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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Les médias et moi : améliorer les sols pour améliorer l'agriculture

28 Mai 2024 Publié dans #Agronomie

Les médias et moi : améliorer les sols pour améliorer l'agriculture

 

Henry I. Miller, ACSH*

 

 

Image : Michi S de Pixabay

 

 

Lors d'une récente conversation radiophonique avec M. John Batchelor sur CBS Eye on the World, nous avons discuté du besoin d'azote des plantes, de l'utilisation d'engrais et du potentiel du génie génétique pour maintenir la productivité agricole et réduire les effets néfastes sur l'environnement.

 

 

J'ai commencé par expliquer le rôle de l'azote dans la croissance des plantes, en particulier le partenariat intelligent que les légumineuses comme les pois et le soja entretiennent avec des bactéries fixatrices d'azote appelées Rhizobia. Cependant, la culture de plantes non légumineuses nécessite souvent l'utilisation d'engrais chimiques, qui ont leurs propres inconvénients.

 

Les engrais chimiques, qui sont principalement dérivés du pétrole [ma note : pour les engrais azotés], présentent des inconvénients pour l'environnement et contribuent aux émissions de gaz à effet de serre. Le ruissellement des champs vers les cours d'eau entraîne la formation de zones anoxiques (« zones mortes »), et les émissions d'oxyde d'azote sont un gaz à effet de serre 300 fois plus puissant que le dioxyde de carbone – une arme à double tranchant, si l'on considère que nous avons besoin d'engrais pour maintenir la productivité.

 

Le génie génétique pourrait permettre de réduire l'application d'engrais de synthèse, ce qui réduirait considérablement les émissions de gaz à effet de serre, en ajoutant au sol des bactéries génétiquement modifiées capables de convertir l'azote de l'air en composés utilisables par les plantes, ce qui réduirait la nécessité d'utiliser des engrais chimiques en quantités excessives.

 

J'ai évoqué les cyanobactéries, qui sont responsables de ces couches vertes de vase sur les lacs. Bien qu'ils en soient encore à leurs débuts, les scientifiques tentent de modifier les cyanobactéries afin de favoriser la fixation de l'azote pour certaines plantes. Les scientifiques du MIT (mon alma mater) sont également de la partie et travaillent à la modification génétique de plantes céréalières comme le maïs et le blé pour qu'elles créent leur propre engrais. La question est de savoir si les agriculteurs adopteront ces nouvelles techniques.

 

Bien entendu, notre discussion ne serait pas complète si nous n'abordions pas le lobby anti-OGM, dont une grande partie est logée dans les filières de l'agriculture et de l'alimentation biologiques, et qui rejettent les modifications génétiques modernes. J'ai insisté sur la nécessité d'avoir des conversations plus nuancées sur la modification génétique, en soulignant que des termes comme « OGM » ou « NGT » (nouvelles techniques génomiques) sont trompeurs. Il s'agit de pseudo-catégories dénuées de sens, car la modification génétique est un continuum séculaire et homogène d'amélioration génétique des organismes par le biais de nombreuses techniques. Les nouvelles techniques moléculaires ne sont que des moyens plus précis et plus prévisibles de faire ce que nous faisons depuis des siècles. Le risque dépend principalement de la toxicité intrinsèque (par exemple, l'amanite phalloïde ou la digitale) ou du caractère envahissant (par exemple, le kudzu ou le bambou).

 

Vous trouverez l'enregistrement audio de notre conversation ici.

 

Vous souhaitez approfondir la question ?

 

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_____________

 

* Henry I. Miller, MS, MD

 

Henry I. Miller, MS, MD, est le Glenn Swogger Distinguished Fellow de l'American Council on Science and Health. Ses recherches portent sur les politiques publiques en matière de science, de technologie et de médecine, et couvrent un certain nombre de domaines, notamment le développement pharmaceutique, le génie génétique, les modèles de réforme réglementaire, la médecine de précision et l'émergence de nouvelles maladies virales. Le Dr Miller a travaillé pendant quinze ans à la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, où il a occupé plusieurs postes, notamment celui de directeur fondateur de l'Office of Biotechnology.

 

Source : The Media and I: Enhancing the Soil to Improve Farming | American Council on Science and Health (acsh.org)

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