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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Variétés « VrTH » : « Allô ! L'ANSES ? Vous avez un problème ! »

26 Avril 2022 Publié dans #critique de l'information, #Semences, #amélioration des plantes, #Agronomie

Variétés « VrTH » : « Allô ! L'ANSES ? Vous avez un problème ! »

 

 

(Source)

 

 

Dans le monde des sujets controversés touchant à la santé et l'environnement et le microcosme des institutions chargées de prendre des décisions, de fournir des expertises ou de formuler des avis et recommandations, l'ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et du Travail) se distingue – ou se distinguait – par sa neutralité et impartialité.

 

Un élément contribuant à cette excellence est – ou fut – l'adhésion des membres de son personnel à un strict devoir de réserve. Ceux qui prennent – ou prenaient – la parole s'expriment – ou s'exprimaient – sur la conduite des travaux ou les conclusions de l'Agence sans injecter leur opinion personnelle dans leurs déclarations.

 

Mais un verrou a peut-être bien sauté.

 

 

Non, ce n'est pas un poisson d'avril de Reporterre...

 

Reporterre a publié le 1er avril 2022 un « L’effet nocif des nouveaux OGM cultivés en France ».

 

En chapô :

 

« Certaines plantes sont rendues tolérantes aux herbicides pour faciliter le désherbage. Selon une étude, ces dernières entraînent une utilisation accrue de ces produits toxiques et ne sont pas efficaces. Mais elles sont soutenus par l’État. »

 

 

...fondé sur une importante contribution d'un agent de l'ANSES...

 

L'article repose en très grande partie sur les déclarations de M. Guillaume Fried, chargé de projet recherche à l’ANSES, au Laboratoire de la Santé des Végétaux ; il est aussi le premier auteur de « Impact of new management practices on arable and field margin plant communities in sunflower, with an emphasis on the abundance of Ambrosia artemisiifolia (Asteraceae) » (impact des nouvelles pratiques de gestion sur les communautés végétales des champs et des bordures de champs de tournesol, avec un accent sur l'abondance d'Ambrosia artemisiifolia (Asteraceae)).

 

On peut considérer que c'est une « faute de goût » que de contribuer à Reporterre, dont la ligne éditoriale souffre de biais avérés, incompatibles avec les missions de l'ANSES.

 

 

...une contribution à un monument de désinformation

 

On y a du reste droit dès le chapô, outre l'utilisation de l'hyperbolique « produits toxiques ».

 

Non, l'État ne soutient pas les VrTH (« variétés rendues tolérantes aux herbicides » selon une terminologie emphatique) : il est coincé entre une décision du Conseil d'État – entachée d'erreurs de fait et de procédure et des signaux des autorités de Bruxelles et de certains États membres. La première lui enjoint de prendre des mesures s'agissant des variétés issues d'une mutagenèse in vitro (communiqué de presse ; décision) : selon les seconds ces mesures sont contraires au droit européen.

 

Et, s'agissant des VrTH, le gouvernement devait prendre certaines mesures en application du principe de précaution.

 

Du communiqué de presse du Conseil d'État :

 

« Afin de prévenir ces risques [de développement des mauvaises herbes tolérantes aux herbicides et de l’augmentation de l’usage d’herbicides], le Conseil d’État demande au Gouvernement de prendre, dans un délai de six mois, les mesures nécessaires à la mise en œuvre des recommandations formulées par l’ANSES en 2019, en matière d’évaluation des risques liés aux VRTH, ou de prendre toute autre mesure équivalente permettant de répondre aux observations de l’agence sur les lacunes des données actuellement disponibles. »

 

Reporterre est bien évidemment sur la ligne de la contestation de l'agriculture moderne, portée par exemple par la Confédération Paysanne, et ne peut que s'associer au militantisme visant à interdire les variétés rendues tolérantes « aux herbicides ».

 

Et, pour bien enfoncer le clou, Reporterre écrit :

 

« InfOgm rappelle que la culture des VRTH est illégale depuis que la Cour de justice européenne a statué en 2018 qu’elles relèvent de la réglementation sur les OGM. »

 

Mais c'est triplement faux. Inf'OGM n'a pas dit... la culture des VrTH n'est pas illégale... la CJUE n'a pas statué ainsi qu'il est dit. Ça fait beaucoup pour une seule phrase !

