Chanter les bienfaits de l'agriculture de conservation des sols (sans labour) !
Shuichi Tokumoto, Réseau Mondial d'Agriculteurs*
Pour se faire entendre, il faut parfois chanter.
C'est pourquoi j'ai créé ce qui pourrait être la première vidéo de musique rock au monde sur l'agriculture de conservation des sols (sans labour).
Grâce au pouvoir de la musique, j'espère faire connaître cette technologie importante, qui peut aider les agriculteurs comme moi à produire plus de nourriture que jamais, tout en respectant l'environnement et en s'inscrivant dans une démarche de développement durable.
La chanson elle-même est une célébration de l'agriculture de conservation des sols et la vidéo est un pur divertissement, me mettant en scène debout sur un gros tracteur bleu, chantant et jouant d'une guitare électrique rouge.
Je pense que la musique est entraînante.
C'était un plaisir de l'enregistrer, mais ce projet a aussi un objectif sérieux, qu'il transmet par sa narration. Il raconte l'histoire d'un agriculteur japonais qui est épuisé de faire les mêmes vieilles choses de la même manière – et il est tellement fatigué qu'il tombe littéralement la tête la première dans une rizière boueuse.
C'est un symbole de l'agriculture japonaise, qui possède de nombreux atouts ancrés dans les traditions, mais qui résiste également au changement, même lorsque celui-ci est bénéfique. Les agriculteurs s'adaptent en permanence et bénéficient constamment de l'innovation, mais les agriculteurs japonais ont peut-être plus à gagner que la plupart d'entre eux.
Nous devons penser différemment, et cela peut signifier essayer de transmettre sous de nouvelles formes de médias, y compris des vidéos musicales.
Dans ma ferme au Japon, je cultive du riz, des haricots azuki et du sarrasin. Je suis agriculteur par choix, ce qui signifie que je suis venu à l'agriculture à l'âge adulte plutôt que d'avoir grandi avec elle. Mon parcours et mes carrières sont diversifiés : pompier, auteur-compositeur, interprète et directeur d'une société d'informatique. Je suis toujours à la recherche de nouvelles idées, et j'en ai beaucoup pour sortir l'agriculture japonaise de l'ornière.
C'est pourquoi j'ai fondé le Réseau Japonais des Cultures Biotechnologiques. Je souhaite faire connaître à mes collègues agriculteurs les cultures génétiquement modifiées qui ont amélioré la productivité dans tant d'autres pays. Je veux aussi qu'ils voient d'un bon œil les cultures génétiquement modifiées qui sont si prometteuses pour les années à venir. L'édition de gènes dans l'agriculture représente le type de réflexion prospective et d'avancée technologique dont notre monde a besoin pour s'adapter à un climat changeant et à une population croissante qu'il faut nourrir.
L'agriculture de conservation des sols est une autre technologie dont le succès ne se dément pas et qui doit être partagée. Elle est à la fois simple et révolutionnaire. Les agriculteurs qui ne la pratiquent pas doivent simplement en entendre parler et décider si elle a du sens pour leur exploitation.
J'ai découvert l'agriculture de conservation des sols pour la première fois lors d'une visite en Argentine l'année dernière en tant que membre du Réseau Mondial d'Agriculteurs (Global Farmer Network), dans le cadre d'un forum dont l'objectif était d'aider les agriculteurs du monde entier à échanger des informations et des idées. Au fur et à mesure que j'en apprenais davantage sur le sujet, je me disais : il faut que les agriculteurs japonais en entendent parler.
Le grand avantage de la culture sans labour est qu'elle protège le sol. Plutôt que de le déchirer pour semer des graines et détruire les mauvaises herbes, elle le perturbe le moins possible. Cette approche protège contre l'érosion, favorise la biodiversité et améliore la santé des cultures.
C'est pourquoi je l'ai immédiatement adoptée sur mon exploitation. Maintenant, je veux en parler autour de moi.
Les idées peuvent se répandre de plusieurs manières. Les agriculteurs peuvent parler. Ils peuvent lire des articles comme celui-ci. Ils peuvent aussi regarder des vidéos sur les réseaux sociaux.
Personne n'avait jamais tourné de vidéo musicale sur l'agriculture de conservation des sols. Je n'arrêtais pas de penser : pourquoi pas moi ? Je suis le candidat idéal, en tant qu'agriculteur qui comprend le semis direct et qui sait aussi écrire et enregistrer de la musique.
Nous avons tourné en février dans la ferme de Vicente Bissoni Neto, qui se consacre non seulement à la production de denrées alimentaires, mais aussi à la protection des forêts. Il vit au Brésil et, comme de nombreux agriculteurs brésiliens, il s'est mis à l'agriculture de conservation des sols il y a quelques années pour produire du maïs et du soja.
Nous avons commencé par une vidéo éducative de 20 minutes, sous forme de documentaire. Elle retrace ma visite à la ferme de Vicente et montre comment fonctionne la culture sans labour, avec un examen minutieux du sol, des machines et de l'ensemble des opérations. Voir comment cela fonctionne aide à comprendre.
Mais trêve de bavardages.
Je vous invite à regarder mon vidéoclip sur le semis direct et à contribuer à faire connaître la technologie du semis direct qui aide les agriculteurs comme moi à réduire leur impact sur l'environnement et à produire les aliments nutritifs dont nous avons tous besoin.
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* Shuichi Tokumoto produit du riz, des haricots et du maïs sur 110 hectares. Après avoir découvert les systèmes de cultures génétiquement modifiées et la nouvelle technologie d'enrobage des semences, il prévoit d'utiliser des pratiques durables pour cultiver des plantes génétiquement modifiées, en mettant l'accent sur une agriculture respectueuse de l'environnement. Il est directeur représentatif de l'Agricultural Corporation Tree & Norf Company.
Source : Singing the Benefits of No-Till Agriculture! – Global Farmer Network