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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Oxitec étend ses essais de moustiques GM afin de lutter contre la propagation du paludisme

26 Avril 2022 Publié dans #AGM, #Santé publique

Oxitec étend ses essais de moustiques GM afin de lutter contre la propagation du paludisme

 

Joan Conrow*

 

 

Image : Anopheles stephensi suçant du sang. Photo : Centers for Disease Control

 

 

Ma note : Le 25 avril est la Journée mondiale de lutte contre le paludisme.

 

 

Oxitec Ltd commencera bientôt les essais sur le terrain de ses moustiques autolimités génétiquement modifiés en Méso-Amérique et dans la Corne de l'Afrique, dans le but de ralentir la propagation du paludisme.

 

La recherche est soutenue par un nouveau financement de 18 millions de dollars de la Fondation Bill et Melinda Gates, qui finance également l'Alliance pour la Science. Les essais sur le terrain visent à démontrer une méthode de lutte contre les moustiques sans l'utilisation de pesticides, en particulier l'espèce invasive Anopheles stephensi, dont on prévoit qu'elle sera à l'origine d'épidémies de paludisme dans les villes d'Afrique, et Anopheles albimanus, qui ralentit les efforts d'éradication du paludisme dans les Amériques. Ces deux espèces sont largement résistantes aux insecticides, d'où la recherche d'une autre méthode de contrôle.

 

Le projet pilote de trois ans déploiera la technologie « Friendly » d'Oxitec, qui est déjà utilisée avec succès au Brésil pour lutter contre Aedes aegypti, une espèce de moustique qui propage le Zika, la dengue, le chikungunya, la fièvre jaune et le ver du cœur [responsable de la dirofilariose] par ses piqûres. Des essais portant sur Aedes aegypti sont actuellement en cours en Floride et en Californie.

 

La technologie Friendly fonctionne grâce à un système exclusif mis au point par la société pour rendre les œufs de moustiques mâles non piqueurs génétiquement modifiés autolimités. Placée dans une petite coupelle d'eau, la capsule libère les mâles, qui se dispersent ensuite pour s'accoupler avec des femelles de type sauvage. Comme les mâles contiennent un gène d'autolimitation, leur progéniture ne vit pas jusqu'à maturité, ce qui a pour effet de supprimer naturellement la population.

 

« Nous sommes impatients de travailler avec des partenaires experts, des régulateurs, des parties prenantes régionales et, surtout, avec les communautés touchées par le paludisme pour développer et valider ces deux nouveaux moustiques Friendly », a déclaré M. Neil Morrison, directeur du programme paludisme d'Oxitec. « Comme nous l'avons montré avec nos succès contre d'autres moustiques propageant des maladies, les moustiques Friendly débloquent de nouveaux niveaux de performance dans la lutte antivectorielle sans impact sur les humains, les animaux ou l'environnement. »

 

Les travaux à venir s'appuient sur quatre années de développement précoce et d'innovation par les experts d'Oxitec de plus de 10 pays. Oxitec s'associera à des experts et des communautés régionales pour mener les essais sur le terrain ciblant les deux vecteurs. Simultanément, Oxitec fera progresser les méthodes de production, de distribution et de déploiement de Friendly qui seront également testées dans des sites pilotes. L'objectif est de proposer des solutions Friendly évolutives et accessibles dans les régions où le paludisme est endémique. Les lieux spécifiques de ces projets pilotes seront annoncés dans les prochains mois.

 

« Cet investissement dans l'expansion de notre programme de lutte contre le paludisme nous permettra d'établir les partenariats, les systèmes et les programmes nécessaires pour piloter nos technologies là où elles sont le plus nécessaires, ce qui les rapprochera de leur impact sur les vies et les moyens de subsistance », a déclaré M. Grey Frandsen, PDG d'Oxitec.

 

Anopheles stephensi est le vecteur dominant du paludisme en Asie du Sud et au Moyen-Orient. Il a envahi Djibouti, dans la Corne de l'Afrique, en 2012 et a rapidement provoqué une augmentation massive des cas de paludisme. On estime que plus de 10 % de la population du pays était infectée en 2018. Il a la capacité de se reproduire dans les communautés urbaines, ce qui le distingue des autres moustiques vecteurs de paludisme, et les experts mettent en garde contre des épidémies de paludisme désastreuses à travers les villes africaines à mesure que l'espèce se propage dans d'autres pays.

 

Anopheles albimanus est le vecteur le plus important du paludisme en Amérique centrale et dans certaines régions d'Amérique du Sud. Bien que des progrès aient été accomplis dans l'éradication du paludisme au niveau régional – le Salvador a été certifié exempt de paludisme en 2021 – les efforts sont au point mort dans de nombreuses autres parties de la région. Il pique volontiers à l'extérieur, ce qui réduit l'efficacité des moustiquaires et autres outils de prévention à l'intérieur.

 

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* Source : Oxitec expanding GMO mosquito trials in bid to control the spread of malaria - Alliance for Science (cornell.edu)

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