croire tout ce que cette organisation pourrait publier ? Il s'agit d'une épave éthique qui n'a aucune notion d'intégrité journalistique.

 

La vérité est importante dans le monde des médias et Margot Gibbs n'a fait preuve d'aucun respect à cet égard dans son courriel de présentation.

 

Très franchement, le journalisme légitime ne s'engage pas dans des « enquêtes » payées par des donateurs non divulgués avec des conflits d'intérêts évidents pour soutenir les préjugés et les fausses affirmations de ces donateurs comme prémisses de leurs reportages. Il n'en faut pas plus pour que les observateurs concluent que Carey Gillam et Margot Gibbs ne sont pas des journalistes légitimes. Mais qu'en est-il des normes d'intégrité du Guardian ?

 

 

Une lutte acharnée

 

Au-delà des questions d'intégrité, le sujet de leur « rapport d'enquête » lui-même est risible dans la mesure où ils essaient de créer un homme de paille pour de nouvelles campagnes de haine activistes. L'organisation qui fait l'objet de l'enquête est un petit groupe qui fournit des services de recherche et de suivi de l'actualité. Autrefois, nous appelions cela des « coupures de presse » – ce que tous les cadres trouvaient sur leur bureau le matin, les informant des nouvelles importantes pour eux à cette date. Il s'agit d'un élément fondamental de ce que l'on appelait autrefois la gestion des connaissances, mais qui relève aujourd'hui du simple bon sens.

 

L'organisation étudiée se contente de parcourir les nouvelles, de classer les articles par thèmes et d'envoyer des courriels aux abonnés (c'est ainsi qu'elle se finance). Dans un autre courriel, Margot Gibbs a tenté de présenter les abonnés à ce service comme des « membres » (comme s'ils faisaient partie d'une sorte de cabale internationale), ce qui montre à quel point elle est mal informée (ou peut-être, une fois de plus, simplement trompeuse). Je suis moi-même abonné à ce service pour essayer de me tenir au courant de toutes les nouvelles sur certains thèmes (qui peuvent atteindre des milliers d'articles), mais pour être tout à fait honnête, ce service est déprimant. L'écrasante majorité des nouvelles qu'ils suivent et rapportent sont négatives à l'égard de la science et de l'innovation.

 

Quel est donc l'objectif de Lighthouse Reports ? Vont-t-ils essayer de présenter ce service de veille comme un groupe de pression ? Vont-ils essayer de dire qu'envoyer des liens vers des articles du domaine public, c'est essayer de trafiquer les informations (même si 98 % d'entre elles sont négatives pour l'industrie) ? Margot, Carey et Stéphane sous-entendent-ils qu'il n'est pas bon que les gens sachent ce que ces militants essaient publiquement de dire et de faire ? Ou peut-être s'agissait-il simplement de harceler le directeur du service de veille avec une liste implacable de demandes d'accès à l'information et de harcèlement de leurs anciens employés, clients et autres personnes cherchant en vain à déterrer des saletés.

 

Je ne vois pas d'histoire significative ici, mais je soupçonne l'organisation mystérieuse qui a engagé Lighthouse Reports pour rédiger son matériel de campagne de n'être intéressée que par quelques mots : industrie, Monsanto, Lobbying... Les articles haineux tomberont alors de leurs couteaux comme du beurre fondu [ma note : la preuve en France!].

 

 

Post-scriptum : Carey Gillam

 

Carey a perdu son emploi chez Reuters en 2015 pour de bonnes raisons. Son journalisme était biaisé et son comportement sociopathique. Reuters doit défendre son intégrité journalistique, un concept qui est apparemment complètement étranger à Mme Gillam. Plutôt que d'utiliser cette expérience pour apprendre de ses erreurs, Carey Gillam a consacré les neuf dernières années à se venger de l'entreprise qu'elle accuse d'être à l'origine de son licenciement. Une personne vraiment troublée.

 

 

Source : The Real Truth about Health (La vraie vérité sur la santé)

 

 

Ce qui est méprisable d'un point de vue journalistique, ce sont les tactiques circulaires utilisées par Carey Gillam pour induire systématiquement les gens en erreur. Elle publiera probablement plusieurs articles sur ce sujet dans le Guardian, en essayant de susciter la peur et l'indignation habituelles à partir de rien [ma note : c'est fait ! « Revealed: the US government-funded ‘private social network’ attacking pesticide critics » (Révélation : le « réseau social privé » financé par le gouvernement américain qui s'attaque aux critiques des pesticides)]. Elle amplifiera ensuite ces affirmations fallacieuses par l'intermédiaire de l'organe de presse de l'ONG qui l'emploie et dans sa série de livres et de films « documentaires » destinés à promouvoir les programmes d'intérêt particulier de ses bailleurs de fonds [ma note : c'est fait en partie : voir par exemple « Defend or be damned” – How a US company uses government funds to suppress pesticide opposition around the world » (« défendre ou être damné » – Comment une entreprise américaine utilise des fonds publics pour supprimer l'opposition aux pesticides dans le monde entier)]. Mme Gillam étayera ses arguments en citant les réimpressions de sa propre « publication » sous les logos Lighthouse Reports, Le Monde et Guardian, en prétendant qu'il s'agit de faits étayant ses affirmations de conspiration trompeuses, bien que circulaires.

 

Le public pensera qu'il s'agit de journalisme et qu'elle présente des informations factuelles. Elle ne révélera pas les tactiques sournoises qu'elle et Margot Gibbs ont utilisées pour recueillir des informations, ni les mensonges et les tromperies au nom des groupes d'intérêt qui « paient son loyer » trois fois par le biais :

 

  • de son salaire à l'Environmental Working Group pour lequel elle fait du lobbying ;

 

  • des sommes non divulguées versées à Lighthouse Reports par de sombres groupes d'intérêt conseillés par des donateurs qui se cachent derrière des fonds tels que la Oak Foundation ; et

 

  • de tout ce que le Guardian peut donner à Mme Gillam par l'intermédiaire de l'un des nombreux groupes qui ont fait don de plus de 200 millions de dollars au site theguardian.org pour qu'il publie des articles consacrés à leurs campagnes.

 

Carey ne semble pas comprendre qu'elle ne peut pas être une lobbyiste rémunérée pour une ONG militante et se prétendre journaliste. Elle détruit la réputation du journalisme et insulte les milliers de personnes qui s'engagent à rapporter les faits de manière impartiale et respectueuse. L'audace de Mme Carey serait comparable à celle d'un directeur d'une entreprise chimique qui tenterait de revendiquer le titre de « journaliste » tout en écrivant des articles et en prétendant être neutre.

 

Ce qui est triste, c'est que contrairement à l'assaut médiatique bien orchestré que ses articles peuvent susciter, trop peu de gens liront ce récit de Substack sur ce qui se passe derrière le rideau et sur la manière dont le public est trompé par des activistes zélotes rusés et sans éthique qui n'hésitent pas à répandre des mensonges et à faire du mal aux autres. Mon article sera bloqué par ceux qui ont présélectionné ce qu'ils choisissent de croire comme un fait avéré et aucun grand groupe médiatique ne le lira avant de choisir de publier l'article d'attaque vengeur de Carey Gillam sans une once d'examen éditorial.

 

Évidemment, le comble de l'hypocrisie, c'est que les articles pour lesquels Carey Gillam a été si bien payée, tout en prétendant être journaliste, portent sur la manière dont l'industrie tenterait de tromper les médias et le public. Carey, en plus de tout le reste, est une hypocrite délirante.

 

_____________

 

* Source : The Liars Behind Media Manipulation - by David Zaruk (thefirebreak.org)

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article