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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Produits phytosanitaires : ce que prévoit Mme Sarah Wiener pour l'objectif de 50 pour cent de réduction

22 Septembre 2022 Publié dans #Pesticides, #Union Européenne

Produits phytosanitaires : ce que prévoit Mme Sarah Wiener pour l'objectif de 50 pour cent de réduction

 

Johanna Michel, AGRARHEUTE*

 

 

© imago/SEPA.Media 

Lors de son point de presse d'hier (6 septembre), Mme Sarah Wiener a confirmé que l'objectif de réduction des produits phytosanitaires ne serait pas de 50 pour cent pour chaque pays de l'UE. L'objectif qui doit être atteint d'ici 2030 pourrait se situer entre 35 et 65 pour cent.

 

 

L'eurodéputée verte Sarah Wiener fait avancer de manière décisive les négociations sur le nouveau règlement phytosanitaire. Elle a donné hier (6 septembre) les premiers détails à ce sujet.

 

 

Dans le cadre du projet de règlement européen sur l'utilisation durable des produits phytosanitaires, Mme Sarah Wiener est responsable, en tant que rapporteur au sein de la Commission de l'Environnement, compétente quant au fond, de l'avis des commissions concernées avant le vote au Parlement.

 

L'objectif du projet de nouvelle directive est de mettre en œuvre l'objectif de la stratégie « de la ferme à la table », à savoir réduire de 50 pour cent l'utilisation et le risque des produits phytosanitaires dans l'UE d'ici 2030.

 

Du point de vue de Mme Wiener, la directive européenne actuelle a été mal appliquée et a donc échoué. Lors de la rencontre avec la presse, elle a fait référence à l'initiative européenne « Sauver les abeilles et les agriculteurs ! », qui a même exigé l'année dernière une réduction de 80 pour cent de l'utilisation des produits phytosanitaires d'ici 2030 et a recueilli 1,2 million de signatures de citoyens européens.

 

 

Les objectifs de réduction des produits phytosanitaires doivent se situer entre 35 et 65 pour cent.

 

Selon l'Autrichienne, le groupe des Verts au Parlement Européen s'engage pour un objectif de réduction obligatoire d'au moins 50 pour cent. La priorité doit être donnée à une protection intégrée des cultures, dans laquelle les produits phytosanitaires ne sont utilisés que lorsqu'il n'y a plus d'autre possibilité.

 

Interrogée sur ce point, Mme Wiener a toutefois confirmé que les différents États membres de l'UE ne devaient pas obligatoirement avoir pour objectif une réduction de 50 pour cent – cet objectif doit plutôt s'appliquer à l'ensemble de l'UE. Les économies exactes que les États membres doivent appliquer ne sont « pas encore gravées dans le marbre ». Comme l'a rapporté AGRARHEUTE en août, la fourchette des objectifs de réduction se situe entre 35 et 65 pour cent ; pour l'Allemagne, un objectif de 55 pour cent aurait été proposé. Le point de départ est l'utilisation de produits phytosanitaires entre 2015 et 2017 par rapport à aujourd'hui, a expliqué Mme Wiener.

 

Les pays de l'UE peuvent désormais, selon elle, indiquer eux-mêmes de quel pourcentage ils souhaitent réduire l'utilisation de produits phytosanitaires. Mme Wiener est « curieuse de voir s'il y a quelqu'un qui prend volontairement l'objectif de 65 pour cent ».

 

 

Des améliorations sont encore nécessaires en ce qui concerne les règles de protection des plantes dans les zones sensibles.

 

Les Verts sont également favorables à des règles plus strictes en matière d'utilisation de produits phytosanitaires dans les zones sensibles. Cependant, le groupe est également d'avis qu'une interdiction totale irait trop loin.

 

Si même les produits phytosanitaires autorisés dans l'agriculture biologique étaient interdits dans les zones sensibles, cela signifierait pour certaines exploitations qu'elles ne pourraient plus pratiquer l'agriculture du tout. Cela aurait par exemple des conséquences particulières pour la Slovénie, car il y a dans ce pays une grande partie de paysages protégés. C'est pourquoi des améliorations sont encore nécessaires ici, a déclaré Mme Wiener.

 

En outre, les Verts veulent modifier les indicateurs de risque existants pour les produits phytosanitaires. Les méthodes de calcul devraient être adaptées de manière à ce que les résultats correspondent aux risques réels.

 

 

Mme Wiener : le problème réside dans le prix des produits alimentaires, pas dans leur disponibilité.

 

© imago/Eventpress

Mme Sarah Wiener, précédemment connue en tant qu'entrepreneuse et chef cuisinière à la télévision, a été élue au Parlement Européen en 2019 en Autriche.

 

 

Mme Sarah Wiener a souligné que la sécurité alimentaire mondiale allait de pair avec l'épandage d'engrais minéraux et l'utilisation de pesticides [ma note : ne tombez pas de votre chaise !]. « Nous parlons toujours de l'efficacité en surfaces, mais pas de l'efficacité en profondeur », a-t-elle déclaré en faisant référence à la santé des sols. Ainsi, selon elle, le sol, avec ses capacités de stockage de l'eau, de constitution d'humus et de protection contre les inondations, fournit des services écosystémiques qui profitent à la société et qui rendent le système alimentaire plus stable à long terme.

 

« Nous avons des problèmes avec les prix, mais pas de crise alimentaire », a déclaré l'eurodéputée. Si 800 millions de personnes souffrent de la faim, ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de nourriture. Il s'agit plutôt d'un manque d'infrastructures, ainsi que de conflits, voire de guerres civiles.

 

Selon Mme Wiener, la culture de plantes génétiquement modifiées n'est pas une solution. « Il n'y a pas de génie génétique qui ait augmenté les rendements », a-t-elle déclaré. De plus, selon elle, il existe des preuves que l'utilisation de produits phytosanitaires a augmenté dans ces cultures.

 

Même dans les cultures qui n'ont pas été génétiquement modifiées, on a certes utilisé moins de produits phytosanitaires, mais ils sont plus toxiques ; c'est pourquoi les économies réalisées jusqu'à présent doivent être considérées d'un œil critique. Pour les négociations qui n'ont pas encore commencé, Mme Wiener souhaite un échange honnête et respectueux. Elle attend la conclusion de la procédure dans un an et demi.

 

___________

 

* Johanna Michel travaille depuis 2020 comme rédactrice cross-média chez AGRARHEUTE. Employée spécialisée dans les services des médias et de l'information, elle a d'abord travaillé dans l'administration du Bundestag allemand et a suivi, en parallèle, des études d'agronomie à l'Université Humboldt de Berlin. Au sein du Département Exploitation et Marché, elle s'intéresse particulièrement à la mise en œuvre des décisions de politique agricole en raison de ses connaissances en matière de législation.

 

Source : Pflanzenschutzmittel: Das plant Sarah Wiener für das 50-Prozent-Ziel | agrarheute.com

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