Politique sans ouverture à la technologie : les agriculteurs doivent résoudre les problèmes seuls
Johanna Michel, AGRARHEUTE*
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Selon la Fédération allemande des coopératives agricoles (DRV – Deutscher Raiffeisenverband), les agriculteurs pourraient mieux atteindre les objectifs politiques s'ils pouvaient utiliser davantage d'innovations.
Lors des Journées de la Raiffeisen allemande, les 6 et 7 juin à Berlin, la coalition « feux tricolores » a fait l'objet de critiques : les agriculteurs doivent réaliser leurs objectifs ambitieux, mais ne peuvent pas utiliser les possibilités techniques existantes.
Sous le slogan : « Über.Morgen. Megatrends Agrar und Ernährung » [À propos de demain. Méga-tendances agricoles et alimentaires], la Fédération Raiffeisen Allemande (DRV) a invité à participer à son assemblée générale et à la rencontre du secteur.
Le président de la DRV, Franz-Josef Holzenkamp, a exigé de la politique des conditions générales fiables pour les agriculteurs, mais aussi des décisions plus durables, par exemple en étant ouvert aux nouvelles technologies. Un climat positif est nécessaire pour l'utilisation des innovations sur lesquelles le secteur travaille déjà, a-t-il ajouté. « La politique et la société doivent accorder à l'agriculture la confiance nécessaire pour qu'elle puisse agir de manière créative et orientée vers l'avenir », a déclaré M. Holzenkamp. Les coopératives de l'organisation faîtière sont préparées, curieuses et ouvertes à la nouveauté – c'est ce que la DRV souhaite également obtenir de la coalition « feux tricolores ».
Selon M. Holzenkamp, les principes de l'économie de marché devraient à nouveau être au centre des préoccupations. Ils faciliteraient les innovations. Les innovations devraient notamment être prises en compte dans les objectifs de réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires, car les directives globales ne sont pas pertinentes sans elles.
Outre la réticence à l'égard des innovations, M. Holzenkamp a critiqué les « considérations idéologiques » de la politique. Ainsi, on ne saurait considérer l'objectif allemand de 30 % pour l'agriculture biologique comme durable sans une analyse globale. M. Henning Ehlers, directeur général de la DRV, a critiqué l'approche du gouvernement fédéral en matière de transformation de l'élevage. Selon lui, les mesures prises jusqu'à présent sont un « travail au coup par coup immature ».
En outre, M. Holzenkamp a demandé des conditions de concurrence équitables au sein de l'UE. Il s'est prononcé en faveur d'un développement du commerce international. Il soutient en principe l'accord avec le Mercosur, dans la mesure où il conduit à des relations commerciales d'égal à égal.
Dans une séquence vidéo, la ministre de la recherche du FDP, Bettina Stark-Watzinger, avait conforté le président de la DRV dans son souhait d'innover. De l'avis de Mme Stark-Watzinger, les nouvelles technologies d'amélioration des plantes telles que CRISPR/Cas devraient pouvoir être appliquées plus facilement. Elles font partie du système agricole de l'avenir et sont indispensables parce qu'elles garantissent l'alimentation et adaptent l'agriculture au changement climatique.
En outre, CRISPR/Cas permet au secteur de rester compétitif sur le marché international. « Nous devons créer une loi moderne sur le génie génétique qui soit scientifiquement fondée, adaptée aux risques et ouverte à la technologie », a déclaré la ministre, se joignant à la demande de la DRV pour un « booster d'innovation ».
M. Hennig Ehlers a pronostiqué que la forte volatilité des marchés agricoles depuis la guerre en Ukraine persisterait. Les prix du blé, des engrais azotés et du gaz naturel, en particulier, continueront de fluctuer.
Avec du matériel de AgE, Presseportal
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* Johanna Michel travaille depuis 2020 comme rédactrice cross-média chez AGRARHEUTE. Employée spécialisée dans les services des médias et de l'information, elle a d'abord travaillé dans l'administration du Bundestag allemand et a suivi, en parallèle, des études d'agronomie à l'Université Humboldt de Berlin. Au sein du Département Exploitation et Marché, elle s'intéresse particulièrement à la mise en œuvre des décisions de politique agricole en raison de ses connaissances en matière de législation.
Source : Politik ohne Technologieoffenheit: Bauern müssen Probleme allein lösen | agrarheute.com