Énergies renouvelables et la députée NUPES/LFI Alma Dufour : bêtise crasse ou cynisme sans bornes ?
(Source)
Restons dans le domaine de l'énergie en ces temps où les médias bruissent sur le thème d'un possible black-out – un effondrement généralisé de l'approvisionnement en électricité, dont le rétablissement pourrait mettre plusieurs heures, voire jours.
Mais l'agriculture au sens large – la production et l'approvisionnement alimentaires – n'est pas loin. Imaginez par exemple une ferme laitière avec des vaches meuglant de douleur à cause d'un pis trop plein... Un supermarché fermé, caisses enregistreuses à l'arrêt...
Comme nous l'avons vu, l'Autriche s'est posé la question et a conçu un plan. En France, la Première Ministre Elizabeth Borne se veut rassurante : « On fait tout pour éviter les coupures d’électricité, on s’y prépare pendant des mois ». Ah oui ? Dans le même temps, le 30 novembre 2022, le gouvernement a présenté les grandes lignes d’un plan qui envisage des coupures ciblées d’électricité cet hiver...
Le Président Emmanuel Macron a aussi fait du « en même temps »...
Et l'Assemblée Nationale débat en ce moment d'un projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables (n°443), avec quelques belles surprises pour les esprits rationnels.
Il est ainsi beaucoup question d'énergie et d'électricité. Mais il y a des gens qui ne semblent pas avoir l'électricité à tous les étages...
Musardons encore avant d'entrer dans le vif du sujet. Nous avons trouvé ceci, de Bababam du 8 décembre 2022 sur Yahoo ! :
« Ces coupures sont dues au marché de l'électricité. Tout d'abord, la production d’énergie renouvelable est en retard, elle constituait 19,1% de la production en 2020 contre les 23% prévus et nécessaires. Ensuite, le déficit de production d’électricité nucléaire. En effet, entre les infrastructures vieillissantes, les travaux de maintenance et les incidents, 30 réacteurs sur 56 sont à l’arrêt. »
La « pauvre » journaliste ne comprend visiblement pas que l'énergie « renouvelable » éolienne et solaire est intermittente et qu'il est fallacieux de se référer à des objectifs de production annuels. À l'heure où nous écrivons, cela fait à peine 5 % de la production... et le jour baisse... Par ailleurs, le 8 décembre 2022, ils n'étaient plus que 18 réacteurs à l'arrêt, deux ayant redémarré le lendemain.
Twitter nous a aussi offert une belle surprise : un petit fil de Mme Alma Dufour, députée NUPES/LFI.
(Source du premier)
Après une introduction péremptoire – « On lit beaucoup de fake news un peu partout » –, on passe à un petit exercice de dénigrement des – prétendus – porteurs d'un discours critique. Prétendus car parmi les défenseurs des énergies renouvelables on trouve... une certaine industrie des énergies fossiles... celle du gaz.
Selon sa fiche Wikipedia, Mme Alma Dufour est titulaire d’une licence de droit de l’Université Paris-Panthéon-Sorbonne, d'un master en géopolitique et d'un master en sciences de l’environnement d'AgroParisTech. Il nous paraît extraordinaire qu'elle n'ait pas capté l'extraordinaire lobbying en faveur des énergies « renouvelables » par les lobbies du gaz russe et affiliés en Allemagne. Qu'elle n'ait pas vu que les investissements de quelque gazier français dans l'éolien sont à double but : profiter des effets d'aubaine d'une politique délirante de subventionnement de l'éolien et utiliser et vendre du gaz.
On entre dans le dur avec les trois gazouillis ci-dessus, le produit d'une « pensée » particulièrement confuse.
Cela commence par un propos chaotique, mais on arrive à comprendre : la question du stockage ne nous empêche pas de développer les énergies « renouvelables ». En fait, la connerie non plus... bien au contraire.
Mais voici le scoop : « ...le réseau est déjà un outil de stockage particulièrement efficace » !
Incroyable ! Sidérant !
Pour nous convaincre, l'auteure nous cite en exemple le Danemark, alors qu'il supplée le manque de vent par l'hydro-électricité norvégienne et, ces temps-ci, l'électricité des centrales à charbon ou au lignite que les Allemands ont eu la prudence de ne pas démanteler. En fait, le 30 mai 2020, l'Allemagne a mis en service Datteln 4, une centrale à charbon de 1.100 MW
Cette portion de texte est juste : « Et donc que leur variabilité serait un obstacle insurmontable qui ne pourrait pas être gérée sans mobiliser des moyens fissiles ou fossiles. Faux. »... Parce que, précisément, l'obstacle n'est pas insurmontable (et n'est donc pas un obstacle en dernière analyse). Pour 10 MW d'éolien intermittent, prévoyons 10 MW de gaz... et ça marche !
Notons le « fissiles ou fossiles » : c'est une distinction que ne fait pas toujours cette officine fondamentalement antinucléaire qu'est l'ADEME.
On est aussi prié de croire à l'effet de foisonnement grâce à un graphique – que nous trouvons fort suspect – d'Engie... qui se dit « 1er fournisseur d'énergie verte et de gaz en France »...
Et donc :
« L’ensemble des parcs pris conjointement (courbe noire) produit de l’électricité 100% du temps. Pour les parcs pris séparément (courbes colorées) c’est de l’ordre de 95% mais la France dispose d’un grand réseau électrique permettant de profiter de l’effet de foisonnement. »
Il y a, bien sûr, d'autres lectures. Par exemple, selon ce graphique, l'éolien off-shore est à moins de 20 % de sa puissance pendant 10 % du temps, et ce, de manière aléatoire en fonction de la météo.
Et cela est précédé par :
« Ce document issu d'une étude d'ENGIE, montre que la production des futurs parcs éoliens offshore français n’est pas intermittente. »
On peut se gausser devant tant d'incohérences et de contre-vérités. Est-ce de la bêtise crasse ou du cynisme sans bornes ? Un mix des deux peut-être.
Mais l'essentiel n'est-il pas que cette personne participe, avec d'autres qui tiennent le même discours ou un discours similaire, à la définition des politiques françaises, de notre présent et de l'avenir de nos enfants ?
La nuit venue, le photovoltaïque est à zéro...
Lu dans le Monde, « Crise énergétique : "La France est sur le point de disjoncter, non par manque d’électricité, mais par défaut de bon sens" » :
« Pour le reste, notre approvisionnement doit miser sur les énergies alternatives, les caprices de la météo et la capacité des Français à maîtriser leur consommation. Concernant les premières, le sous-investissement se paye cash. [...] »
Encore un qui n'a pas compris que quand il n'y a pas de vent, ni de soleil...
Frustrant !