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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Jour de la Terre 2022 : la fin du monde n'est pas pour demain

23 Avril 2022 Publié dans #Divers

Jour de la Terre 2022 : la fin du monde n'est pas pour demain

 

Cameron English*

 

 

Image : photoshopper24 via Pixabay

 

À l'approche du Jour de la Terre, les groupes d'activistes ont amplifié leurs prédictions d'une catastrophe environnementale imminente. Un bref examen des preuves montre que la situation est loin d'être aussi catastrophique qu'ils le prétendent. [Le texte original a été mis en ligne le 18 avril 2022.]

 

 

La Journée de la Terre arrive à grands pas. Des organisations militantes comme Environmental Working Group (EWG) profitent de la période précédant cette célébration annuelle pour promouvoir la peur des pesticides et, pour une raison ou une autre, les rêveries de Michelle Pfeiffer. Utilisons le temps un peu plus judicieusement et considérons seulement deux exemples qui illustrent les progrès que nous avons réalisés en matière de promotion de l'épanouissement humain et de protection de l'environnement.

 

Le but de cet exercice, pour plagier un de mes articles publié l'année dernière à la même époque, est de rappeler au monde que l'apocalypse n'est pas inévitable. Plus nous déployons de ressources pour résoudre les problèmes environnementaux bien réels auxquels nous sommes confrontés, plus la vie sur cette planète s'améliore.

 

Commençons par une théorie économique bien établie, la courbe environnementale de Kuznets (EKC) : la croissance économique s'accompagne initialement d'une augmentation de la pollution. Avec le temps, cependant, nous acquérons suffisamment de ressources pour investir dans des technologies qui favorisent la durabilité. Comme le notent les auteurs d'une étude de 2020 :

 

« La littérature sur l'EKC suggère que la croissance économique peut affecter le bien-être environnemental par trois canaux différents : les effets d'échelle, les effets de composition et les effets de technique. La croissance de l'échelle économique entraînerait une croissance proportionnelle de la pollution environnementale, et les changements dans la structure industrielle conduiraient à la réduction de l'intensité de la pollution.

 

La poursuite de la croissance économique entraîne un progrès technologique grâce auquel les technologies sales et obsolètes sont remplacées par des technologies plus modernes et plus propres qui améliorent la qualité de l'environnement. »

 

Il s'agit là d'un point fondamental qu'il convient de garder à l'esprit, car EWG et ses alliés idéologiques voudraient vous faire croire la conclusion inverse, à savoir que notre « exploitation » des ressources de la planète est intrinsèquement destructrice. Des preuves provenant du monde entier exposent la folie d'un tel raisonnement. Prenons quelques exemples.

 

 

Un air plus pur que jamais

 

Depuis 1970, note l'EPA, les émissions combinées de six polluants courants ont chuté de près de 80 %, ce qui a permis « d'améliorer considérablement la qualité de l'air que nous respirons ». Pour être plus précis :

 

« Entre 1990 et 2020, les concentrations nationales de polluants atmosphériques se sont améliorées de 73 % pour le monoxyde de carbone, de 86 % pour le plomb (par rapport à 2010), de 61 % pour le dioxyde d'azote annuel, de 25 % pour l'ozone, de 26 % pour les concentrations de particules grossières sur 24 heures, de 41 % pour les particules fines annuelles (par rapport à 2000) et de 91 % pour le dioxyde de soufre. »

 

L'EPA a tenté de se féliciter en attribuant ces baisses à ses mesures réglementaires. « Les programmes de contrôle des émissions qui réduisent la pollution atmosphérique provenant des cheminées et des pots d'échappement offrent aujourd'hui d'énormes avantages en termes de qualité de l'air et de santé », affirme l'EPA. Mais cette analyse est incomplète. Les efforts significatifs de protection de l'environnement ne sont pas bon marché ; les pays riches sont généralement les seuls à disposer des ressources nécessaires pour réduire la pollution. Il existe une corrélation étroite entre le PIB d'une Nation et le nombre de décès attribués à la pollution extérieure.

