« La disparition des insectes en question », l'avis de M. André Fougeroux dans Agriculture et Environnement
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Photo : Jay Fauntleroy, Pexels
En chapô :
« L’agriculture est fréquemment désignée comme le principal moteur de la disparition des insectes. André Fougeroux, membre de l’Académie d’Agriculture de France, dresse pour A&E un constat plus nuancé. »
C'est effectivement un constat plus nuancé que cet avis de M. André Fougeroux, « La disparition des insectes en question », publié dans Agriculture et Environnement de M. Gil Rivière-Wekstein.
Plus nuancé, et plus original que les sempiternelles mises en accusation de l'agriculture, évidemment « productiviste », ou encore « industrielle », ou au mieux « intensive » et des pesticides, notamment des néonicotinoïdes, invariablement qualifiés de « tueurs d'abeilles ».
Cela vient avec une petite plongée dans une note scientifique de l'Office Parlementaire d'Évaluation des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST), « Le déclin des insectes », dont nous dirons qu'il n'est pas à l'abri des critiques.
M. André Fougeroux relève :
« À la vérité, un grand nombre des études citées dans le rapport traite uniquement des pollinisateurs, c’est-à-dire des insectes floricoles, dont le bol alimentaire s’est drastiquement effondré. Or, étonnamment, ce rapport mentionne à peine un élément pourtant essentiel dans ce déclin, à savoir la réduction des surfaces fleuries dans les milieux agricoles. Ce facteur joue pourtant de toute évidence un rôle bien plus important que les pesticides dans la diminution de ce type d’insectes. »
« ...étonnamment » ? Pourtant, sur 27 personnes interrogées, huit ont les abeilles ou la pollinisation dans leur cahier des charges professionnel...
Et nous noterons l'absence remarquée de M. Christian Lévêque ; mais il aurait sans doute bousculé des idées reçues et, en quelque sorte, « cassé la baraque ».
M. André Fougeroux excelle aussi dans ce domaine. Voici un argument fort iconoclaste :
« En outre, le rôle des voitures ne fait l’objet d’aucune mention dans le rapport, alors que l’effet pare-brise, souvent mentionné lorsqu’on aborde la question de la disparition des insectes, confirme le rôle dévastateur des véhicules. Or, il y a en France plus de 40 millions de véhicules immatriculés – auxquels s’ajoutent ceux qui traversent quotidiennement le territoire. Un calcul théorique permet de prendre conscience du potentiel destructeur des automobiles : si chaque véhicule percute quotidiennement 1 000 moucherons, pucerons, papillons, abeilles et autres coléoptères – un chiffre très raisonnable –, 40 milliards d’insectes seraient ainsi tués chaque jour. En compilant ce chiffre sur six mois annuels d’activité des insectes, ce sont plus de 7000 milliards d’individus qui sont tués chaque année. Un désastre d’une envergure bien supérieure à ce que pourrait causer l’usage de n’importe quel pesticide ! »
Oui, mais les pare-brise restent propres ! L'aérodynamisme des voitures modernes, mon bon Monsieur ! Il n'y a pas que les pare-brise sur les voitures...
L'article d'Agriculture et Environnement est illustré par un lampadaire autour duquel tournoient des insectes jusqu'à épuisement. La pollution lumineuse est expédiée dans la note de l'OPECST en une phrase et deux notes...
Notons enfin que, sur ce site, une lectrice fidèle a signalé à plusieurs reprises d'autres causes que celles évoquées par M. André Fougeroux ou la note de l'OPECST, comme les travaux d'assainissement.