Un exemple de propagande anti-OGM en Afrique
Il se présente modestement comme avocat de la justice environnementale sur Twitter. Il n'est pas facile d'en savoir plus sur son activisme actuel.
Nnimmo Bassey a été lauréat du Right Livelyhood Award – affublé du titre de « Prix Nobel alternatif » – 2010
« Pour avoir révélé toutes les horreurs écologiques et humaines de la production pétrolière et pour son travail inspiré visant à renforcer le mouvement environnemental au Nigeria et dans le monde.
[…]
En 1993, il a cofondé Environmental Rights Action (ERA), une ONG nigériane de défense des droits de l'homme, pour s'occuper des questions liées à l'environnement. Bassey a été le directeur exécutif d'ERA pendant deux décennies et est toujours le président de son conseil d'administration. »
[…]
L'autre grand domaine d'action d'Environmental Rights Action concerne les OGM (organismes génétiquement modifiés), les agrocarburants et la souveraineté alimentaire. Les organisations africaines des Amis de la Terre ont créé une campagne régionale dans ce domaine en 2004, et Bassey a travaillé en tant que militant international sur les questions relatives aux OGM de 2004 à 2008. En 2009, des essais en champ de manioc génétiquement modifié ont été introduits au Nigeria, et Bassey voit un grand risque que l'agriculture africaine soit contaminée par les OGM. »
Selon un article de 2021, « GMO Doesn’t Have Capacity to Increase Yield of Harvest – Nnimmo Bassey » (les OGM n'ont pas la capacité d'augmenter le rendement des récoltes – Nnimmo Bassey), il est directeur exécutif de la Health of Mother Earth Fondation (HOMEF).
(Source)
Cet article du 8 juillet 2021 vaut la peine d'un court arrêt.
M. Nnimmo Bassey a ou aurait répondu à un homme de paille. Il a
« démenti l'idée répandue selon laquelle les semences génétiquement modifiées sont le seul moyen de produire des aliments capables de répondre à la demande de la population croissante du Nigeria. »
C'est nous qui graissons ci-dessus. Parmi les autres arguments, il y a :
« Le Dr Bassey a expliqué que les défis de la pénurie alimentaire au Nigeria ne peuvent pas être résolus par l'introduction d'OGM, car il n'y a aucune preuve que l'utilisation d'OGM peut augmenter la récolte, mais plutôt éroder la biodiversité, ajoutant que "nous n'avons pas besoin d'OGM en Afrique et nous n'en avons pas du tout besoin au Nigeria". »
Et :
« Plus important encore, il faut mettre fin aux conflits, car lorsque des bandits chassent les agriculteurs de leurs terres, les OGM n'y feront rien […] La technologie n'a pas toutes les solutions, nous devons faire certaines choses correctement. »
Sa collègue Joyce Brown, directrice de programme de l'HOMEF, n'est pas en reste. Elle a « révélé que » :
« es OGM réduisent la diversité nutritionnelle car les agriculteurs ne peuvent planter qu'une seule culture alimentaire, la terre ne sera pas en mesure d'atténuer l'impact climatique et entraînera une dégradation de l'environnement. Ils pourraient également causer des problèmes de santé tels que des malformations congénitales et des cancers. »
Rapport annuel d'ERA/FOE pour 2013 (source)
Le 29 avril 2022, le Daily Post du Nigeria publiait « Farmers were deceived into planting GMOs – Activist, Nnimmo Bassey ». Le fil rouge de cette interview, c'est que le gouvernement fédéral aurait distribué des semences de niébé génétiquement modifié sans prévenir les producteurs qu'il s'agissait de semences GM.
Outre la gesticulation sur les « mauvaises manières » alléguées de l'Agence Nationale pour le Développement des Biotechnologies (NABDA), voici un florilège des récriminations :
« […] L'introduction de niébé génétiquement modifié est une grande source d'inquiétude pour les agriculteurs, les consommateurs et les organisations de la société civile du continent.
"Nous demandons l'interdiction des semences génétiquement modifiées au Nigeria. Nous devons arrêter la diffusion de ces semences car l'Afrique ne doit pas devenir un dépotoir de technologies à risque.
''Les semences GM diminuent la fertilité des sols, érodent la biodiversité, appauvrissent les petits agriculteurs et favorisent l'accaparement des terres pour les monocultures." »
[...]
Nnimmo Bassey, l'organisateur de la Fondation Home of Mother Earth, a toutefois mis en garde, dans un communiqué de presse, contre les conséquences néfastes des organismes génétiquement modifiés dans l'environnement et leurs implications pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
''Cela a des implications à long terme de transformation de l'environnement, des variétés des agriculteurs et des pratiques de production ; cela va piéger les agriculteurs dans des pratiques agricoles non durables, non adaptées et inabordables, et aggraver la menace pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle." »
Le niébé Bt a précisément pour effet de réduire les traitements insecticides ! (Source)
Cela fait maintenant quelque 25 ans que l'on cultive des OGM, notamment Bt comme le niébé qui est au centre de la polémique. Tous les arguments déployés ont été invalidés dans la pratique. Certaines cultures sont maintenant GM à plus de 90 % dans certains pays. Et pourtant...
C'est le problème du Nigeria que de répondre à ce genre de gloubi-boulga.
Rapport annuel de HOMEF pour 2020 (Source)
C'est aussi le nôtre : nous, Européens, nous finançons cet activisme par ce que l'on appelle l'« aide au développement » publique et à travers des organisations œuvrant pour le développement, en principe des pays du sud, en pratique de leur propre fond de commerce.
M. Nnimmo Bassey a été président des Amis de la Terre International de 2008 à 2012. Il a cofondé en 1993 Environmental Rights Action (ERA), la branche nigériane des Amis de la Terre. Disposant de sa désignation propre, cette succursale peut donc opérer sans que la maison-mère soit trop visible.
Rapport annuel d'ERA/FOE pour 2013 (Source)
Le 15 octobre 2016, rapportant les événements de la mascarade du Tribunal International Monsanto, Reporterre écrivait :
« "La nourriture est une célébration. Notre combat est une lutte pour la vie, contre la colonisation des grandes entreprises." C’est presque si Nnimmo Bassey, architecte nigérian et activiste environnemental, a le poing levé en prononçant ces paroles. Dans la salle comble du Bazaar, dans le centre-ville de La Haye, l’attention est maximale. L’intervention s’achève sous le tonnerre d’applaudissements d’activistes venus du monde entier. »
Manifestement, la colonisation par des organisations non gouvernementales « occidentales », grandes et petites, ne suscite pas la même réaction, et pour cause : elles paient les gens de bonne volonté, les naïfs qui s'engagent dans une cause sans en mesurer les réalités, et les mercenaires.