 

 

Un peu d'agronomie et de génétique

 

Il convient à ce stade de faire un peu d'agronomie et de génétique.

 

Nous utilisons des herbicides « sélectifs » en cours de culture : tolérés par la plante cultivée, ils éliminent la flore adventice ou une partie de celle-ci.

 

Il est dans la nature des choses que des plantes de telle ou telle espèce deviennent résistantes à un herbicide.

 

Si c'est une adventice, on se trouve devant un problème qu'il faut gérer : si possible, éliminer ces plantes résistantes par d'autres moyens comme un désherbage mécanique ou l'utilisation d'un autre herbicide.

 

Si c'est une repousse de plante cultivée et que l'agriculteur fait preuve de présence d'esprit... Source : Avis de l’ANSES et rapport révisé d’expertise collective « Utilisation des variétés rendues tolérantes aux herbicides cultivées en France », mars 2020 :

 

« […] d’après les informations fournies par BASF France, le tournesol Clearfield est obtenu par sélection à base de mutants spontanés. La tolérance du tournesol aux imidazolinones a été fortuitement découverte en 1996, dans un champ de soja du Kansas. Des pieds de tournesol qui n’avaient pas été affectés par l’application d’un herbicide de la famille des imidazolinones ont été retrouvés. Les sélectionneurs ont donc entrepris de croiser ces tournesols tolérants spontanés avec leurs lignées. Les premières variétés de tournesol tolérants à l’imazamox, un herbicide de la famille des imidazolinones, ont vu le jour au début des années 2000 (elles ont été commercialisées en 2007 en Italie, en 2010 en France). »

 

Mais on peut aussi donner un coup de pouce à la nature ; c'est la mutagenèse. La production de mutants in vitro est particulièrement intéressante, puisque le tri est réalisé grâce à l'herbicide :

 

« En revanche, le colza Clearfield est obtenu par mutagenèse in vitro. Les cellules de colza sont soumises à des agents mutagènes et une étape de reconstitution de la plante est nécessaire. Le colza Clearfield est également tolérant à l’imazamox. »

 

Mais la mutagenèse in vivo est aussi une voie qui a été utilisée :

 

« Le tournesol Clearfield Plus tolérant à l’imazamox est obtenu par mutagenèse in vivo. Cette nouvelle technologie a été lancée en 2016 pour avoir de meilleurs niveaux d’efficacité sur des flores complexes, notamment l’ambroisie et le chardon, en améliorant la sélectivité, c’est-à-dire en limitant les phénomènes de phytotoxicité pour la culture.

 

Enfin, le tournesol Express Sun est obtenu par une mutagenèse in vivo. Pour cette technologie, les graines de tournesol sont exposées aux agents mutagènes. Les variétés obtenues tolèrent le tribénuron-méthyle, molécule détenue par DuPont Solutions. »

 

Sur le plan génétique, les mécanismes de résistance peuvent varier (modification de la cible de l'herbicide ou détoxification, par exemple). Mais il n'y a pas de différence dans les résultats entre modes d'obtention d'un même mécanisme. Le Comité Scientifique du Haut Conseil des Biotechnologies a conclu dans un avis en réponse à la saisine du 2 juillet 2020 relative au projet de décret modifiant l’article D.531-2 du code de l'environnement (projet que le gouvernement est accusé de ne pas transformer en décret) :

 

« Les mécanismes biochimiques d’induction des mutations étant les mêmes pour les mutations spontanées, la mutagenèse induite (in vivo ou in vitro) et la culture in vitro (variations somaclonales) – chaque agent mutagène induisant préférentiellement l’une des formes de la mutagenèse spontanée –, il est attendu que l’on produise potentiellement les mêmes types de variants génétiques et phénotypiques, quelle que soit l’approche. Le choix de l’approche dépendra de la fréquence escomptée des mutations induites, de l’aptitude à la régénération du matériel utilisé in vitro et surtout des conditions/stades et facilité de sélection du phénotype recherché. »

 

 

Les risques agronomiques...

