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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Oser plus d'agriculture : Mme Von der Leyen a les agriculteurs en ligne de mire

20 Juillet 2024 Publié dans #Union Européenne, #Politique, #Politique agricole

Oser plus d'agriculture : Mme Von der Leyen a les agriculteurs en ligne de mire

 

Josef Koch, Bayerisches Landwirtschaftliches Wochenblatt, dans AGRARHEUTE*

 

 

© Foot : IMAGO / NurPhoto

La présidente réélue de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

 

 

Lors de son discours au Parlement Européen, Mme Ursula von der Leyen (CDU) a formulé des objectifs généraux en matière de politique agricole. Elle n'a certes pas convaincu tout le monde. Mais cela a suffi pour être réélue.

 

 

Mme Ursula von der Leyen est apparemment encore impressionnée par les manifestations massives des agriculteurs au printemps. Dans son discours de candidature à sa réélection en tant que présidente de la Commission Européenne, elle a eu aujourd'hui (18 juillet) à Strasbourg beaucoup plus de mots pour l'agriculture qu'il y a cinq ans.

 

C'est l'impression qu'ont eue plusieurs députés européens de longue date. Mme von der Leyen a promis de présenter une vision pour l'agriculture et l'alimentation au cours des 100 premiers jours de son mandat.

 

 

Une vision pour l'agriculture annoncée

 

En outre, une nouvelle réforme de la politique agricole de l'UE est également prévue au cours de son prochain mandat. Les milieux bruxellois attendent les premières propositions concrètes à ce sujet au plus tard à la mi-2025.

 

La réélue von der Leyen a formulé comme objectif que les agriculteurs soient récompensés pour leurs prestations environnementales supplémentaires. Elle n'a toutefois pas précisé si l'argent proviendrait principalement du budget de l'UE ou si les agriculteurs devraient participer au commerce des certificats climatiques.

 

Elle a également plaidé pour un renforcement des agriculteurs dans la chaîne de valeur ajoutée, afin qu'ils puissent obtenir des prix équitables pour leur travail. « Personne ne devrait être contraint de vendre de bons aliments à des prix inférieurs aux coûts de production », a formulé la responsable politique de la CDU comme objectif.

 

La présidente de la Commission souhaite poursuivre le processus de dialogue entamé avec le monde agricole. Elle a également évoqué la compétitivité des agriculteurs et de l'économie. Pour cela, comment pourrait-il en être autrement, la bureaucratie doit également être réduite.

 

 

Maintien des objectifs du Green Deal

 

Mme von der Leyen a toutefois souligné qu'elle ne souhaitait pas modifier les objectifs du Green Deal et a fait la promotion d'un plan européen d'adaptation au climat qui doit aider les États membres à se préparer et à planifier.

 

Afin de rendre l'UE climatiquement neutre d'ici 2050, la présidente veut ancrer un autre objectif intermédiaire dans la loi sur le climat. Il prévoit de réduire d'ici 2040 les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 90 pour cent par rapport à 1990.

 

Ces déclarations relativement générales ne sont pas surprenantes. Après tout, Mme von der Leyen était impatiente d'obtenir le plus de voix possible des autres groupes politiques, notamment des Verts et des sociaux-démocrates (S&D). C'est pourquoi elle n'a par exemple pas précisé si la future Commission reporterait la mise en œuvre du règlement européen sur les forêts.

 

 

Mme Singer a voté contre Mme von der Leyen

 

Mme von der Leyen n'a pas réussi à convaincre au moins les Freie Wähler. Les trois députés européens des Freie Wähler, dont l'agricultrice bavaroise Christine Singer, ont voté contre Mme von der Leyen.

 

Lors du vote à bulletin secret, Mme von der Leyen a obtenu 401 voix, soit la majorité. Il fallait au moins 361 voix.

 

 

« Le climat ne profitera pas du Green Deal »

 

Selon Mme Singer, la conception du Green Deal par la commission von der Leyen conduit à ce que « notre production, et donc la création de valeur, soit déplacée vers d'autres pays tiers. Notre climat n'en profitera malheureusement pas », a critiqué la députée européenne.

 

« Nous avons besoin d'un Green Deal qui ait un impact positif sur l'UE et nos conditions de vie ». Mme Singer a regretté l'absence d'une reconnaissance claire des mauvaises décisions et d'une réorientation pour atteindre les objectifs.

 

 

M. Häusling : les objectifs sonnent bien

 

Les Verts voient les choses différemment. Pour M. Martin Häusling, les objectifs agricoles formulés par Mme von der Leyen devant le Parlement ont l'air bons.

 

Il espère qu'un processus de dialogue constructif sera mis en œuvre et que l'association des agriculteurs ne sera pas absente, comme c'est le cas en Allemagne, lorsqu'il s'agira de passer à la mise en œuvre pratique.

 

« Les droits des agriculteurs dans la chaîne d'approvisionnement doivent être renforcés. Les agriculteurs ont besoin de prix équitables », a précisé M. Häusling.

 

L'écologiste est d'accord avec la nécessité d'un plan d'adaptation au changement climatique et d'une rémunération des agriculteurs pour les services environnementaux. « Nous jugerons Mme von der Leyen à l'aune de sa mise en œuvre », a annoncé M. Häusling.

 

 

La BBV [l'Union des Agriculteurs Bavarois] souhaite des déclarations plus claires sur le règlement relatif à la déforestation

 

Le président de la BBV pour l'Environnement et député européen Stefan Köhler a tout d'abord apprécié le fait que le discours de Mme von der Leyen et le débat qui a suivi aient abordé le thème de l'agriculture.

 

« J'ai pu retrouver de nombreux points du PPE dans le discours », a déclaré M. Köhler, même s'il aurait par exemple souhaité des déclarations plus claires concernant le règlement européen sur la déforestation.

 

 

L'Union des Agriculteurs Bavarois pose des exigences claires

 

Du point de vue de l'Union des Agriculteurs Bavarois (BBV), il y a maintenant en particulier quatre points concrets qui doivent être avancés par la Commission Européenne dans le sens d'une agriculture et d'une sylviculture fortes.

 

Le secrétaire général de la BBV, Carl von Butler, attend un report immédiat du règlement sur la déforestation et une révision fondamentale afin d'éviter un monstre bureaucratique massif qui menacerait sinon l'économie européenne à partir de 2025.

 

Il attend en outre un budget agricole nettement plus élevé dans le prochain cadre financier pluriannuel (CFP). La sécurité alimentaire doit être placée au centre de la politique agricole commune (PAC). Le secrétaire général insiste sur un moratoire sur les contraintes au niveau européen. Cela permettrait d'éviter de nouvelles contraintes bureaucratiques.

 

 

Appel à un commissaire européen à l'agriculture fort

 

« Il s'agit maintenant de mettre en place une Commission Européenne forte qui tienne davantage compte de l'agriculture et de la sylviculture et de leurs intérêts. Un signal dans ce sens serait par exemple de prévoir le futur commissaire à l'agriculture comme vice-président de la Commission », a déclaré M. von Butler.

 

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* Source : Mehr Landwirtschaft wagen: Von der Leyen hat die Bauern im Blick | agrarheute.com

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