Nouvelle loi européenne sur la protection de la nature : le PPE refuse de négocier

Nouvelle loi européenne sur la protection de la nature : le PPE refuse de négocier

Johanna Michel, AGRARHEUTE*

© imago/ZUMA Wire

Manfred Weber, Président du Groupe du Parti Populaire Européen (PPE/EPP).

Le Parti Populaire Européen (PPE) s'est retiré [le 31 mai] des négociations européennes sur la loi sur la restauration de la nature (NRL).

Comme l'explique le PPE dans un communiqué de presse, il a trouvé la proposition de loi sur la restauration de la nature (Nature Restoration Law) mauvaise dès le départ, et les préoccupations exprimées par le groupe n'ont pas été prises en compte.

« Dans sa forme actuelle, la loi sur la conservation de la nature entraînera une baisse de la production alimentaire en Europe, fera encore grimper les prix des denrées alimentaires, sapera encore plus la sécurité alimentaire en Afrique et bloquera des projets d'infrastructure qui sont essentiels pour notre changement climatique », a déclaré M. Manfred Weber, président du PPE. Il a ajouté qu'il fallait tenir compte du fait que la guerre en Ukraine exerçait une pression excessive sur les zones rurales et sur les agriculteurs.

Sa collègue de groupe et rapporteuse fictive Christine Schneider a parlé d'une attaque contre l'agriculture européenne. Le PPE soutient l'objectif de restauration de la nature, mais certains problèmes qui se sont déjà posés pour les zones rurales avec la loi Natura 2000 ne doivent pas être répétés dans la NRL. En outre, Mme Schneider a demandé une évaluation d'impact. Si la Commission Européenne est sérieuse au sujet de la restauration de la nature, elle doit rapidement présenter une nouvelle proposition, a déclaré la politicienne du PPE.

La commission de l'environnement décidera de la suite à donner à la NRL

Selon Mme Schneider, le vice-président de la Commission Européenne, Frans Timmermans, a fait pression sur les députés européens au cours des dernières semaines. Il aurait menacé de ne plus proposer d'initiatives législatives s'ils n'approuvaient pas la proposition. « Nous ne pouvons pas accepter ce comportement vis-à-vis d'un parlement démocratiquement élu et de ses membres. Une ligne rouge a été franchie ici », a déclaré Mme Schneider.

La semaine dernière, la commission de l'agriculture (AGRI) et la commission de la pêche (PECH) du Parlement Européen avaient toutes deux rejeté la proposition de la Commission. Dans deux semaines, le vote décisif aura lieu au sein de la commission de l'environnement (ENVI), compétente en la matière. Si elle y est approuvée, le Parlement Européen votera probablement en juillet sur la LNR, ce qui pourrait conduire à un résultat très serré et encore totalement ouvert.

Le NABU contre l'amendement de la loi sur la restauration de la nature

Le NABU [Naturschutzbund Deutschland – fédération allemande de protection de la nature] critique le PPE et les associations qui militent pour des amendements à la proposition de NRL. Ils attaquent selon lui « le projet de loi le plus important pour la protection de la nature et du climat en Europe », peut-on lire dans un communiqué de presse. L'existence de nombreuses exploitations agricoles ainsi que la sécurité alimentaire seraient ainsi menacées. L'association de protection de la nature appelle les députés européens et le gouvernement fédéral à jouer un rôle de pionniers au Parlement Européen et au Conseil Européen et à s'opposer à toute tentative d'affaiblissement.

Le WWF a fait une déclaration similaire à l'occasion de la Journée mondiale de l'agriculture d'aujourd'hui (1^er juin) [ma note : En fait, c'est du lait]. Une nature intacte a une grande valeur économique. « Il est tout à fait absurde que des députés du PPE bloquent les négociations sur la loi européenne visant à restaurer la nature et quittent les négociations, comme cela s'est produit hier », a déclaré le WWF.

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* Johanna Michel travaille depuis 2020 comme rédactrice cross-média chez AGRARHEUTE. Employée spécialisée dans les services des médias et de l'information, elle a d'abord travaillé dans l'administration du Bundestag allemand et a suivi, en parallèle, des études d'agronomie à l'Université Humboldt de Berlin. Au sein du Département Exploitation et Marché, elle s'intéresse particulièrement à la mise en œuvre des décisions de politique agricole en raison de ses connaissances en matière de législation.

Source : Neues EU-Naturschutzgesetz: Christdemokraten verweigern Verhandlungen | agrarheute.com