 

Et les conséquences agronomiques ? Les risques de développement des mauvaises herbes tolérantes aux herbicides et de l’augmentation de l’usage d’herbicides évoqués par le Conseil d'État ?

 

Une analyse objective, pragmatique, devrait conduire au constat que tout herbicide sélectif utilisé en post-levée est associé à des espèces et variétés « VTH » et qu'une « VrTH » ne fait qu'élargir la gamme des cultures cibles. Cela déplacera quelques curseurs, augmentant les risques – par exemple si la fréquence d'utilisation de l'herbicide augmente – ou les diminuant – par exemple si la gamme de modes d'action des herbicides utilisés est élargie. Mais le risque restera fondamentalement gérable, sauf cas particulier, par des mesures de bon sens et de « bonnes pratiques agronomiques ».

 

Caler, par exemple un tournesol VrTH dans une rotation avant ou après une culture sur laquelle on utilise de l'imazamox, toujours par exemple, revient fondamentalement à la même chose que faire suivre deux cultures désherbées avec de l'imazamox.

 

 

...suivis d'une précautionnite politique

 

Mais les pouvoirs publics ont été sensibles à la gesticulation des mouvances anti-progrès...

 

Ainsi, les ministres de l'environnement et de l'agriculture demandèrent au CNRS et à l'INRA(E) une expertise collective. Elle fut publiée en novembre 2011 et donna lieu à une avalanche d'informations, relevant en partie de la pédanterie (430 pages pour le rapport complet !). Selon le cas, ces expertises incitent à la prise de mesures ou, au contraire, à l'utilisation du rapport pour caler une armoire.

 

Dans celui qui nous intéresse, l’ANSES a été saisie le 5 mars 2015 par le – seul – ministère en charge de l’écologie (Mme Ségolène Royal) pour la réalisation d’une nouvelle expertise relative à l’utilisation des variétés rendues tolérantes aux herbicides (VrTH) cultivées en France.

 

 

 

Extrait de la lettre de saisine de l'ANSES par Mme Ségolène Royal (Source)

 

 

Et nous avons donc eu un rapport de 231 pages avec quelques conclusions suffisamment précautionneuses pour que le Conseil d'État ait pu invoquer le principe de précaution.

 

 

L'article scientifique de Fried et al.

 

L'article de Fried et al. évoqué ci-dessus s'inscrit sans doute dans une stratégie de mise en œuvre de la décision du Conseil d'État.

 

En voici le résumé (découpé) :

 

« Certaines mauvaises herbes gênantes telles que l'Ambrosia artemisiifolia ont conduit les agriculteurs à adopter des variétés tolérantes aux herbicides (VTH) dans les champs de tournesol cultivés. Les pratiques agricoles associées à l'utilisation des VTH ont suscité l'inquiétude des autorités publiques, ce qui a conduit à recommander de surveiller les effets potentiels des VTH sur la biodiversité.

 

Dans ce contexte, nous avons enquêté sur la végétation de 239 champs de tournesol et leurs marges dans trois régions françaises entre 2017 et 2019, avec un focus spécifique sur A. artemisiifolia. Nous avons collecté des informations sur 21 variables explicatives couvrant les pratiques agricoles, les facteurs paysagers et les données spatio-temporelles.

 

Les champs de variétés tolérantes aux herbicides étaient associés à une plus faible diversité de mauvaises herbes, mais à une diversité de communautés de marges de champ similaire. Cette plus faible diversité des adventices peut être attribuée à l'utilisation plus importante d'herbicides et à des rotations de cultures plus courtes, tandis que les facteurs paysagers peuvent être plus importants pour la diversité en bordure de champ.

 

Les champs conventionnels avec des variétés traditionnelles ont montré une plus faible abondance d'A. artemisiifolia par rapport aux champs biologiques et aux champs VTH.

 

L'abondance d'A. artemisiifolia était plus élevée dans la région la plus infestée, dans les champs ayant une proportion élevée de cultures de tournesol dans la rotation des cultures, des dates de semis tardives, un nombre élevé de binages et un nombre élevé de traitements de post-émergence.

