Le syndicalisme à la mode Confédération paysanne : écœurant !
Selon Wikipedia,
« La Confédération paysanne (Conf') est un syndicat agricole français. Elle est membre fondateur de la coordination paysanne européenne, de Via Campesina et d'Attac. »
La Conf' se présente sur son site comme un
« Syndicat pour une agriculture paysanne et la défense de ses travailleurs ».
Elle écrit aussi :
« La Confédération paysanne est, depuis 1987, un acteur majeur du syndicalisme agricole français qui porte des valeurs de solidarité et de partage. »
Cela se poursuit, certes, par la description d'un projet socio-politique, mais elle « porte des valeurs de solidarité »... ce qui est – normalement – dans l'ADN des syndicats.
Selon Vie Publique,
« Les syndicats regroupent des personnes exerçant la même profession, des métiers similaires ou connexes. Ils ont pour objet exclusif l’étude et la défense des droits, ainsi que des intérêts matériels et moraux, collectifs et individuels des personnes visées par leurs statuts. Ils ont la capacité d’ester en justice afin d’assurer la défense de ces intérêts. »
Les syndicats peuvent être en compétition pour une même « clientèle » ou en opposition sur des sujets où les intérêts divergent. Il y a cependant, en principe, une déontologie qui consiste, au minimum, à ne pas nuire de manière gratuite aux adhérents d'autres syndicats et à leurs intérêts.
Une déontologie ?
Capture Conf 2
L'Assemblée Nationale délibère actuellement sur le projet de loi de finances pour 2023.
Elle a été saisie d'une proposition d'amendement – présentée par un cortège de députés de la France Insoumise et adoptée en commission – visant à supprimer le crédit d'impôt pour les exploitations certifiées de Haute Valeur Environnementale.
Particularité ?
« Cet amendement, reprenant une proposition de la Confédération paysanne [...] »
Voici l'exposé des motifs complet :
« Cet amendement, reprenant une proposition de la Confédération paysanne, vise à supprimer le crédit d’impôt pour les exploitations certifiées de Haute Valeur Environnementale.
Le plan de relance a créé ce crédit d’impôt HVE exceptionnel pour 2 ans de 2500 euros par ferme et par an. Sont éligibles les agriculteurs certifiés HVE3 ou s’engageant dans une démarche de certification HVE3, contrairement aux paysans et paysannes en bio qui ne bénéficient du crédit d’impôt bio qu’une fois la conversion achevée. Le crédit d’impôt HVE capte des financements publics, mais en réalité, les critères qui le définissent n’incitent pas à changer les pratiques agricoles.
Par exemple, le Monde a révélé que dans une note confidentielle remise au ministère de l’agriculture fin 2020, l’un des critères d’obtention du label était que l’achat des intrants tels que les pesticides ne dépasse pas 30 % du chiffre d’affaires. Or, la moyenne est de 14 % pour les exploitations viticoles, et de 26 % pour les exploitations maraîchères. En réalité, ce label récompense donc des exploitations, largement plus polluantes que la moyenne. Quelle ambition ! »
L'exposé des motifs est, au mieux, spécieux, la Haute Valeur Environnementale ne se limitant pas à la question des pesticides, mais imposant d'autres conditions... dont sont dispensées les exploitations en bio.
Plutôt que de faire bénéficier les « paysans et paysannes en bio » des mêmes conditions d'attribution d'un crédit d'impôt... supprimons le crédit pour les « non-bio », y compris pour ceux affiliés à la Conf' !
Il est vrai que la certification HVE fait de l'ombre à une agriculture biologique enfermée dans son carcan idéologique...
Bravo la Conf' !
Et bravo la LFI !