Pois chiches : la légumineuse rapporte 2 euros/kg

6 Novembre 2022 Publié dans #Agronomie

Pois chiches : la légumineuse rapporte 2 euros/kg

Karola Meeder, AGRARHEUTE*

Des graines foncées : c'est à cela que l'on reconnaît les pois chiches de type Desi, leurs fleurs sont violettes. Le type Kabuli, aux graines claires, est beaucoup plus répandu.

Les pois chiches sont considérés comme une culture alternative, en particulier pour les régions chaudes et sèches du sud de l'Allemagne – c'était également un thème des Journées des champs de la Deutsche Landwirtschaftsgesellschaft (DLG).

Sous forme de falafels ou d'houmous, les pois chiches ont depuis longtemps trouvé leur place dans les assiettes allemandes – dans nos champs, ils sont en revanche une véritable rareté. Seuls quelques centaines d'hectares sont cultivés en Allemagne, dont la plupart sur des surfaces écologiques. La troisième légumineuse la plus importante au monde aime la chaleur et la sécheresse, c'est pourquoi ses principales zones de culture se trouvent jusqu'à présent en Inde, au Pakistan et dans le bassin méditerranéen.

Mais actuellement, le pois chiche est également considéré comme une culture intéressante pour l'Allemagne – en raison de ses exigences climatiques, M. Kai Dommaschk, chef de produit chez Lidea, voit le pois chiche surtout en Bavière et dans le Bade-Wurtemberg. « Ce n'est pas seulement le climat qui change, mais aussi l'agriculture et l'industrie agroalimentaire », explique M. Dommaschk – et les pois chiches offrent une bonne réponse à ces trois changements.

Élargir la rotation des cultures, couvrir les besoins locaux

Cette légumineuse peut élargir les rotations et peut être conduite de manière relativement extensive. En tant que légumineuse, la fertilisation azotée n'est pas nécessaire. Outre une fertilisation P/K, que M. Dommaschk estime à environ 100 €/ha, seule une application d'herbicide en prélevée (environ 80 €/ha) est nécessaire. En cas de besoin, il serait possible de passer la bineuse à partir du stade quatre feuilles.

Contrairement à d'autres légumineuses, les pois chiches ne sont pas inoculés avec des bactéries Rhizobium – mais uniquement parce qu'il n'existe pas d'inoculat approprié. Dans les essais de Lidea sans inoculat, les rendements ont atteint entre 10 et 22 q/ha.

En réponse aux changements dans l'industrie alimentaire, il faut mentionner l'énorme augmentation de la demande de pois chiches et de produits à base de pois chiches pour l'alimentation humaine. En 2020, 19.300 tonnes ont été importées en Allemagne, ce qui représente une augmentation de plus de 250 % par rapport aux chiffres de cinq ans auparavant.

Dans le cadre des changements climatiques, le pois chiche aura des chances réalistes d'être cultivé en Allemagne dans les régions particulièrement sèches et chaudes – on en est sûr chez Lidea et c'est pourquoi on a entamé une coopération pour la sélection du pois chiche.

Le potentiel est là, mais ils doivent encore faire leurs preuves

Il joue un rôle important dans le monde entier – chez nous, le pois chiche est encore une niche. Mais sa culture peut être économiquement rentable.

Le pois chiche était également présent sur le stand de la DLG, qui présentait des cultures alternatives, ainsi que sur le stand du Ministère de l'Alimentation, de l'Espace Rural et de la Protection des Consommateurs du Bade-Wurtemberg et chez des associations écologiques.

Tous ont souligné le potentiel des pois chiches, mais ont également attiré l'attention sur le peu d'expériences de culture réalisées jusqu'à présent en Allemagne et sur les rendements encore très variables à l'heure actuelle. Ainsi, en 2021, les pois chiches ont eu trop froid et souffert de l'humidité en de nombreux endroits. Ils y sont très sensibles et les rendements ont donc été faibles. En revanche, ils ont surtout brillé lors des années chaudes et sèches.

Pour que les pois chiches mûrissent en toute sécurité, il faut miser sur des variétés à maturité précoce, explique M. Dommaschk. Lidea propose les deux variétés les plus éprouvées, Elmo et Orion, ainsi que la nouvelle variété Analisto. En général, on distingue deux types de pois chiches : Desi et Kabuli.

Dans le commerce alimentaire, on connaît surtout le type Kabuli, qui représente également environ 70 % des cultures dans le monde. Les graines du type Kabuli sont de couleur crème claire et les plantes fleurissent en blanc. En revanche, les graines du type Desi sont foncées à l'extérieur et plus petites que celles du type Kabuli. Les types Desi fleurissent en violet.

Les structures de commercialisation font encore défaut

Ils aiment le chaud et le sec : les pois chiches sont une véritable rareté dans les champs allemands. Les experts estiment que cela pourrait changer à l'avenir, du moins dans les régions particulièrement sèches et chaudes.

Ceux qui s'intéressent à la culture des pois chiches doivent absolument réfléchir au préalable à la commercialisation – car il n'existe pas encore de structures de commercialisation fixes. De nombreux producteurs commercialisent leur récolte directement auprès des consommateurs. Selon M. Dommaschk, la vente directe permet d'obtenir des revenus compris entre 1,70 (en conventionnel) et 2,20 euros/kg (en bio).

Comme les pois chiches germent à partir d'une température du sol de 7°C, les semis ont lieu en avril-mai. Le LTZ Augustenberg recommande une densité de 50 plantes par mètre carré avec un espacement des rangs de 30 centimètres. Les pois chiches fleurissent au bout de 40 à 50 jours environ – à partir de là, la température doit être d'au moins 15°C, sinon les fleurs risquent de tomber ou le pollen de perdre sa fertilité.

Les dates de récolte sont relativement variables et se situent entre la mi-août et octobre, selon la variété et les conditions météorologiques. Les pois chiches peuvent être récoltés avec une barre de coupe normale.

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* Source : Kichererbsen: Leguminose bringt 2 Euro/kg Erlös | agrarheute.com

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