 

Nous avons interprété l'association du binage et de l'utilisation du VTH avec une forte abondance d'A. artemisiifolia comme une réponse à l'infestation de mauvaises herbes plutôt que comme sa cause.

 

En conclusion, aucun effet non intentionnel des VTH n'a été trouvé dans les marges des champs, mais les pratiques associées aux VTH conduisent à une plus faible diversité des communautés de mauvaises herbes et les champs VTH avaient encore une abondance élevée d'A. artemisiifolia après le contrôle des mauvaises herbes. »

 

Cet article (derrière un péage) a aussi été décrit par l'ANSES dans un communiqué, « Quel est l’effet des variétés rendues tolérantes aux herbicides sur la biodiversité végétale ? »

 

 

L'augmentation du recours aux herbicides

 

Nous voici donc armés pour analyser l'article de Reporterre ainsi que le communiqué de l'ANSES.

 

Reporterre écrit :

 

« "Comme on le craignait, et comme l’Anses l’avait pointé dans son analyse de risques en 2020, les VRTH se sont accompagnées d’une augmentation du nombre de doses d’herbicides utilisés dans les cultures", souligne Guillaume Fried, premier auteur de l’étude et chargé de projet recherche à l’Anses.

 

Selon le communiqué de l'ANSES, les producteurs de VrTH utilisent en moyenne 1,5 dose pleine d'herbicide par an, contre 1,25 pour les producteurs de variétés conventionnelles en agriculture conventionnelle (l'agriculture biologique ne recourant pas, comme on le sait, aux herbicides).

 

Mais le craignait-on ? Toujours est-il que l'avis de l’ANSES et rapport révisé d’expertise collective de mars 2020 ne contient à notre connaissance aucun passage étayant un constat d'augmentation du nombre de doses, à distinguer de l'évocation d'un risque d'augmentation ou d'une mise en garde à propos de ce risque.

 

 

 

 

Il comportait même un passage qui suggérait une absence d'effet – avec d'importantes limitations quant au seuil de signification. En l'absence d'accès à la publication de Fried et al., il ne nous est pas possible de commenter la signification de cette augmentation alléguée d'un quart de dose. On notera toutefois qu'elle n'est pas mentionnée dans le résumé.

 

Tentons des explications et une mise en contexte.

 

Des agriculteurs qui se tournent vers des variétés VrTH ont des problèmes de désherbage qu'ils peuvent résoudre avec des inhibiteurs de l’acétolactate synthase (ALS). En leur absence, ils pourraient ne pas inclure le tournesol dans leurs rotations. À l'heure où le gouvernement cherche à stimuler la production de protéines et où sévit la guerre en Ukraine, ces variétés apportent une importante contribution à la solution de problèmes pressants.

 

Un autre objectif est l'amélioration de la qualité du désherbage et, partant, du rendement (ce qui va aussi dans le sens du Plan Protéines gouvernemental). Le résumé de l'étude de Fried et al. fait le constat d'une « plus faible diversité de mauvaises herbes »... sans se prononcer sur leur abondance...

 

La page de l'ANSES contient cette étonnante affirmation :

 

« Même si la gestion des adventices est nécessaire pour assurer la production agricole, une perte trop importante de diversité peut être préoccupante: "Les plantes adventices offrent des services bénéfiques, par exemple elles favorisent les auxiliaires de cultures", souligne le scientifique [M. Guillaume Fried]. Ces auxiliaires de culture sont par exemple des insectes qui vont aider à lutter contre les espèces nuisibles aux cultures. »

 

Sources ? Preuves pour le tournesol ?

 

Un propos similaire se trouve dans l'article de Reporterre.

 

 

Une technique déjà obsolète ?

 

Pour Reporterre, l'affaire est déjà pliée :

 

« Le comble est que cette augmentation des herbicides ne s’accompagne pas d’une réduction de l’ambroisie, une plante envahissante particulièrement problématique pour la culture de tournesol. »

 

La page de l'ANSES offre des éléments, en principe, d'explication alambiqués. Le résumé de l'étude nous paraît plus limpide :

 

« Nous avons interprété l'association du binage et de l'utilisation du VTH avec une forte abondance d'A. artemisiifolia comme une réponse à l'infestation de mauvaises herbes plutôt que comme sa cause. »

 

En bref, il y a plus d'ambroisies dans les champs VrTH étudiés parce qu'on se trouve dans un environnement infesté d'ambroisies – et à une efficacité incomplète du désherbage.

