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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

« Menace sanitaire émergente et coût des mycotoxines de Fusarium dans le blé européen »

5 Janvier 2023 Publié dans #Article scientifique

« Menace sanitaire émergente et coût des mycotoxines de Fusarium dans le blé européen »

 

 

Titre : Portion d'épis échaudés

Description : Portions d'épis échaudées avec coloration rose orangée pouvant être causée par Fusarium graminearum, F. culmorum, Microdochium majus, M. nivale (ici causée par F. graminearum).(Source)

 

 

Nature Food a publié un article important, au titre probablement criticable, « Emerging health threat and cost of Fusarium mycotoxins in European wheat » (menace sanitaire émergente et coût des mycotoxines de Fusarium dans le blé européen) de Louise E. Johns, Daniel P. Bebber, Sarah J. Gurr et Neil A. Brown.

 

La menace, en effet, n'est pas nouvelle, mais les risques peuvent évoluer en fonction de divers facteurs, dont les changements climatiques.

 

En voici le résumé :

 

« Les mycotoxines nuisent à la santé de l'homme et du bétail, tout en portant atteinte aux économies. Nous révélons ici l'évolution de la menace que représentent les mycotoxines de la fusariose de l'épi (FHB – Fusarium head blight) dans le blé européen, en utilisant les données de l'Agence Européenne de Sécurité des Aliments et de l'industrie agroalimentaire (BIOMIN, World Mycotoxin Survey) sur dix ans (2010-2019). Nous montrons une contamination persistante et élevée par une ou plusieurs mycotoxines, ainsi que des distributions temporelles et géographiques changeantes, indiquant une modification de la pression de la maladie de la fusariose et des populations de pathogènes, soulignant les conséquences négatives synergiques potentielles sur la santé et le coût économique. »

 

Notre ami Albert Amgar a aussi retenu ceci sur son blog, un must pour qui s'intéresse à la sécurité des aliments :

 

« Dans toute l'Europe entre 2010 et 2019, nous avons estimé que 75 millions de tonnes de blé (5% du blé alimentaire) dépassaient la limite de 750 µg kg−1 de déoxynivalénol ou DON. Le déclasement équivaut à une perte d'environ 3 milliards d'euros. Le pourcentage de blé alimentaire dépassant la limite de DON était le plus élevé en 2012 (10,7%), une année épidémique connue de fusariose de l'épi du blé, mais le coût du déclassement lié à la présence de DON était le plus élevé en 2015, lorsque la différence de valeur entre le blé alimentaire et le blé fourrager était le plus élevé (86,74 euros la tonne). Nos estimations n'incluent pas les pertes dues aux rendements réduits, aux autres mycotoxines de la fusariose ou au coût des applications de fongicides et des essais sur les mycotoxines, ce qui signifie que ce coût économique est une fraction de l'impact total de la fusariose.

 

Nous avons montré que les mycotoxines de la fusariose de l'épi du blé sont omniprésentes dans toute l'Europe, le DON étant constamment détecté dans le blé, ce qui soulève des inquiétudes quant aux effets sur la santé d'une exposition alimentaire chronique. Les concentrations de DON étaient extrêmement élevées dans le blé fourrager et les épidémies de mycotoxines devenaient plus graves dans les régions de basse latitude d'Europe, probablement en raison des changements agronomiques et climatiques. Bien qu'une faible contamination des aliments suggère que les limites légales de l'UE aient un effet positif, une surveillance rigoureuse et une gestion réactive des épidémies liées aux mycotoxines de la fusariose doivent continuer à protéger la santé humaine et animale. L'évolution des profils de mycotoxines, comme l'augmentation de la co-contamination avec le DON et la T-2, indique une dynamique changeante dans les populations des agents pathogènes de la fusariose et pourrait avoir des implications synergiques négatives sur la santé. Nos estimations économiques prudentes démontrent le coût important de la contamination par le DON du blé européen. Notre étude quantifie la menace et le coût des mycotoxines de la fusariose de l'épi du blé, ce qui devrait éclairer les projections des scénarios de sécurité alimentaire dans les climats futurs, soutenant la législation et la mise en œuvre de stratégies appropriées de réduction des mycotoxines. »

 

Rappelons que c'est un problème de santé publique, auquel on cherche à faire face de plusieurs manières, y compris les fongicides (avis aux jusqu'au-boutistes antipesticides...) et le déclassement des récoltes atteintes et dépassant la norme en céréales fourragères... ce qui implique de disposer d'élevages (avis aux végans et autres antispécistes...).

 

Et entre mycotoxines et résidus de pesticides dans les aliments, le choix devrait être vite fait.

 

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T
Pour cette raison je n'achète jamais des produits faits avec des céréales Bio !
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