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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Les faiseurs de graines de Gatersleben : la recherche sur les plantes pour le monde

23 Décembre 2022 Publié dans #amélioration des plantes

Les faiseurs de graines de Gatersleben : la recherche sur les plantes pour le monde

 

Eva Eckinger*

 

 

© landpixel

Épis d'engrain dans un champ. Un documentaire télévisé présente l'Institut de Génétique IPK de Gatersleben. C'est ici que se trouve l'une des plus grandes banques de gènes du monde – et on y étudie les plantes c du futur. (Image d'illustration)

 

 

Un documentaire est diffusé ce mardi [15 novembre 2022] sur l'Institut de Génétique de Gatersleben. Il y est question des plantes cultivées du futur à l'heure du changement climatique. Et de l'une des plus grandes banques de gènes du monde.

 

 

Mardi soir [15 novembre 2022] à 21 heures, sera diffusé le documentaire télévisé « Die Kornmacher – 80 Jahre Genforschung in Gatersleben » (les faiseurs de graines – 80 ans de recherche génétique à Gatersleben) par le Mitteldeutscher Rundfunk (MDR), ; on peut déjà le trouver ici dans la médiathèque.** Il est consacré à l'Institut de Génétique IPK.

 

Car le hotspot de la recherche sur les plantes en Europe ne se trouve pas à Rome, Paris ou Berlin, mais à Gatersleben. Un petit village à la périphérie du Harz, en Saxe-Anhalt.

 

 

Les plantes cultivées du futur : le changement climatique comme mission de recherche

 

C'est ici que les scientifiques de l'IPK font des recherches sur les plantes cultivées de demain. « Les variétés que nous avons sélectionnées au cours des cent dernières années ne seront pas celles qui nous nourriront à l'avenir », explique le chercheur Nils Stein. Selon lui, le changement climatique n'est pas un scénario effrayant pour les 550 collaborateurs venant de quarante pays, mais une mission de recherche claire.

 

Il s'agit de blé, de seigle, d'orge et autres espèces qui résistent à de fortes chaleurs et à de longues périodes de sécheresse, qui ont besoin de moins d'azote, qui sont résistants à des maladies et qui doivent en outre être productifs. En fait, il s'agit de « vaches à lait ».

 

 

150.000 échantillons de plantes : l'une des plus grandes banques de gènes du monde

 

Après tout, vers 2030, la Terre sera déjà peuplée de neuf milliards de personnes. Et les exigences en matière d'empreinte écologique de notre alimentation vont également être de plus en plus élevées. « Quand on travaille ici, on a déjà à l'esprit que nous voulons contribuer à assurer l'alimentation mondiale et à rendre l'agriculture plus durable », explique M. Robert Hoffie, chercheur junior à l'IPK.

 

L'institut de Gatersleben a accès à un trésor précieux : l'une des plus grandes banques de gènes du monde. Environ 150.000 échantillons de plantes de près de trois mille espèces pouvant dater de plusieurs siècles y sont stockés. Une immense diversité biologique.

 

De grands espoirs : les types sauvages d'orge et de blé

 

C'est surtout sur les types sauvages d'orge et de blé, discrets et hirsutes, que les chercheurs fondent actuellement de grands espoirs de se rapprocher de leur objectif.

 

L'une des méthodes utilisées est le génie génétique. Hautement controversé depuis des décennies, il s'accompagne de nombreuses craintes. « Il est extrêmement négligent de renoncer a priori à une telle technologie. Le génie génétique n'est plus une technologie à risque depuis longtemps », argumente M. Andreas Graner, directeur de l'institut, en ouvrant grand les portes des laboratoires, des chambres de culture et des champs d'expérimentation à l'équipe de tournage de la MDR.

 

 

Progrès fondamental et opposants au génie génétique

 

Un coup d'œil dans les coulisses d'une entreprise scientifique d'envergure mondiale dont les racines remontent au Troisième Reich. Fondé à Vienne il y a un peu plus de 80 ans, il a suivi l'esprit terrifiant de cette époque, qui consistait à perfectionner le monde par la sélection des hommes, des animaux et des plantes, ce qui a atteint son point culminant négatif dans les théories raciales humaines.

 

Cela fait partie de l'histoire de l'institut, tout comme la lutte de longue haleine contre les théories non scientifiques de Lyssenko dans les années 1950, jusqu'aux destructions de champs par les opposants au génie génétique en 2008. En fin de compte, l'institut a survécu à trois systèmes parce qu'il a apporté des progrès fondamentaux au-delà de toute idéologie, selon la MDR.

 

Avec du matériel de la MDR

 

_____________

 

Eva Eckinger travaille pour AGRARHEUTE comme free lance.

 

Source : Die Körnermacher von Gatersleben: Pflanzenforschung für die Welt | agrarheute.com

 

** Ma note : Jusqu'au 15 novembre 2023 – maisne peut être ouvert qu'en Allemagne. Je l'ai visionné à la télévision. Ce n'est pas un monument, mais il a le mérite de montrer une réalité qu'on ne verra probablement pas sur les chaînes françaises.

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