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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Le coaching exécutif pour les agriculteurs est un outil de transfert de connaissances

2 Octobre 2022 Publié dans #Divers

Le coaching exécutif pour les agriculteurs est un outil de transfert de connaissances

 

Kristjan Hebert*

 

 

 

 

Si vous traitez votre ferme comme un mode de vie, cela peut être une mauvaise affaire – mais si vous traitez votre ferme comme une entreprise, cela peut être un excellent mode de vie.

 

C'est l'une des leçons les plus importantes que j'ai apprises dans ma ferme familiale, et je me suis donné pour mission d'aider les agriculteurs à mener la vie qu'ils souhaitent en leur donnant les connaissances et les outils dont ils ont besoin.

 

Dans de nombreux endroits, l'agriculture est meilleure que jamais, avec de grosses récoltes et de grandes opportunités. En même temps, elle n'a jamais été aussi difficile ou compliquée. Il ne suffit pas de mettre une culture en terre et de la faire pousser. Vous devez être le PDG, le directeur financier et le chef d'exploitation d'une entreprise agricole, et les méthodes traditionnelles d'apprentissage de l'agriculture ne suffisent plus.

 

C'est pourquoi un collègue et moi avons lancé Farmer Coach, un nouveau programme destiné aux producteurs d'aliments pour améliorer leurs finances, la gestion des risques et le transfert des connaissances d'une génération à l'autre.

 

Nous sommes tous attirés par les carrières agricoles pour différentes raisons. Beaucoup d'entre nous ont grandi dans des fermes et ont repris ce que leurs parents et grands-parents avaient construit. Beaucoup d'entre nous sont attirés par les petites villes, les communautés rurales et la vie de famille. Pour les agriculteurs, « Take Our Kids To Work Day » signifie laisser nos enfants monter avec nous dans nos moissonneuses-batteuses – et nous pouvons le faire quand nous le voulons, plutôt qu'un seul jour par an au siège de l'entreprise.

 

C'est en tout cas mon expérience. Je cultive de l'orge, du canola, du blé et d'autres produits sur ma ferme familiale à Moosomin, dans la Saskatchewan. Je n'échangerais mon travail pour rien au monde.

 

Pourtant, pour moi, l'agriculture est très différente de ce qu'elle était pour mes ancêtres. Mon père le savait et m'y a préparé. Lorsque je suis entré à l'université, nous avons discuté de ce que j'allais étudier. J'ai supposé que ce serait l'agriculture, pour qu'un jour je puisse reprendre son exploitation. Il m'a mis en garde contre cela et m'a donné certains des meilleurs conseils que j'ai jamais reçus : « Je peux t'apprendre à faire pousser une culture », a-t-il dit. « Apprends à faire des affaires. »

 

Mon père m'enseignait déjà comment faire pousser une culture, et il a continué à le faire de la manière dont les pères agriculteurs et les fils ou filles agriculteurs le font depuis des générations.

 

Pendant ce temps, j'ai suivi des cours de commerce et je suis devenu comptable. J'ai acquis les compétences nécessaires pour créer et lire des états financiers. J'ai appris à gérer des personnes, à déléguer des pouvoirs et à travailler avec des agents de crédit à une époque où il ne suffit plus d'apporter ses calculs griffonnés sur une serviette de table du restaurant du village au banquier local.

 

Cette expérience s'est avérée essentielle pour notre ferme familiale. Il est de plus en plus difficile d'exploiter une ferme rentable, surtout à une époque où les prix des intrants montent en flèche, où les conditions météorologiques sont difficiles et où la guerre en Ukraine met en péril la sécurité alimentaire partout dans le monde.

 

Plus j'ai appris à connaître d'autres agriculteurs et les défis auxquels ils sont confrontés, plus je suis convaincu qu'il faut trouver une nouvelle façon de former les producteurs de denrées alimentaires pour qu'ils puissent faire carrière dans ce qui est devenu une profession qui évolue rapidement, avec des technologies sophistiquées, la volatilité du marché et la planification à long terme. Notre travail exige une réflexion approfondie sur les machines, le capital, la négociation, l'expansion et la succession.

 

Vous produisez une seule récolte par an, mais chaque jour est rempli de décisions comportant de nombreux signes de dollars et de zéros. Vous n'avez pas droit à l'erreur.

 

C'est là que Farmer Coach intervient. L'idée centrale est que nous entamons une relation basée sur la responsabilisation et le réseautage. Au lieu de venir à un séminaire pendant un jour ou deux et de nous entendre radoter sur ce que nous avons en tête, nous présentons des idées, nous collaborons sur des problèmes et des solutions spécifiques, et nous vérifions vos progrès une fois que vous êtes retournés dans vos fermes et que vous avez appliqué ce que vous avez appris. Nous vous mettons également en contact avec d'autres agriculteurs qui peuvent vous fournir des conseils et un soutien et aider votre entreprise à se développer.

 

À l'heure actuelle, la plupart des participants au programme Farmer Coach sont canadiens, mais les défis que nous relevons ne sont pas uniques au Canada. Environ un quart de nos participants viennent des États-Unis, et nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres.

 

Une chose sur laquelle nous sommes tous d'accord est que les agriculteurs d'aujourd'hui ont besoin de plus d'aide – et le programme Farmer Coach est là pour la leur offrir.

 

_____________

 

Kristjan Hebert, agriculteur, Canada

 

Kristjan exploite 11.000 hectares dans le sud-est de la Saskatchewan, au Canada ; il produit de l'orge de brasserie, du blé de force roux de printemps, du canola, du seigle d'automne, des pois jaunes et de l'avoine. Il est rentré de l'université en 2008, déterminé à agrandir la ferme familiale à partir des 800 hectares qu'elle comptait dans son enfance.

 

Kristjan a mis à profit ses intérêts pour la finance (il est expert-comptable) et les gens pour prendre les décisions d'affaires et réunir l'équipe nécessaire à la croissance. L'exploitation conclut des contrats à terme sur ses cultures et ajuste la rotation des cultures dans une certaine mesure en fonction des contrats de vente auxquels elle a accès.

 

L'exploitation utilise le semis direct sur la plupart de ses terres et le travail minimum du sol sur le reste. Les technologies utilisées comprennent la fertilisation à taux variable et un plan de gestion des nutriments sur 6 à 9 ans qui inclut de nombreuses façons d'appliquer les engrais. Cela permet de gérer les risques les années où les prix des engrais sont élevés, comme cette année.

 

Kristjan travaille en collaboration avec son frère qui élève du bétail, afin de produire de l'ensilage pour le bétail, puis de mettre en place une culture de couverture disponible pour le pâturage, ce qui permet d'ajouter du fumier à la terre. D'un point de vue environnemental, il pense qu'il est important de faire travailler ensemble les agriculteurs et les éleveurs.

 

Source : Executive Coaching for Farmers Is A Knowledge Transfer Tool – Global Farmer Network®

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