 

 

Décès dus à la pollution extérieure

 

 

Our World in Data a tiré deux observations très importantes de ces chiffres ; toutes deux soulignent l'importance de la croissance économique comme arme contre la pollution. Les taux de mortalité ont tendance à être les plus bas dans les pays les plus pauvres et les plus riches. Les pays où les taux de mortalité sont les plus élevés, l'Inde par exemple, sont souvent des économies émergentes qui n'ont pas encore porté leur attention sur la réduction de la pollution. Il y a bien sûr des exceptions à cette tendance. Certains pays présentent des taux élevés de pollution mais de faibles taux de mortalité respiratoire, explique également Our World Data :

 

« Des pays comme le Qatar, l'Arabie Saoudite, Oman, le Koweït et les Émirats Arabes Unis présentent un risque comparativement plus faible de décès prématuré, malgré des niveaux élevés de pollution. Ils ont toutefois un PIB par habitant nettement supérieur à celui de leurs voisins [...] L'état de santé général, le bien-être et les normes médicales et de soins de santé de ces pays réduisent considérablement le risque de mortalité par maladie respiratoire. »

 

 

Augmentation de la production alimentaire durable

 

En réponse aux détracteurs de l'agriculture animale, j'ai récemment fait remarquer que l'empreinte environnementale de la production alimentaire est nettement moins importante dans les pays développés. La tendance est similaire, que l'on considère la superficie des terres consacrées à l'agriculture ou l'utilisation d'intrants tels que les engrais et les pesticides. Même si l'on considère les émissions de carbone d'origine agricole, la bête noire du moment, on constate que la croissance économique entraîne des réductions significatives. Our World in Data l'a relevé.

 

« Nous constatons un fossé très important entre les pays riches et les pays pauvres. Les pays à haut revenu ont tendance à avoir une industrie à forte intensité énergétique ou des économies basées sur les services. Les systèmes alimentaires peuvent ne contribuer qu'à 10 % des émissions totales. »**

 

Une autre façon de vérifier cette tendance est de considérer les impacts environnementaux de la production alimentaire locale par rapport à la production mondiale. Cette dernière invite à des innovations technologiques et à des économies d'échelle qui compensent les émissions que les agriculteurs génèrent inévitablement. Les politiques qui restreignent inutilement l'accès à des outils tels que les cultures biotechnologiques réduisent le rendement des cultures et obligent à consacrer davantage de terres à la production alimentaire, ce qui augmente encore les émissions de carbone.

 

 

Conclusion

 

Il existe d'autres exemples de croissance économique conduisant à une durabilité accrue, mais le constat est clair : notre planète devient plus « verte » à mesure que nous nous enrichissons. Les avertissements selon lesquels il ne nous reste plus beaucoup de temps pour « restaurer la nature et construire une planète saine » deviendront plus urgents à l'approche du Jour de la Terre. N'oubliez pas de prendre les prédictions apocalyptiques avec des pincettes et de réfléchir aux grands progrès que nous avons accomplis en matière de durabilité.***

 

_____________

 

Cameron English, directeur de Bioscience

 

Cameron English est auteur, éditeur et co-animateur du podcast Science Facts and Fallacies. Avant de rejoindre l'ACSH, il était rédacteur en chef du Genetic Literacy Project.

 

Source : Earth Day 2022: Doomsday Isn't Around the Corner | American Council on Science and Health (acsh.org)

 

** Cet argument n'est pas forcément convaincant. Il faut toujours se méfier des raisonnements fondés sur des pourcentages. Si les émissions de l'agriculture restent stables et que celles de l'industrie, par exemple, augmentent, le pourcentage affecté à l'agriculture baisse.

 

*** Un lecteur n'a pas manqué d'attirer l'attention sur les rapports du GIEC et l'urgence climatique. Un autre a répondu sèchement (en deux temps) :

 

« La science ? Ou bien les rêveries de copieurs avides de subventions ? Quand le moment est-il venu de remettre en question cette "science", puisque toutes les prédictions avancées par ces fraudeurs ne se sont jamais réalisées ?

 

[…]

 

C'est drôle comme vous avez ignoré mon point clé. Pouvez-vous citer une seule prédiction climatique apocalyptique qui s'est réellement produite ? Conseil de pro : une augmentation minime de la température n'est pas un événement apocalyptique.

 

Bien sûr, si vous suivez l'approche de ces fraudeurs et que vous imputez "tout" au changement climatique, vous disposez de l'outil rhétorique parfait (du moins dans votre esprit).

 

Pourtant, on peut se demander pourquoi le prix des propriétés côtières n'a pas chuté (et les primes d'assurance n'ont pas augmenté) à la lumière de la destruction imminente prédite pour ces endroits.

 

Pour avoir participé à la toute première Journée de la Terre, il est vraiment triste que le mouvement environnemental ait été détourné par les profiteurs de l'apocalypse. Personne n'a appris la leçon de Paul Ehrlich, semble-t-il. Cet escroc s'est trompé sur tout au cours de sa carrière de prophète de malheur, mais cela n'a pas eu d'importance, car les masochistes ont un énorme appétit pour ce genre de choses. »

 

 

 

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