L'autosuffisance diminue : l'Allemagne produit-elle encore suffisamment de viande ?

6 Octobre 2024 Publié dans #Allemagne, #Economie, #Elevage, #Alimentation

L'autosuffisance diminue : l'Allemagne produit-elle encore suffisamment de viande ?

Anna-Maria Buchmann, AGRARHEUTE*

Les chiffres du premier semestre 2024 le montrent : pour une espèce animale, l'Allemagne est dépendante des importations.

L'Allemagne a-t-elle assez de viande pour subvenir à ses besoins ? La réponse est : cela dépend de l'espèce animale. C'est ainsi que se présente actuellement la situation de l'approvisionnement.

Globalement, nous sommes bien approvisionnés en viande en Allemagne, car le taux d'autosuffisance (production/consommation), toutes espèces confondues, est de 120 pour cent (situation en 2023). Mais il a baissé de 3,7 points de pourcentage par rapport à l'année précédente. La situation est toutefois différente pour les différentes sortes de viande. Découvrez où nous dépendons de la viande étrangère – et où nous n'en avons pas besoin.

Volaille, porc et bœuf : voici la quantité de viande que l'Allemagne importe

Les Allemands consomment nettement plus de viande de volaille que les agriculteurs locaux n'en produisent. L'excédent d'importation pour le premier semestre 2024 s'élève à 128.550 tonnes, selon les derniers chiffres de l'Office Fédéral de la Statistique (Destatis). L'importation de 329.400 tonnes de viande de volaille et d'abats a été compensée par une exportation de près de 200.900 tonnes.

La situation est très différente pour la viande de porc. L'Allemagne a importé 322.200 tonnes de viande de porc fraîche, réfrigérée et congelée au cours du semestre sous revue. Les exportations se sont élevées à environ 609.400 tonnes. Cela donne un excédent d'exportation d'un peu plus de 287.100 tonnes. Malgré les nombreux éleveurs de porcs qui abandonnent, l'Allemagne est toujours (en 2023) le deuxième producteur de viande de porc en Europe.

La situation est relativement équilibrée pour la viande bovine. Au cours du premier semestre 2024, 124.600 tonnes de produits frais, réfrigérés ou congelés ont été exportées. Parallèlement, l'Allemagne a importé 150.600 tonnes. Il en résulte un excédent d'importation modéré d'environ 26.000 tonnes.

Voici comment le bilan de la viande a évolué

Par rapport au premier semestre 2023, les quantités exportées et importées ont peu évolué. Sur le long terme, la situation est différente. En 2021 et 2020, l'excédent d'exportation de viande de porc était encore bien plus élevé qu'aujourd'hui, avec 484.300 tonnes et 453.700 tonnes respectivement. Le fait que la Chine ait décrété l'arrêt des importations de viande de porc allemande et que de nombreux éleveurs de porcs cessent leur activité se fait sentir. Pour la viande de volaille, l'excédent d'importation a augmenté de 39.800 tonnes par rapport à 2022. La raison : cette viande est de plus en plus appréciée.

Les Allemands mangent de plus en plus de viande de volaille – des importations sont nécessaires

Le fait est que ce n'est pas seulement la production qui a changé, mais aussi la consommation de viande des Allemands. Les données du BMEL montrent que l'année dernière, les Allemands ont mangé moins de viande de porc et de bœuf que l'année précédente. Même à long terme, la consommation est ici en baisse.

La situation est différente pour la viande de volaille : La consommation ne cesse d'augmenter. Si l'Allemand moyen mangeait encore 11,6 kg de viande de volaille il y a dix ans, la quantité est passée à 13,1 kg en 2023 selon des chiffres provisoires.

En conséquence, la production nationale de viande de volaille a elle aussi extrêmement augmenté au cours des 20 dernières années. Entre 2002 et 2022, la production est passée de 1 million de tonnes de poids de carcasse à près de 1,8 million de tonnes, ce qui représente presque le double. L'Allemagne est ainsi le quatrième plus important producteur de viande de volaille de l'UE – derrière la Pologne, la France et l'Espagne.

Avec du matériel de BMEL, Destatis, AgE

_____________

* Rédactrice junior crossmedia.

Anna-Maria Buchmann travaille depuis mars 2024 comme rédactrice junior dans les rubriques « Marché et prix », « Exploitation et gestion » et « Politique et société » au sein de la rédaction d'AGRARHEUTE. Auparavant, elle a étudié « l'agriculture écologique et la commercialisation » à l'école supérieure de développement durable d'Eberswalde, où elle a obtenu un bachelor. Parallèlement à ses études, elle a soutenu la rédaction d'AGRARHEUTE à partir d'août 2021 en tant qu'assistante étudiante et a également fait partie de l'équipe de direction du blog étudiant de son département à l'université. Elle a acquis de l'expérience pratique dans l'agriculture dans le cadre d'une FÖJ [année écologique volontaire] en France dans l'élevage laitier et la culture maraîchère ainsi que lors d'autres stages dans des exploitations agricoles en Allemagne.