 

Et l'interprétation est fastoche : l'ambroisie se gère par une combinaison de moyens, comme l'explique cet article. Donc, plus l'ambroisie est un problème, plus on utilise de moyens.

 

Mais M. Guillaume Fried déclare dans Reporterre :

 

« L’utilisation des VRTH peut donner une fausse confiance dans une seule méthode de lutte chimique au détriment d’autres pratiques connues et efficaces. »

 

C'est une opinion personnelle qui relève du ragot. En tout cas, elle conforte la thèse colportée par Reporterre, qui poursuit, sans doute sur la base d'une déclaration de M. Guillaume Fried :

 

« Dans les cultures conventionnelles, les herbicides sont souvent associés à des rotations avec une plus grande diversité de cultures, ce qui limite le développement de l’ambroisie. »

 

Mais là aussi, la page de l'ANSES n'est pas des plus limpides :

 

« Les scientifiques ont également relevé qu’il y avait autant voire plus d’ambroisie dans les cultures de VRTH que dans celles conventionnelles. "Nous avons mené l’étude dans trois départements, l’Isère, où l’ambroisie est fréquente, le Cher, où sa présence est moyenne et la Côte d’or, où il y a peu d’ambroisie. Nos relevés n’ont pas noté une efficacité flagrante des VRTH dans la lutte contre l’ambroisie, l’abondance de celle-ci dépendait plus de la zone géographique ou de la fréquence de retour du tournesol dans la rotation des cultures que du type de variété employé." Ceci pourrait s’expliquer par le fait que les agriculteurs cultivant des variétés classiques en agriculture conventionnelle ou biologique diversifient plus leurs rotations : ils ne cultivent généralement pas la même espèce d’une rotation à l’autre, alors que ceux avec des VRTH ont tendance à cultiver surtout du tournesol, une plante favorable à l’installation d’ambroisie. »

 

Pourquoi ce conditionnel ? Comment s'articule la supputation finale avec le constat de l'influence de la zone géographique ? Quand on a étudié 239 parcelles, on pouvait raisonnablement faire un recensement des rotations.

 

 

La résistance de l'ambroisie à l'imazamox et au tribénuron

 

Il n'est pas contestable que les herbicides inhibiteurs de l’acétolactate synthase (ALS) se heurtent à des problèmes de résistance des adventices. Reporterre ne rate évidemment pas l'occasion de peindre le diable sur la muraille.

 

Deux propos de M. Guillaume Fried sont cités.

 

« "On est sans doute encore au début de l’évolution de la résistance, mais le risque d’extension est élevé", selon Guillaume Fried. Les deux herbicides concernés sont par ailleurs "connus pour générer des résistances" ».

 

La deuxième phrase est, sémantiquement, un raccourci facile mais,scientifiquement, fausse.

 

La première phrase relève de l'opinion. On peut y souscrire tant il est vrai que l'utilisation croissante d'un herbicide augmente les cas d'apparition de résistances. Mais l'argument est servi – sur un plateau – à un journal en ligne qui a une ligne éditoriale incompatible avec le devoir d'impartialité de l'ANSES.

 

Et cela est insupportable.

 

 

L'efficacité des solutions V(r)TH

 

Il faut revenir au communiqué de l'ANSES avec une phrase déjà citée ci-dessus dans son contexte :

 

« Nos relevés n’ont pas noté une efficacité flagrante des VRTH dans la lutte contre l’ambroisie, l’abondance de celle-ci dépendait plus de la zone géographique ou de la fréquence de retour du tournesol dans la rotation des cultures que du type de variété employé. »

 

C'est de la pseudo-science. L'efficacité d'une solution de désherbage ne se mesure pas – au doigt muillé – par des analyses floristiques sur des parcelles sélectionnées au hasard, mais dans le cadre d'essais randomisés « toutes autres choses étant égales par ailleurs ».

 

Et, par exemple, le verdict de Terres Inovia est différent.

 

 

 

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