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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

L'Allemagne devient-elle l'homme malade de l'Europe ?

13 Avril 2023 Publié dans #Allemagne, #Willi l'Agriculteur

L'Allemagne devient-elle l'homme malade de l'Europe ?

 

Arnold Krämer chez Willi l'agriculteur*

 

 

Une frénésie de réglementation généralement sans volonté de résoudre les problèmes

Nouvelles réglementations depuis 2020 (extrait)

- Ordonnance sur les engrais - DüV

- Ordonnance sur la peste porcine - SchwPestV

- Règlement d'application de l'UE ASP

- Ordonnance sur l'autorisation du commerce des animaux – TierSchEV

- Loi sur la protection des animaux - TierSchG

- Instructions techniques pour le maintien de la pureté de l'air -TA Luft

- Loi sur les médicaments vétérinaires – TAMG

- Protection des animaux - Ordonnance relative à la détention d'animaux de rente - TierSchNutztV - Loi relative à la taxe sur le chiffre d'affaires – UstG

- Ordonnance relative au transport d'animaux de rente - TierSchTrV

- Code de la construction - BauGB

- Projet de nouvelle modification de l'ordonnance relative à la détention d'animaux de rente

- Projet de loi sur l'identification des animaux de rente - TierHaltKennzG

- Points de repère pour la promotion de la transformation des bâtiments d'élevage

- Règlement européen sur la taxation + notes d'application, règlements nationaux, etc.

 

ISN - Interessengemeinschaft der Schweinehalter Deutschlands e.V. (groupement d'intérêt des éleveurs de porcs de l'Allemagne)

 

 

L'Allemagne a un problème énorme et croissant. Il résulte de l'image que les partis et les gouvernements qu'ils ont mis en place au niveau fédéral et au niveau des Länder ont d'eux-mêmes.

 

On peut relativement bien décrire le problème en trois points seulement :

 

  1. L'État tente de compenser les charges des citoyens (l'exemple actuel est la conversion des chauffages privés) par des subventions/aides financières (ciblées ou non) avec l'argent des contribuables que l'on n'a pas, afin de susciter l'approbation des partis au pouvoir et leur réélection. Il en va de même pour le soutien souvent douteux de groupes ou de projets sociaux dont les objectifs sont souvent dirigés contre l'État et la société. L'État redistributeur et providence est un État endetté.

 

  1. La vie des gens doit être de plus en plus sûre. Les risques de toute nature (par exemple sur le lieu de travail ou pendant les loisirs) sont identifiés et réduits au maximum à « zéro » par des prescriptions (appliquées de manière excessive, par exemple pendant la crise de la Covid).

 

  1. Les choses doivent être de plus en plus justes. Pour cela, les « lacunes de justice » sont identifiées et comblées dans tous les domaines déjà réglementés, mais aussi dans ceux qui ne l'étaient pas jusqu'à présent. L'action attentionnée de l'État a même été étendue à l'environnement et aux animaux par des modifications de la Loi Fondamentale [constitution]. C'est pourquoi l'engraissement des dindes, par exemple, sera prochainement réglementé par l'État dans une ordonnance détaillée sur la protection des animaux et l'élevage d'animaux de rente.

 

Une mauvaise définition des priorités en matière de dépenses publiques et le non-respect du frein à l'endettement prévu par la Loi Fondamentale conduiront tôt ou tard à une aggravation du problème des recettes de l'État, car la base économique du pays est affaiblie notamment par des carences infrastructurelles (entre autres dans les domaines des transports, de l'énergie, de l'éducation, mais aussi de l'agriculture).

 

La recherche de la sécurité et de la justice se traduit par un nombre croissant de lois et de règlements de plus en plus détaillés, souvent promulgués dans un laps de temps de plus en plus court. Les engagements internationaux pris par contrat, comme l'Accord de Paris sur le Climat, renforcent la pression pour agir.

 

L'aperçu ci-dessus, établi par l'ISN, le groupement d'intérêts des éleveurs de porcs de l'Allemagne, donne une petite impression, plus que claire, de ces évolutions indésirables, décrites de manière succincte. La liste n'est même pas exhaustive, car dans les années à venir, un jugement de la Cour Constitutionnelle Fédérale concernant l'ordonnance sur la protection des animaux et l'élevage des animaux de rente (porc) pourrait nécessiter d'autres interventions ou corrections légales. Les points en italique sont en attente de modification et font déjà l'objet de discussions plus ou moins intenses. Les éleveurs de porcs sont d'ailleurs actuellement le groupe professionnel agricole le plus « attaqué ».

 

Les conséquences négatives pour l'économie (ce qui est considéré comme non problématique pour beaucoup de gens) et la société (bien pires à long terme) ont été et sont maintenant plus visibles dans le cadre de la crise de la Covid et de la guerre en Ukraine que pendant la période des gouvernements précédents :

 

  1. La paralysie de l'État et de la société par des frustrations de toutes sortes progresse. La tendance à une participation de plus en plus faible aux élections en est un indice clair.

 

  1. Un traitement égal des citoyens (des acteurs économiques) n'est plus garanti, car les administrations sont débordées. Il n'y a pas plus d'équité, mais toujours moins d'équité (c'est-à-dire le contraire de ce que l'on prétend souvent atteindre).

 

  1. Les citoyens (les acteurs économiques) concernés par les prescriptions et les réglementations sont de plus en plus dépassés. Les coûts de la bureaucratie augmentent de plus en plus sans valeur ajoutée apparente, sauf pour les prestataires de services externes.

 

  1. En raison de la complexité des règles déjà existantes et de la vie économique en général, les hommes politiques ne comprennent plus les conséquences des décisions qu'ils préconisent, qu'ils prévoient ou qu'ils ont déjà prises. Il en résulte également un « manque d'envie de décider ».

 

La coalition des « feux tricolores » actuellement au pouvoir n'aura pas le courage de procéder à une « déréglementation » fondamentalement nécessaire, car elle n'a pas de boussole de l'économie de marché ni de confiance dans les acteurs économiques, mais ne sait pas non plus quels leviers elle devrait actionner. C'est pourquoi ce sont surtout les personnes qui croient en la capacité de l'État et de ses fonctionnaires à faire de « grandes choses » qui trouvent une écoute politique. C'est à elles que l'on permet d'accéder à la tête des ministères. Ils sont les favoris des grands médias.

 

_______________

 

Les articles invités représentent l'opinion de l'auteur.

 

 

Source : Wird Deutschland zum kranken Mann Europas? - Bauer Willi

 

 

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M
Le type qui a écrit ce article ne doit pas connaitre la France.<br /> <br /> J'ai l'impression de lire une critique du système politique français avec ses énarques qui font intervenir l'état partout ou il est mauvais et jamais là où on l'attends.<br /> <br /> Mettons que ce soient l'Allemagne et la France qui sont les hommes malades de l'Europe...
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U
C'est l'Europe qui est malade.