Avons-nous encore besoin de l'élevage d'animaux de rente ? 650 scientifiques répondent « oui ».
Martina Hungerkamp, AGRARHEUTE*
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La population augmente surtout dans les groupes de population socio-économiquement faibles, comme dans certains pays d'Afrique. Dans ces pays, une grande partie de la population dépend de l'élevage pour sa subsistance.
Plus de 650 scientifiques ont signé la déclaration internationale de Dublin : l'élevage d'animaux de rente a un rôle essentiel à jouer dans un système alimentaire durable et ne doit pas être victime de la simplification ou du fanatisme.
C'est l'une des questions de société les plus controversées : avons-nous encore besoin de l'élevage d'animaux de rente, avons-nous besoin de viande pour un système alimentaire mondial durable ? Des chercheurs du monde entier se sont penchés sur la question.
Entre-temps, plus de 650 d'entre eux ont signé la Déclaration de Dublin des scientifiques sur le rôle sociétal des animaux d'élevage (Dublin Declaration of Scientists on the Social Role of Livestock).
Les scientifiques se sont notamment penchés sur le rôle de la viande dans l'alimentation et pour la santé. Ils se sont également penchés sur le rôle de la viande dans un environnement durable et dans la société, l'économie et la culture. Les chercheurs souhaitent clarifier la situation et séparer les discussions basées sur des faits de celles qui sont motivées par l'idéologie et la politique.
Pour ce faire, ils ont eu recours aux résultats de plus de 1.000 travaux scientifiques évalués par des pairs. Ils rejetteraient tous l'approche selon laquelle il faudrait réduire fortement l'élevage d'animaux de rente. Il s'agit d'une guerre purement idéologique contre l'élevage, a par exemple déclaré M. Chris Taylor (directeur général de l'Australian Meat Processor Corporation) dans le cadre d'un sommet sur la déclaration de Dublin.
Il serait plus utile de développer les systèmes d'élevage sur la base des normes scientifiques les plus élevées. Dans l'ensemble, l'élevage est bien trop précieux pour la société pour être victime de simplifications, de raccourcis ou de parti-pris fanatique, peut-on lire dans l'ouverture de la Déclaration de Dublin.
Même si elle reconnaît que les systèmes alimentaires actuels sont confrontés à un double défi sans précédent :
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D'une part, il s'agit d'assurer la sécurité alimentaire d'une population mondiale croissante. On demande de mettre à disposition de plus en plus d'aliments d'origine animale (œufs, lait, viande) afin de couvrir les besoins nutritionnels non satisfaits de trois milliards de personnes selon les estimations. Jusqu'à présent, les carences nutritionnelles entraînent entre autres des retards de croissance, l'amaigrissement et l'anémie.
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D'autre part, il y a les défis liés à la santé et au bien-être des animaux, à la biodiversité, au changement climatique et aux flux de nutriments.
Le défi est la forte croissance démographique qui se concentre surtout sur les groupes de population socio-économiques faibles et urbains dans le monde. Selon la Déclaration de Dublin, une grande partie de la population dépend de l'élevage pour sa subsistance. C'est pourquoi les défis en matière d'approvisionnement et de durabilité augmentent de manière exponentielle et le développement de solutions fondées sur des données probantes devient de plus en plus urgent.
Dans l'ensemble, la Déclaration de Dublin offre donc un large éventail de points de vue scientifiques équilibrés. Selon les scientifiques, elle contribue largement à les diffuser. La Déclaration de Dublin a pour objectif de faire en sorte que l'élevage d'animaux de rente reste ancré dans la société et bénéficie d'un large soutien.
Avec du matériel de la Déclaration de Dublin, euromeatnews
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* Martina Hungerkamp travaille chez AGRARHEUTE en tant que rédactrice cross-média dans la rubrique élevage. Elle écrit principalement sur l'élevage d'animaux de rente, de préférence sur les porcs et la volaille.
Source : Brauchen wir noch Nutztierhaltung? 650 Wissenschaftler sagen "Ja" | agrarheute.com