Cultures sans protection phytosanitaire : où sont les solutions ?
Johanna Fry, AGRARHEUTE*
© agrarfoto
Au lieu de trouver des stratégies permettant aux agriculteurs conventionnels de pratiquer à l'avenir une agriculture plus écologique et rentable, les politiques misent une fois de plus sur plus de bio.
Les stratégies valables pour un avenir sans produits phytosanitaires ne sont pas à la mode. Les politiques préfèrent miser sur des projets phares.
Pour les politiques, la protection phytosanitaire chimique reste indésirable malgré toutes les crises d'approvisionnement. Les surfaces sur lesquelles les produits peuvent encore être utilisés diminuent, qu'il s'agisse de réserves naturelles, de zones d'habitat de la faune et de la flore (FFH – Flora-Fauna-Habitat) ou bientôt de zones de protection des paysages ou des eaux.
Tout cela est censé freiner l'extinction des espèces, mais entraîne également une diminution des récoltes. Même en Europe, on prend conscience des pénuries alimentaires.
Une agriculture plus respectueuse de l'environnement a certes le vent en poupe dans la société – mais les exploitations peuvent-elles en vivre ? La voie de la Basse-Saxe a été une stratégie louée de toutes parts pour aborder ces conflits d'objectifs et réunir toutes les parties autour d'une table. La production alimentaire respectueuse de l'environnement devrait être rentable. Dans d'autres Länder également, les agriculteurs et les défenseurs de la nature ont regardé l'essai.
Dans le contrat de coalition du nouveau gouvernement régional de Basse-Saxe, la stratégie est certes poursuivie, mais elle est reléguée au second plan. Les stratégies pratiques et à long terme permettant d'aborder les conflits d'objectifs ont disparu de l'agenda.
Au lieu de cela, l'agriculture biologique devient une fois de plus la solution miracle à tous les problèmes. De nombreux nouveaux centres, institutions et projets doivent désormais voir le jour pour promouvoir l'agriculture biologique – tous de beaux projets symboliques, mais qui mobilisent des moyens financiers à long terme. Dans le même temps, les praticiens se retrouvent dans l'impasse.
S'ils veulent mettre en œuvre la protection de la biodiversité par le biais de mesures agro-environnementales (MAE), l'argent viendra rapidement à manquer. Rien qu'en Basse-Saxe, il manquera plus de 100 millions d'euros pour financer les MAE d'ici 2027. Pour certaines mesures, il existe même des plafonds par exploitation. La situation n'est pas meilleure dans les autres Länder.
Il est plus que douteux que l'argent de la politique agricole commune suffise à promouvoir 30 pour cent d'agriculture biologique dans toute l'Allemagne.
Pendant ce temps, sur le marché, les prix des produits bio baissent de manière dramatique. Les agriculteurs bio restent assis sur leur épeautre et leur lait bio, car les consommateurs d'aujourd'hui sont certes exigeants, mais leur porte-monnaie se rétrécit. S'il faut faire du bio, il faut le faire chez les discompteurs. Les exploitations bio ressentent désormais elles aussi les négociations de prix très dures des distributeurs et se retrouvent en difficulté. Est-ce là l'avenir ?
Si l'Allemagne doit encore produire des aliments à l'avenir, il faut une stratégie pour aborder les conflits d'objectifs de manière pratique. Les projets phares semblent certes intéressants, mais ils ne sont pas d'une grande aide.
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* ohanna Fry travaille chez AGRARHEUTE comme bénévole dans le domaine de la production végétale.
Source : Ackerbau ohne Pflanzenschutz: Wo bleiben die Lösungen? | agrarheute.com