Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Les nouvelles règles néerlandaises sur les émissions paralysent les agriculteurs et menacent la sécurité alimentaire

8 Juillet 2022 Publié dans #Divers

Les nouvelles règles néerlandaises sur les émissions paralysent les agriculteurs et menacent la sécurité alimentaire

 

AGDAILY reporters*

 

 

Image : Aerovista Luchtfotografie, Shutterstock

 

 

Aux Pays-Bas, des milliers d'agriculteurs sont descendus dans la rue avec leurs tracteurs pour se mobiliser contre les nouvelles réglementations sur les émissions du gouvernement néerlandais. Il y a moins d'un siècle, la sécurité alimentaire était une priorité pour ce pays européen, mais aujourd'hui, les responsables pourraient avoir oublié ces racines.

 

 

 

 

Avec plus de 50.000 agriculteurs et des millions d'animaux aux Pays-Bas, beaucoup sont maintenant confrontés à des fermetures. De nouvelles réglementations pourraient obliger les agriculteurs à réduire leur production et le nombre de leurs animaux jusqu'à 30 % pour répondre aux exigences de l'État en matière d'émissions.

 

Le gouvernement doit réduire de 50 % les émissions d'oxyde d'azote et d'ammoniac d'ici à 2030 et a déjà alloué 25 milliards d'euros pour aider les exploitations à se conformer aux nouvelles exigences. Par le passé, le gouvernement avait demandé aux agriculteurs d'utiliser des aliments pour animaux contenant moins de protéines afin de réduire les émissions d'ammoniac.

 

Les exploitations agricoles situées à proximité des parcs nationaux sont les plus durement touchées. Affirmant que les écosystèmes ont été endommagés par la pollution azotée, le gouvernement prévoit de réduire jusqu'à 70 % les émissions de gaz à effet de serre dans les zones proches des réserves naturelles.

 

Plus de 40.000 agriculteurs se sont rassemblés pour protester contre la nouvelle réglementation, empruntant les autoroutes et pénétrant dans les villes sur leurs tracteurs.

 

« Je ne pense pas avoir d'avenir dans l'agriculture car nous devons réduire notre bétail de 70 %. Avec seulement 80 vaches, ce ne sera pas rentable, donc nous devrons fermer », a déclaré à France 24 M. Jessee Baars, un jeune producteur laitier néerlandais.

 

 

Les Pays-Bas dégagent chaque année un excédent alimentaire et sont le deuxième plus grand exportateur de produits agricoles de base derrière les États-Unis. Plus impressionnant encore, les Néerlandais font cela dans un pays qui est 270 fois plus petit que les États-Unis.

 

Il fut cependant un temps où les Néerlandais étaient confrontés à la famine. En 1944, les nazis ont occupé les Pays-Bas et bloqué le Nord. La nourriture était rare, et le gouvernement a encouragé ses citoyens à chercher des glands et des châtaignes. Des dizaines de milliers de Néerlandais sont morts de la famine. Après la Seconde Guerre Mondiale, le pays s'est attaché à assurer la sécurité alimentaire et à soutenir des exploitations agricoles plus importantes et à haut rendement.

 

L'Union Européenne a critiqué le pays pour ses méthodes intensives et son utilisation excessive d'engrais de synthèse. Cependant, les Pays-Bas ont non seulement réduit de moitié leur utilisation d'engrais, mais ils utilisent également beaucoup moins d'eau que la moyenne mondiale pour faire pousser des cultures telles que les tomates. Les tomates, en particulier, utilisent quatre litres par kilo de tomates produites, alors que la moyenne mondiale est de 214  itres.

 

_______________

 

* Source : Dutch emission rules hamstring farmers, threaten food security | AGDAILY

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
H
Une bonne quinzaine de jours que la révolte dure, et dans le silence quasi total des médias français. Lorsque les manifestations sont reportés, on fait en sorte de discréditer les agriculteurs et les éleveurs, forcément vilains pollueurs, en oubliant qu'on leur doit des étals de magasin plein de produits alimentaires diversifiés, sains et peu onéreux. <br /> Au XIXème siècle, l'alimentation était 60 à 80% d'un budget pour 80% des français, et pour beaucoup, cette alimentation chère se résumait à une soupe matin midi et soir, trempée de pain plus ou moins grossier, puis de pommes de terre lorsque la culture s'en répand, la soupe aromatisée d'un bas morceau de viande 2 à 4 fois par semaine selon les moyens. Et on était bien heureux lorsqu'il y avait assez de soupe, de pain, de pommes de terre pour sortir de table sans avoir faim. Formidable...
Répondre
D
Un point qui n'est pas abordé, est comment allons nous combler la production "perdue" par l'application de ces normes(si elles sont appliquées, car les agris hollandais ne lâcheront pas l'affaire).<br /> Les Pays Bas sont de gros contributeurs pour le porc, le lait et j'en passe et compenser leurs productions ne se fera que marginalement en Europe de l'ouest.<br /> En période de pénurie alimentaire et de hausse des prix, j'avoue que c'est du génie.